Chapitre 6

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| Je n'avais pas l'âme d'une leader, mais ces gens me suivaient moi. Moi Sarah Belly du haut de mon 1m75, et des mes 16 ans j'allais enfin pourvoir agir. Ce matin, j'ai perdu mon père et ce midi, j'avais gagné une armée. |

J'ai ouvert la porte de chez moi. Alban me suivait.
-Je suis rentrée !
-Je suis dans la cuisine !
J'ai rejoint mon frère dans la cuisine.
-Salut ?
Il s'est levé et m'a serré dans ses bras. Je lui ai rendu son étreinte.
-T'avais promis que tu me donnerais des nouvelles !
-Je sais Paul, j'ai abusé.
-Il est super tard en plus !
-Sois pas fâché, jsuis vraiment désolé, mais il s'est passé tellement de truc...
-C'est qui lui ? A-t-il demandé en désignant Alban.
-Ça fait partie des tellements de trucs.
-Ok, a-t-il soupiré. Bein installez vous on va passer à table et tu me raconteras ça. J'ai jeté un coup d'oeil à l'horloge de la cuisine. Il était déjà 20h34. Paul a rajouté un couvert à table et s'est assis. J'ai pris le plat qu'il avait cuisiné et je l'ai servi.
-Merci pour le repas.
Il m'a ébouriffé les cheveux affectueusement.
-Tu n'étais pas là pour cuisiner j'ai bien du me débrouiller !
-Désolé, mais je n'ai pas vu le temps passer.
-Pas grave, l'important c'est que tu aille bien. Allez raconte un peu.
-J'ai trouvé la lessive !
-Ça m'étonnerais que ce soit ça qui t'ai pris autant de temps.
-C'est vrai.
Je lui ai tout raconté. Personne ne m'a interrompu, ni Paul, ni Alban. J'ai parlé de ma rencontre avec Alban, du groupe du boulevard et de la jeune femme, des maisons dévastées, de la bagarre dans la rue, de notre tentative foireuse de fuite par les toits, de mon speech aux groupes, de toutes ces personnes qui se sont ralliées à moi, à ma cause, et des heures et des heures de discussion qui ont suivi. On avait bougé au salon, et nous nous étions installés confortablement dans le canapé devant la vieille télé. Quand j'eu finit de parler, j'ai levé les yeux vers la vieille horloge de grand-mère qui traînait là. 23h57. J'avais bien parlé, mais je n'avais pas dit le quart des choses qui me trottait actuellement dans la tête. Tellement de question, tellement d'information différentes acquise grâce à Tom (le brun) et Sam (le roux), tellement de possibilités d'action, tellement de décisions à prendre, tellement de choses à organiser, tellement de choses à faire qu'au final je ne savais pas par quoi commencer.
-Eh bein...
-Tu l'as dit, ai-je confirmé.
-Et qu'est-ce que vous allez faire ? A demandé Paul.
-Il faut qu'on trouve les disparus, ai-je répondu. Ou du moins qu'on les cherches.
-On va les trouver, m'a interrompu Alban.
-J'aimerais pouvoir être aussi sûre que toi.
-Mais pourtant c'est ce que tu leur a dit !
-Je sais ! Crois moi, moi aussi je veux les retrouver, mais je ne sais pas par où commencer ! Vous me suivez tous comme si j'avais un plan mais je n'en ai pas. Je n'ai rien. Aucune piste, aucun indice. Rien. Je suis quelqu'un qui sait parler et trouver les mots qu'il faut c'est tout.
-Et ce n'est pas ce qu'on appelle de la politique/ de la démocratie ? M'a demandé Paul affectueusement.
-Si... Mais...
-Ce monde se doit d'avoir un leader. Et apparemment c'est toi qu'il a choisit Sarah, a continué Alban. En tout cas, moi c'est toi que j'ai choisi.
-Je... Je ne peux pas leur donner ceux qu'il veulent.
Toute la confiance que j'avais acquise c'était envolé comme par magie. J'avais l'impression d'être une gamine frêle et vulnérable avec le destin du monde, ou plutôt des Hommes sur les épaules. Et c'est exactement ce que j'étais.
-Personne ne peut leur donner ce qu'ils veulent Sarah, a commencé Paul.
-Mais toi tu peux leur donner beaucoup plus, a continué Alban.
-De l'espoir, ai-je conclu.
Le silence s'est fait dans la pièce. Je sentais mon coeur battre à tout rompre dans ma poitrine. J'étais essoufflée comme si je venais de courir un marathon, et j'avais chaud. Paul a finit par rompre le silence.
-Tu n'es pas la personne qui doit diriger ce monde, tu es bien plus encore.
-Tu es l'icône de l'espoir, et l'espoir d'un monde meilleure que celui d'avant et moins pire que celui d'aujourd'hui.
-Et qu'est-ce que je dois faire ?
-Agir, ont-ils répondu en coeur.
Super, j'étais bien avancée là. L'horloge a sonné. Il était minuit, 00h00. Les doutes coups ont retenti dans la maison silencieuse. J'ai regardé Alban.
-Tu devrais peut-être dormir ici non ? Il est tard et...
La télé s'est allumé. J'ai sursauté. J'ai regardé Paul l'air incrédule.
-C'est toi qui a fait ça ?
-Non !
-Si bien sûr que si c'est toi !
-Non Sarah je te le promet !
-Bein alors c'est qui ?
Nous avons tous les trois regardés l'écran enneigé. J'ai pris la télécommande et j'ai éteint la télé. Ça faisait bizarre de prendre cette télécommande et de faire un geste aussi banal que de l'éteindre. Un geste du quotidien que je n'avais pas fait depuis... 2 ans ? Depuis que la dernière chaîne de télévision a fermée. J'ai posé la télécommande, et je me suis tourné pour faire face aux garçons.
-Je disais donc peut-être que..
La télévision s'est rallumée. Je me suis tournée pour regarder cet écran plat qui avait fait la fierté de mon père.
-C'est quoi ce délire ?
-J'en sais rien, m'a répondu Alban.
-Merde !
L'image sur la télévision a commencé à se brouiller. Des couleurs ont commencé à apparaître. Estomaquée j'ai reculé et je suis tombée dans mon fauteuil. Je n'arrivais pas à détacher mon regard de cette télé animée d'une vie propre. Des formes bizarres ont commencé à se former un peu partout sur l'écran.
-Putain mais c'est quoi ce délire ?
-Je veux bien savoir aussi, a dit Paul.
Il a attrapé ma main et ľa serrée dans la sienne. Les enceintes de la télé ont commencé à grésiller,des flots de parole inaudibles ou incompréhensibles. J'ai senti mon ventre se nouer. J'avais peur. Je n'avais pas peur de la télé, j'avais peur de l'inconnu. Pourquoi c'est t-elle allumée merde ! L'image est devenu de plus en plus nette et une image satellite de la Terre est apparue. J'ai serré la main de Paul dans la mienne.
-Bonjour, a dit une voix à la télé.

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