Chapitre 21

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| Un instant de doute s'empara de Lola, pendant un instant elle hésita. Sauver son amie et retrouver son frère, ou la laisser mourir et le protéger. Une seconde.
-On y va. |

Pdv extérieur
Paul ne parvenait pas à dormir. Ses rêves étaient agités du souvenir de Sarah qui leur criait a tous de se sauver, de partir. Agenouillé à l'abris des arbres, il contemplait les ruines de la ville dans laquelle il avait grandi. Ces rues et ces bâtiments qu'il connaissait. C'était ni la plus belle, ni la plus grande des villes, mais qu'est-ce qu'on s'en fou. Il avait été surpris de la capacité des enfants à passer à autre chose, à "s'adapter". Il avait organisé une grande opération de récupération dans dans la ville, enfin dans les "ruines", pour trouver le plus d'objet réutilisable, soit pour les enfants, soit pour la vie de tous les jours. Le savon, le shampoing, les serviettes, les tampons, la mousse à raser étaient déjà des produits rares, et en trouver pour tout le monde était devenu un défi depuis bien longtemps. Ça ne faisait que quelques jours que le missile avait détruit la ville qui l'avait vu grandir, et déjà il avait fallu s'organiser vite, beaucoup trop vite, les choses s'étaient enchaînées, il fallait nourrir tout le monde, laver tout le monde, occuper tout le monde... De nouveau défi chaque jour. Ça c'était le défi de Sarah, son défi à lui s'aurait été de trouver les disparus, il le savait, elle le savait. C'était son rêve à elle, mais des deux, le seul à pouvoir le réaliser c'était lui. Il avait déjà des idées, des plans, des questions... Mais tout ça passait après, il fallait toujours trouver de nouvelles idées pour autre chose, aujourd'hui il y avait tellement d'autre préoccupation ...

-Tu dors pas ?

Paul sursauta et se retourna. Alban s'approcha et s'assit à côté de lui. Il attrapa une pierre et commença à jongler avec.

-Toi non plus.

-Non, reconnu le blond.

-Pourquoi ?

-Cauchemar. Et toi ?

-Voyons voir... Mon père a disparu, ma sœur est morte, ma maison a explosé, ma ville entière en faite, et aujourd'hui je dois gérer le camp des ruines.

-Le camp des Ruines ?

-Ouais c'est la première chose qui me soit venu...

-Ça sonne bien.

-Ouais...

-Paul, faut lui trouver un nom.

-On s'en fou non ?

-Non, bien sur que non. Comment tu veux qu'on se sente chez soi dans un endroit qui n'as pas de nom ?

-Je sais pas, mais je sais pas si j'ai envie de m'y sentir chez moi tu vois ?

-Je vois, je vois, mais si tu le fais pas pour toi, fais le pour les autres. Pour les enfants au moins !

-Mais qu'est-ce que ça peut faire ? Tout le monde s'en fou Alban !

La tension entre les deux étaient montée d'un cran.

-Moi je m'en fou pas !

-C'est normal, tu OUBLIS !! Tu as cette capacité à sélectionner ce dont tu veux te souvenir et à oublier le reste.

Il eu un silence.
-Je suis désolée commença Paul, je n'aurais jamais dû...
-Tu penses que j'oublie ? Le coupa Alban. Je me souviens de tout. Absolument tout. De ta sœur, de l'odeur de ses cheveux, du contact de sa peau et de l'amour que j'avais pour elle... Mais je me souviens aussi de ma sœur, celle qui a disparu devient mes yeux. Je me souviens de mes parents qui se sont vidés de leurs sangs devant moi. Je me souviens de mon chien, je me souviens de toi, de ta mère, de ton père, de chaque personne que j'ai vu mourir.
Paul le dévisagea interloqué. Cette réponse le laissait sans voix. Il ne lui étais jamais venu qu'après ce qui était arrivé à sa sœur après ce qu'il avait déjà  traversé il ait plus faire le choix de garder ses souvenirs. Parfois oublier est si simple...
-Je n'ai jamais pu oublier. Repris Alban coupant le silence qui s'était installé. Même si j'avais voulu je n'aurais pas pu.
-Pourquoi t'as rien dit ?
-Tu n'as rien dit non plus, on avait promis de ne jamais dévoiler aux Effaceurs la vérité. Après ce qui est arrivé à ton père... J'ai cru... Enfin je comprenais... Que..
-Non. Le coupa Paul. J'ai encore tous mes souvenirs. J'ai laissé Sarah se construire sa bulle de bonheur, et j'ai vécu avec notre passé pour nous deux.
Alban posa une main sur l'épaule de son ami.
-Je suis désolé pour ce qui est arrivé à Sarah...
-Ce n'est pas ta faute.
-Les responsables en payeront le prix.
-Encore faut-il que nous les trouvions.
-On les trouvera.

Pdv extérieur
Maxence souleva le corps de Sarah. Il commencèrent à s'approcher de la forêt . Les réfugiés devaient s'y trouver. Si quelqu'un pouvait sauver Sarah c'était eux. Ils s'approchrent silencieusement de l'orée de la fôret. Le minuteur de la vie était enclenché. A chaque seconde, un peu plus de vie s'échappait du corps de Sarah. Lola ouvrait la voie. Elle évoluait vite sur les briques et les gravats. Elle avait quelques mètres d'avance sur Sarah et Maxence quand elle perçut un bruit. Des voies. Elle s'accroupit et leur fit signe de s'accroupir aussi. Maxence dépossa doucement son fardeau avant de rejoindre Lola, il s'agenouilla à côté d'elle. Silencieusement, ils commencèrent à écouter, immobiles sous la lune.

Pdv extérieur  Laboratoire du Docteur  Verruckt

-La fille ne doit pas les rejoindre. 

-Je sais.

-Avec ce que savent les deux autres, surtout votre fils...

-Tais-toi ! Ce n'est plus mon fils, depuis qu'il est parti.

-Excusez ma méprise professeure, mais là n'est pas le problème, il faut la faire disparaître et pour de bon cette fois.

-Je viens d'avoir une idée... Préparez une cellule, et charger la machine à souvenir; il est temps de faire le tri dans la mémoire de quelqu'un !

L'homme hocha la tête. 

-Je lance les préparatifs tout de suite. 

-Hank ? 

-Oui professeure ?

-Dis leur d'atteindre encore un peu avant d'allumer la machine.

-Pourquoi attendre ?

-Les révolutionnaires, surtout son frère, souffriront d'avantage et seront ainsi plus vulnérble.

-Bien, je lance l'opération.

-Parfait, oh et Hank ?

-Oui ?

-Rejoins moi dans ma chambre quand ça serra fait, j'ai besoin de me détendre.


NDA  : Désolée d'espacer autant les chapitres, mais ça y est j'ai la fin bien en tête, elle ne devrait pas tarder ! :)

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