Chapitre 5

101 15 4
                                    

| Le groupe était là-bas, ils pouvaient nous voir, mais ne regardaient pas dans notre direction, parfait. Je me suis levée et j'ai commencé à avancer en direction d'une autre maison qui donnait sur une ruelle vide. Alban me suivait. Tout se passait comme prévu.
-Eh là haut arrêtez vous !
Grillés. |

Je me suis arrêtée et je me suis doucement retournée pour faire face à notre interlocuteur. Comme je m'en doutais, il pointait son arme vers nous. J'ai levé les mains aux ciel en signe de soumission, et Alban a fait de même.
-Descendez, nous a ordonné l'homme.
Alban m'a jeté un regard interrogateur, et j'ai hoché la tête. Autant jouer le jeu pour l'instant. Étrangement je n'avais pas peur. Je n'avais pas de plan, on était en infériorité numérique, et personne ne savait où on était, mais je n'avais pas peur. Le groupe allait probablement nous tuer, mais je n'avais pas peur. J'avais confiance.
Nous sommes descendu du toit, et l'homme nous a amené vers les groupes. Ils continuaient de s'échauffer.
-... Sur mon territoire là, a dit le roux.
-Sur ton territoire ? Mais t'as cru qu'il y avait des territoires ! Si moi et mes potes on a envie d'être là, on vient et c'est tout, a répliqué le brun.
-Écoute moi bien mon gros, ici c'est mon territoire, c'est moi qui dirige ici, alors maintenant tu dégage !
Des deux côtés, le ton commençait à monter et les deux parties n'allait pas tarder à en venir au main. La tension déjà élevée continuait de monter. La situation était à deux doigts de dégénérée totalement, et personne ne cherchait à calmer les esprits. Les deux chefs continuaient à se chercher.
-J'en ai rien à foutre que se soit ton territoire où je ne sais quelle autre connerie mec, a dit le brun. Alors maintenant toi et tes cheveux bizarres vous allez gentiment dégager et nous laisser la place.
Le roux lui a décoché un crochet dans la mâchoire d'une telle force que le brun est tombé par terre.
-STOP !
Un cri a interrompu les deux combattants. Il m'a fallu quelques secondes et plusieurs regards interloqués de toutes les personnes présentes pour reconnaître ma voix.
-Elle a quelque chose à dire elle ?
-Je... Je...
-Ben vas-y exprime le fond de ta pensée, m'a dit le brun.
-Vous... Vous ne devriez pas vous battre.
-Et pourquoi mademoiselle ? Qu'est-ce qui va nous en empêcher ? M'a demandé le roux.
-Vous ne devriez pas vous battre. Pas pour vous, pas pour ne pas vous faire du mal, mais pour agir.
-De quoi...
-Laissez la continuez, est intervenu Alban.
-Merci, ai-je soufflé. Vous ne voulez pas changer les choses ? Vous ne voulez pas arrêter de vivre dans la peur de disparaître un matin ? Vous ne voulez pas plutôt tenter de vous allier pour faire changer les choses ? Vous ne voulez pas arrêter de vivre dans la peur et la violence ?
-De quoi est-ce que tu te mêle ? M'a demandé le brun.
-Laisse la finir, a ordonné un des mecs du groupe.
-Mais...
-Laisse la finir, a ordonné le roux.
-Je... Je ne suis personne. Je ne peux pas vous dire ce que vous devez faire, mais je sais que ce n'est pas divisé que nous y arriverons. Si toutes les personnes du monde s'unissaient nous pourrions agir.
-Et faire quoi ? A demandé un des hommes du groupe.
-Nous pourrions aller délivrer les disparus.
Un murmure a parcouru le groupe.
-Je sais ce que vous vous dites. Ce n'est pas logique. Mais qu'est-ce qui est logique dans cette histoire ? Rien. Alors pourquoi pas ? Qu'est-ce qui les empêcherait d'être encore en vie quelques part ? Ça va bientôt faire 3 ans. 3 ans que des milliers de gens disparaissent. 3 ans que personnes n'agit. Je sais pas vous, mais moi j'en ai marre. Marre de me battre pour un territoire. Marre de ne plus pouvoir aller à l'école, marre de ne pas pouvoir avoir des amis. Marre de voir mes parents disparaîtrent un par un. Marre de vivre dans ce monde. J'en ai juste marre. Je veux agir. Mais je ne peux pas le faire seule.
Le groupe m'a regardé. Personne n'a rien dit. Pendant un instant tout le monde nous a regardé sans rien dire. Alban m'a jeté un regard rassurant, et je lui ai souri. Une femme s'est avancé.
-Je te suis. Je ne sais pas si tu as un plan, mais j'en ai marre. Je veux agir.
-J'en suis.
-Moi aussi.
Un à un, les gens m'ont suivi.... Honnêtement je ne sais pas ce qu'ils suivaient. Mes idées je pense... Ou plutôt celles d'Alban. Je n'avais pas l'âme d'une leader, mais ces gens me suivaient moi. Moi Sarah Belly du haut de mon 1m75, et des mes 16 ans j'allais enfin pourvoir agir. Ce matin, j'ai perdu mon père et ce midi, j'avais gagné des amis.

DisparitionsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant