À fleur de peau

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Après cette randonnée, la dynamique entre Jenna et moi changea encore une fois, de manière subtile mais indéniable. Nos échanges étaient toujours aussi plaisants et fluides, mais il y avait un sous-texte nouveau, une attention particulière portée à chaque mot, chaque regard, chaque geste. Je commençais à me rendre compte que, malgré la lenteur de notre rapprochement, quelque chose d'intangible mais fort était en train de se construire.

Un samedi après-midi, alors que je travaillais sur un projet de design, mon téléphone vibra avec un message de Jenna. Cette fois, elle me proposait quelque chose de plus spontané.

— « Olivia, t'es dispo pour un truc un peu différent aujourd'hui ? J'ai envie de tester un cours de poterie, et je veux pas y aller toute seule. Ça te dit ? »

Je ris en lisant le message, l'imaginant parfaitement vouloir s'essayer à quelque chose d'aussi créatif que la poterie. C'était inattendu, mais ça me plaisait. Je lui répondis presque aussitôt.

— « Ça me dit carrément ! C'est à quelle heure ? »

Elle m'envoya l'adresse d'un atelier dans un quartier artistique de Los Angeles. Nous devions nous y retrouver dans une heure. Excitée à l'idée de cette nouvelle expérience avec elle, je pris une douche rapide et m'habillai d'une tenue décontractée. Je n'avais jamais essayé la poterie, mais quelque chose me disait que l'expérience serait mémorable, surtout en sa compagnie.

Quand j'arrivai à l'atelier, Jenna était déjà là, assise sur un banc à l'extérieur. Elle portait un t-shirt large, et ses cheveux étaient une nouvelle fois attachés en queue-de-cheval. En me voyant arriver, elle me sourit et se leva pour m'accueillir.

— « Salut, prête à te salir les mains ? » dit-elle en riant doucement.

— « Plus prête que jamais, » répondis-je avec un sourire.

Nous entrâmes dans l'atelier, où un groupe d'une dizaine de personnes s'installait autour de grandes tables couvertes de morceaux d'argile et d'outils de sculpture. L'ambiance était chaleureuse, presque intime, avec une légère odeur de terre humide et de céramique cuite. Je me sentis instantanément détendue.

Une femme d'une cinquantaine d'années, visiblement l'instructrice, nous accueillit chaleureusement et nous expliqua les bases de la poterie. Nous devions créer un bol ou une assiette simple. Cela semblait facile en théorie, mais dès que nous nous mîmes au travail, je compris que c'était tout un art.

Jenna s'assit à côté de moi, ses doigts glissant sur l'argile avec précaution. Je pouvais voir à quel point elle était concentrée, les sourcils légèrement froncés, sa langue pincée entre ses lèvres lorsqu'elle tentait de former quelque chose de cohérent. Cela la rendait encore plus charmante à mes yeux.

— « Pas si simple que ça, hein ? » dis-je en souriant, tout en essayant de donner une forme correcte à mon bol.

Elle releva les yeux vers moi, l'air faussement exaspéré.

— « Tu rigoles ? J'ai l'impression que l'argile se bat contre moi, » dit-elle en riant. « Regarde ce truc, on dirait une soucoupe volante écrasée. »

Je jetai un coup d'œil à son œuvre, qui, bien qu'informe, restait attachante. Nous éclatâmes de rire ensemble, attirant l'attention de quelques autres participants. Jenna avait ce talent pour rendre les choses légères et amusantes, même dans des situations simples comme celle-ci.

Nous continuâmes à travailler en silence pendant un moment, nos mains plongées dans la matière douce et malléable. Par moments, nos coudes se touchaient légèrement, et ces contacts accidentels me faisaient à chaque fois frissonner. C'était comme si, à chaque mouvement, la proximité physique que nous partagions devenait un peu plus évidente, un peu plus significative.

Je veux être avec toi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant