Frissons et confusions

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Les jours passèrent après cette journée de poterie, et même si Jenna et moi continuions de nous voir régulièrement, une tension invisible s'était installée entre nous. Nos moments ensemble étaient agréables, mais chargés de non-dits. Parfois, nos échanges prenaient une tournure plus profonde, presque trop intense, avant que l'une de nous ne change de sujet, laissant les choses en suspens.

Ce soir-là, je reçus un message de Jenna, plus bref que d'habitude.

— « Hey, tu peux passer chez moi ce soir ? J'ai besoin de te parler. »

Une pointe d'angoisse s'empara de moi. « Besoin de parler. » Ces mots faisaient souvent présager des conversations lourdes, délicates. Je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle voulait enfin aborder cette tension entre nous. Cette idée me fit frissonner. Avait-elle ressenti la même chose que moi ? Ou pire, allait-elle m'annoncer que quelque chose clochait dans notre relation naissante ?

Je lui répondis immédiatement.

— « J'arrive. »

Après avoir pris une rapide douche et changé de vêtements, je sortis de chez moi, le cœur battant la chamade. En route vers son appartement, je me préparais mentalement à toutes les éventualités, espérant secrètement que ce soit le moment où nous mettrions des mots sur ce qui se passait entre nous.

Lorsque j'arrivai chez Jenna, elle m'attendait déjà à la porte. Son sourire habituel était plus faible, ses épaules légèrement voûtées, comme si quelque chose la pesait. Je fronçai les sourcils, inquiète de ce qu'elle pouvait bien avoir à dire.

— « Salut, » murmura-t-elle en ouvrant la porte pour me laisser entrer. « Merci d'être venue. »

— « Bien sûr, » répondis-je, essayant de capter son regard. « Tout va bien ? Tu as l'air préoccupée. »

Elle haussa les épaules, l'air un peu nerveux, et me fit signe de la suivre dans le salon. Une bougie allumée diffusait un parfum de vanille, mais l'atmosphère, normalement chaleureuse dans cet appartement, était tendue ce soir.

Nous prîmes place sur le canapé, et Jenna se mit à jouer nerveusement avec ses doigts. Mon cœur battait à tout rompre, chaque seconde de silence amplifiant mon anxiété. Elle semblait chercher ses mots, hésitante.

— « Olivia... il y a quelque chose dont j'ai besoin de te parler, » commença-t-elle doucement, ses yeux fuyant les miens.

Je restai silencieuse, me préparant à l'entendre dire ce que je redoutais et espérais à la fois. Il y avait une nervosité palpable dans l'air, comme si nous étions sur le point de franchir une barrière invisible.

— « Je... Je ressens quelque chose, et j'ai l'impression que je ne peux plus faire semblant, » continua-t-elle, hésitante. « Tu comptes beaucoup pour moi, et je... »

Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, la porte d'entrée s'ouvrit brusquement. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, et je vis Jenna sursauter à côté de moi, surprise par cette interruption soudaine. Un homme entra dans la pièce, grand, les cheveux châtains légèrement en bataille, vêtu d'une veste en cuir. Il portait un sourire décontracté sur son visage, comme s'il venait de rentrer d'une journée agréable.

— « Salut, ma belle ! » lança-t-il en direction de Jenna, ignorant totalement ma présence pour l'instant.

Il s'approcha d'elle et déposa un rapide baiser sur ses lèvres, un geste qui me laissa complètement figée sur le canapé. Jenna se redressa légèrement, une gêne évidente traversant son visage, comme si elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit là. Tout à coup, l'atmosphère intime du moment précédent s'effondra, remplacée par une confusion totale.

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