Je veux être avec toi

Des silences qui parlent

Après cette soirée chez Jenna, tout changea imperceptiblement entre nous. Nos échanges, déjà fréquents, devinrent encore plus réguliers. Chaque message, chaque conversation semblait porter un poids plus grand que les simples mots échangés. Pourtant, rien n'était encore dit explicitement. C'était comme si nous naviguions toutes les deux dans une zone grise, incertaines de l'étape suivante, mais satisfaites de cette lente progression.

Un matin, alors que je sortais à peine du sommeil, mon téléphone vibra avec un message de Jenna.

— « Hey Olivia, ça te dit une petite randonnée cet après-midi ? Il fait super beau, et j'ai besoin de prendre l'air. »

Je souris, une chaleur agréable se répandant dans ma poitrine. L'idée de passer du temps avec elle à l'extérieur, en pleine nature, était plus que tentante. Je lui répondis rapidement.

— « Avec plaisir ! Tu me donnes l'heure et le lieu, et j'y serai. »

Elle m'envoya les détails : un sentier populaire mais suffisamment tranquille dans les collines autour de Los Angeles. C'était un endroit parfait pour échapper à la foule et aux regards indiscrets. Jenna m'avait déjà parlé de son amour pour la nature, de ces moments où elle pouvait s'éloigner de la ville et respirer. Et aujourd'hui, elle m'invitait à partager ce moment avec elle.

Quelques heures plus tard, je garai ma voiture près du point de départ du sentier. Jenna était déjà là, appuyée contre sa voiture, ses cheveux tirés en arrière dans une queue-de-cheval décontractée. Elle portait des vêtements de sport simples, mais je remarquai tout de suite combien elle semblait à l'aise, presque rayonnante.

Elle me salua avec un sourire éclatant.

— « Salut ! Prête à grimper un peu ? »

— « Toujours prête, » répondis-je en riant. « Mais ne sois pas trop dure avec moi, ça fait un moment que je n'ai pas fait de randonnée. »

— « Promis, je ne te lâcherai pas, » répondit-elle avec un clin d'œil.

Nous prîmes le départ du sentier ensemble, l'air frais de la matinée caressant nos visages. Le silence régnait autour de nous, seulement perturbé par les bruits doux de la nature. Dès les premiers pas, je ressentis cette sérénité particulière que l'on ne trouve qu'en s'éloignant de la ville, ce calme qui vous enveloppe et vous permet de respirer pleinement.

La conversation démarra tranquillement, légère, comme une simple continuation de nos échanges habituels. Nous parlions de nos semaines respectives, de nos projets, de films que Jenna venait de voir ou de mes derniers contrats de design graphique.

— « Tu as toujours voulu faire du design ? » me demanda-t-elle après un moment, son regard curieux fixé sur moi.

— « Oui, depuis toute petite. J'ai toujours été fascinée par les images, les couleurs. J'aime l'idée de pouvoir créer quelque chose de visuel à partir d'une simple idée. »

— « Ça doit être vraiment gratifiant de voir le produit final, » répondit-elle avec sincérité. « C'est un peu comme pour les films, non ? Tu crées quelque chose qui touche les autres. »

Je réfléchis à ses mots. Elle avait raison. Même si nos domaines étaient différents, il y avait une essence commune : créer pour transmettre une émotion, une idée.

— « C'est vrai, » acquiesçai-je. « Mais je pense que tu as encore plus de responsabilité. Tu joues un rôle qui peut inspirer des millions de personnes. »

Elle haussa les épaules modestement, une lueur de réflexion dans ses yeux.

— « Oui, mais parfois c'est aussi écrasant. Parfois, j'aimerais juste disparaître et ne pas être vue. »