Chapitre 6

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Daireen

— Les Season ? répété-je, perplexe.

— Les familles les plus anciennes et les plus fortunées du campus, précise Priam.

Mon regard est attiré vers le quatuor comme si un aimant exerçait une force dans cette direction.

J'observe ouvertement la scène, remarquant que je ne suis pas la seule à subir cette attirance curieuse envers ces hommes. Ils déambulent maintenant dans la vaste salle. Je suis leur progression, les perdants de vue un instant derrière l'attroupement qui les file comme un nuage de mouches autour d'un pot de miel.

Ils réapparaissent dans mon champ de vision qu'une fois qu'ils sont installés à leur table. Seule une personne me tourne le dos. Une fille à la longue chevelure blond polaire.

Je fouille chaque visage en quête d'une reconnaissance, un portrait public, ou célèbre, en vain.

Comme si mes réflexions étaient lisibles, Sanaa attire mon attention lorsqu'elle dit :

— Oh, tu n'auras vu leurs visages que si tu lis la presse locale ou le Forbes magazine.

Je secoue la tête. Priam se penche dans ma direction, dardant ses prunelles vers la table des Season.

— Tu vois le type le plus à gauche ? (J'acquiesce tout en visant le sujet) C'est Malakaï Stone, quatrième héritier de Sanapharm.

Je me creuse les méninges à la recherche de ce nom qui ne m'est pas étranger.

Il m'est difficile de me concentrer quand mon esprit est accaparé par l'œuvre d'art vivante. Ma vue est elle aussi sollicité à outrance, ne sachant plus sur quoi s'attarder tant il y'a à traiter. De ses cheveux épais et sombres à ses yeux en amande, puis sa peau lisse et pâle et ses lèvres pulpeuses rougeoyantes. Il pourrait incarner un vampire torturé dans un roman. Mais je disgresse et redouble d'effort pour tourner et retourner ce nom de famille dans ma tête en sachant que je l'ai déjà entendu quelque part.

Priam vient à mon secours, soulageant mes méninges en ébullition :

— Oui, cette même industrie pharmaceutique qui distribue une grande partie des pays industriels de ces marchandises. La quasi-totalité de ton armoire à médocs est composée de leur produits.

— Merde, soufflé-je, impressionnée.

— Ils font partie du Forbes 500, et cumulent les prix dans le monde entier, enchérit Prisca, restée silencieuse jusqu'ici.

— Malakaï est le moins dangereux des quatre, enfin, si on ne prend pas en compte son génie chimique et artistique. Les fêtes qu'il organise sont les plus réputées du campus, même si elles sont officiellement données par les Season, tout le monde sait que la Fairy Tale, c'est lui.

Mes sourcils se lèvent si haut qu'ils flirtent avec mes racines.

— Qu'est-ce que c'est au juste ?

Priam soupire, Prisca souri comme le chat du Cheshire, et le joli minois de Sanaa adopte une douce teinte rosée qui n'a rien à voir avec son highlighter.

— La fête d'Halloween.

— Pourquoi changer le nom ?

Tous échangent un regard qui me laisse un goût étrange en bouche. J'ai l'impression d'être tenue dans l'ignorance pour des raisons qui m'échappent. Cependant, ma raison me dicte que je suis nouvelle et que la confiance entre nous ne peut s'établir en un claquement de doigts. Je me fais une note mentale de revenir là-dessus plus tard.

— Disons, que l'ambiance est plus féerique qu'horrifique, répond Sanaa.

— Je vois. Donc, c'est un Season ?

Vulgata Dominum (En édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant