Luna (Version Française)

Chapitre 7

Luna

Marcelo était incroyable ce soir-là. Nous sommes allés dans un bar sympa, avec des tables de billard. Mentalement, j'ai remercié mes grands-parents de m'avoir appris à jouer. C'était amusant de voir sa surprise quand j'ai commencé à gagner, et encore plus amusant d'observer ses regards en ma direction.

Je ne savais pas si je faisais bien de le provoquer. Je n'étais jamais sortie avec un homme auparavant. Je ne faisais qu'imiter ce que je voyais mes amies faire, mais d'une certaine manière, cela semblait fonctionner. Marcelo ne détachait pas ses yeux de moi.

Quand il a pris ma main, j'ai senti une décharge électrique parcourir tout mon corps. Mon cœur s'est accéléré, et la sensation de l'avoir à mes côtés était réconfortante. Lorsqu'il m'a appelée et que nos regards se sont croisés, j'ai compris qu'il était aussi nerveux que moi. Chaque centimètre qui nous rapprochait me faisait désirer davantage sa présence.

Notre premier baiser a eu lieu face à la mer. Ses lèvres étaient douces, et le goût de cerise dans nos bouches a rendu l'expérience encore plus sucrée. La sensation d'être embrassée par Marcelo était la meilleure que j'avais jamais ressentie. Tout à coup, j'ai commencé à sentir un goût salé envahir ma bouche. Nous avons arrêté de nous embrasser, et Marcelo m'a regardée, inquiet. Je l'ai pris dans mes bras et j'ai continué à pleurer.

Nous nous sommes assis sur un banc tout proche, et il m'a prise sur ses genoux, restant là en caressant mes cheveux en silence, jusqu'à ce que je cesse de pleurer.

— Je ne savais pas que j'embrassais si mal. — J'ai commencé à rire, toujours dans ses bras.

— Ça va mieux ?

— Désolée, j'étais tellement heureuse que j'ai commencé à me demander si je le méritais. Puis les souvenirs de l'accident sont revenus, et j'ai commencé à pleurer.

— Pourquoi penses-tu que tu ne mérites pas d'être heureuse ?

— C'est réconfortant de parler à quelqu'un qui ne sait rien de ma vie. — Marcelo hocha simplement la tête. — Lors de l'accident, il y avait 21 personnes dans le bus, et je suis la seule à avoir survécu. Je me souviens de tous les visages, de toutes les voix, de toutes les conversations et plaisanteries que nous avons eues. Certains étaient plus jeunes que moi. Je ne comprends pas pourquoi je suis la seule à avoir survécu.

— Luna, je n'ai pas connu ces personnes, mais je te connais maintenant, et je peux te dire avec certitude que tu mérites d'être heureuse. Tout le monde le méritait. Il est important de se souvenir d'eux, mais tu ne peux pas laisser ta vie dans ce bus. J'ai vraiment aimé notre baiser et je veux revivre ça encore.

Marcelo posa sa main sur mon menton et leva mon visage pour mieux m'observer. Nous avons recommencé à nous embrasser, et cette fois, je n'ai pas pleuré. Nous avons continué à nous embrasser jusqu'à ce que son téléphone sonne.

— C'est ma fille, un instant. Salut, ma chérie. — Marcelo a mis le haut-parleur.

— Salut, papa. Je vais me coucher. Luna est encore avec toi ou elle est déjà partie ?

— Elle est partie payer l'addition. Je l'attends dans la voiture. Tu peux parler.

— PAPA ! T'es sérieux ?

J'ai commencé à rire, suivant l'interaction entre le père et la fille, tandis que Marcelo me regardait en souriant.

— Eh bien, elle s'est proposée pour payer, alors je l'ai laissée faire. Quel est le problème ?

— Je n'arrive pas à croire que tu aies fait ça.

— IL TE FAIT MARCHER, CHÉRIE. TU NE CONNAIS PAS TON PÈRE ?