❀ ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 2

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Iliana Henderson

Après ma longue douche pour le prochain client que j'avais à quatre heures vingt, je retirai quelques poils de mon pubis avec de la cire chaude instantané, et enfilai un préservatif féminin dans mon vagin, un geste devenu presque automatique. Mon corps n'était plus qu'un outil, un instrument pour survivre, et je devais m'assurer qu'il était prêt pour la prochaine épreuve.

J'avais déjà vécu une grossesse non-désirée, et je ne voulais pas prendre le risque de tomber enceinte par erreur à nouveau, même si Gaby était loin d'être une erreur. Dans cette vie, tout était une question de survie, d'endurance.

Je jetai un coup d'œil à l'horloge murale. Il était presque l'heure. Mon prochain client était un habitué, ce qui signifiait que je connaissais déjà son comportement, ses attentes. Cela ne rendait pas les choses plus faciles, mais au moins, il y avait moins de surprises. Chaque interaction était une épreuve, un moment où je devais me détacher de mon propre corps, devenir quelqu'un d'autre pour supporter l'insupportable.

Je terminai de me préparer, enfilant un ensemble de lingerie que Carl avait imposé pour ce genre de clients. Du rouge vif, provocant, le genre de tenue qui attire immédiatement l'œil. Je me regardai dans le miroir, essayant de me reconnaître derrière ce masque que je portais pour survivre. Mes yeux, autrefois brillants de vie et de rêves, étaient maintenant ternes, vidés de toute illusion.

Un léger coup retentit à la porte. C'était une de mes collègues, qui venait pour me prévenir que le client s'impatientait, le regard désolé, comme toujours. Sans un mot, je la suivis dans les couloirs sombres du club, les bruits de la fête résonnant en sourdine à travers les murs. Les rires, la musique, tout cela semblaient si éloignés de ma réalité.

Arrivée devant la porte, je pris une grande inspiration, essayant de rassembler mes forces une fois de plus. L'homme à l'intérieur me lança un sourire, et je sentis instantanément l'étau de ma situation se resserrer.

– Bonsoir, ma belle, dit-il d'une voix mielleuse.

Je ne répondis pas, me contentant d'un sourire forcé. Il était l'heure de jouer mon rôle, d'être ce que ces hommes attendaient de moi. Mon esprit se détacha peu à peu de mon corps alors que je m'approchais de lui, prête à traverser une nouvelle épreuve.

Heureusement, j'avais réussi à imposer des limites à ne pas franchir avec Carl, et chaque client devait signer le contrat avant de venir me voir, et ne devait pas les enfreindre sous peine de perdre définitivement l'accès à mes services. C'était un maigre réconfort, mais cela me donnait une illusion de contrôle, une barrière fragile entre moi et l'abîme. Pourtant, même avec ces règles en place, je savais que tout pouvait déraper en un instant. Je n'avais jamais eu de problème, mais il suffisait qu'un seul homme ne brave pas l'interdit pour que j'ai une nouvelle marque en moi.

Je m'approchai de l'homme en essayant de cacher mes pensées, de me focaliser uniquement sur ce qui devait être fait. Il tendit la main pour effleurer mon bras, et je me forçai à ne pas reculer. Son toucher était froid, calculateur, dépourvu de toute tendresse. Tout en moi se crispait, mais je savais que je ne pouvais rien laisser paraître. Pas ici. Pas maintenant.

– Tu es encore plus belle que d'habitude, murmura-t-il en se levant pour m'approcher de plus près.

Je me contentai d'un sourire mécanique, celui que j'avais appris à perfectionner avec le temps, celui qui masquait la douleur et le désespoir qui bouillonnaient en moi.

– Bon, ma beauté, tu sais ce que je veux.

Je hochai la tête en me léchant les lèvres d'un air faussement enjoué, et je plaquai mes mains sur ses épaules pour le forcer à s'asseoir sur le lit. Il sentait l'alcool, le tabac et la transpiration. Un beau mélange que j'avais appris à ignorer avec le temps.

NOVOCANEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant