❀ ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 6

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Iliana Henderson

La nuit s'était passée sans encombre. J'avais pu aider Riley sans qu'il ne fuît, et je lui avais dit que maintenant, pour prendre un créneau avec moi, il devait passer par mon patron, puisque je n'allais plus travailler en bas.

Une fois démaquillée, douchée, et après avoir remis ma lentille, et des vêtements confortables, je rangeai toutes mes affaires dans mon sac, et sortis du club en disant au revoir à tout le monde. J'étais rassuré, aujourd'hui, je n'avais reçu aucune lettre ni aucun cadeau de l'homme qui me stalkait.

La nuit avait été étrangement calme. Riley avait été plus docile que d'habitude, moins effrayé. Cela me soulageait quelque peu, bien que je ne sache pas vraiment pourquoi. Peut-être était-ce simplement le fait que tout s'était déroulé sans incident. Peut-être que l'idée d'avoir moins de contact avec des clients instables comme lui, en passant à l'étage VIP, contribuait à alléger ma conscience.

Une fois dans la nuit noire, je marchais jusque chez moi en tenant bien mon sac. Il ne m'était jamais rien arrivé. New York était assez sécure comme ville, mais ça ne m'empêchait pas d'avoir peur qu'un client insatisfait ou une femme jalouse m'agresse. C'était déjà arrivé. Plusieurs fois. J'empruntais toujours des petites ruelles pour rentrer plus vite chez moi. Mais ce soir, je n'aurai pas dû.

J'entendais des pas derrière moi. Aussi réguliers que les miens, et presque coordonnés avec les miens. Mon cœur accéléra, un frisson glacé parcourant ma colonne vertébrale. Je continuai de marcher, tentant de garder un rythme régulier, mais la panique montait en moi à chaque seconde. Qui était derrière moi ? Était-ce simplement un passant, ou bien... Lui ? Mon stalker ?

Je décidai de ne pas me retourner immédiatement. Mais après quelques minutes, je me rendis compte que la personne me suivait bel et bien. Je fouillai dans mon sac, les mains tremblantes, cherchant mon petit miroir de poche. Une fois dans mes mains, je l'ouvris et le levai un tout petit peu au-dessus de mon épaule sans jamais ralentir le rythme.

Un homme me suivait. Tout de noir vêtu, avec une capuche sur la tête, qui m'empêchait de l'identifier. Mon cœur battait si fort que je pouvais l'entendre résonner dans mes oreilles. La peur s'insinuait en moi, froide et paralysante. Je devais agir, et vite. La ruelle étroite dans laquelle je me trouvais n'offrait pas beaucoup d'options. Les pas derrière moi se faisaient plus pressants, plus insistants, et chaque fibre de mon être me criait de courir, mais je savais que paniquer ne ferait que me rendre plus vulnérable.

Je rangeai précipitamment le miroir dans mon sac, et pris une grande inspiration. Je devais rester calme et rationnelle, penser à Gabriel, à notre sécurité. Finalement, dans la rue juste avant mon immeuble, je me mis à courir, aussi vite que je pouvais, prête à tout pour revoir Gaby.

La terreur me poussait en avant, mes jambes semblaient voler au-dessus du sol alors que je courais dans les rues sombres de New York. Les battements de mon cœur tambourinaient dans mes oreilles, chaque pas résonnant comme un écho de ma panique. Derrière moi, les bruits de pas s'accéléraient aussi. Je savais que cet homme me poursuivait, et qu'il ne s'arrêterait pas tant qu'il ne m'aurait pas attrapée.

Mon immeuble n'était plus très loin. Encore quelques mètres. Les lumières de la rue vacillaient, projetant des ombres inquiétantes sur les murs, mais je n'avais pas le temps de m'en inquiéter. Je me concentrai uniquement sur la porte d'entrée, sur la sécurité qui se trouvait juste de l'autre côté.

Une fois devant l'immeuble, je saisis la poignée, la tournant frénétiquement, priant pour qu'elle s'ouvre. Lorsque la porte céda enfin, je me précipitai à l'intérieur, la claquant derrière moi avec une force désespérée. Mon souffle était court, mais je ne m'arrêtai pas avant d'avoir atteint ma porte au deuxième étage. J'étais hors d'haleine, mon cœur battait à un rythme effréné alors que je m'arrêtais enfin devant ma porte. Mes mains tremblaient tellement que je peinais à insérer la clé dans la serrure. Derrière moi, tout était silencieux. Avais-je réussi à semer mon poursuivant ? Ou peut-être que la porte de l'immeuble avait suffi à l'éloigner ?

NOVOCANEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant