❀ ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 9

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Iliana Henderson

Je frissonnai immédiatement en entendant ses mots. C'était comme si tout mon corps avait réagi à sa voix, à l'autorité qu'il avait toujours exercée sur moi, même après toutes ces années. Une partie de moi, celle que j'avais tenté d'enterrer sous des couches de douleur et de haine, se réveillait soudainement. Je ne voulais pas céder, je ne pouvais pas, mais le désir brûlant qui flambait en moi ne pouvait être nié.

Je savais que je pouvais, et que je devais dire non. Mais je pouvais également mettre ça sur le dos des ordres de Carl, qui étaient de toujours satisfaire et d'obéir au client. Voilà pourquoi j'étais en train de marcher vers le lit. Parce que j'étais payé pour ça. Enfin, payé, non, puisque Carl empochait tout l'argent pour me payer mon appartement, mes vivres, et la nounou de Gaby.

Mes pieds avançaient malgré moi, comme mus par une force que je ne contrôlais plus. Je me sentais piégée, tiraillée entre le devoir professionnel et cette envie désespérée de le repousser, de lui montrer que je n'étais plus cette adolescente naïve qui l'avait aimé sans réserve. Mais là, dans cette chambre obscure, le passé et le présent se confondaient, et c'était comme si rien n'avait changé.

Je posai un genou sur le lit, les draps froissés sous mon poids, le cœur battant à tout rompre. Je ne pouvais pas laisser Rhys voir combien il m'affectait encore, combien sa présence réveillait en moi des sensations que j'avais depuis longtemps enfouies. Je devais rester forte, distante, professionnelle. Mais la vérité, c'était que ma carapace se fissurait. Et je détestais ça. Je m'allongeai et le regardai arriver.

Rhys s'approcha, son regard brûlant posé sur moi, et je sentis son souffle se mêler au mien alors qu'il s'agenouillait à son tour, posant un genou entre mes cuisses, et l'autre, à côté. Il n'avait pas changé, ou peut-être si, mais il restait cet homme qui avait brisé mon cœur et qui, pourtant, était le seul à pouvoir le faire battre de cette manière. Ses yeux verts, si semblables aux miens, me fixaient avec une intensité déstabilisante.

– T'as changé, murmura-t-il en glissant une main le long de ma mâchoire, son pouce effleurant ma lèvre inférieure.

Je fermai les yeux un instant, m'accrochant à la colère qui m'avait tenue debout toutes ces années. Je ne pouvais pas lui pardonner, mais mon corps, lui, réagissait malgré moi. Rhys avait toujours eu ce pouvoir sur moi, celui de faire tomber mes barrières d'un simple geste, d'un simple mot.

– Tu ne sais pas à quel point.

Je rouvris les yeux et le fixai avec défi, mais je sentais déjà le poids de son regard s'immiscer en moi, érodant mes résistances. Ses doigts traçaient des lignes invisibles sur ma peau, des souvenirs ravivés par son simple toucher. Il souriait, ce sourire à la fois arrogant et tendre qui avait autrefois su me désarmer. Et maintenant, ici, dans cette chambre sombre et pleine de promesses non tenues, je me retrouvais à vaciller entre le passé et le présent, entre l'envie de le repousser et celle de me laisser emporter par cette vague de sensations que je croyais avoir oubliées.

– Tu n'as pas le droit, Rhys, murmurai-je, la voix rauque, en essayant de reculer, mais le lit derrière moi me retenait captive. Tu n'as plus aucun droit sur moi, sur nous. Tu m'as abandonnée, souviens-toi.

Il se releva, et s'agenouilla devant le lit.

– J'ai payé. J'ai le droit. Et je continuerai jusqu'à ce que tu me dises non. En attendant, tu ne m'as pas dit d'arrêter.

Soudainement, il entoura mes chevilles de ses mains et me tira au bord du lit, me faisant hoqueter de surprise, puis il posa mes jambes sur ses épaules. Il glissa ses mains le long de mes cuisses et remonta doucement ma robe au-dessus de ma taille. Et sans ménagement, il déchira mon string.

NOVOCANEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant