NOVOCANE

❀ ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 10

❀ Iliana Henderson

– Ça va, maman ? me demanda Gaby.

Je sursautai légèrement, tournant la tête vers mon fils, tout en chassant mes pensées, celles d'hier soir... Mon Dieu... L'orgasme de ma vie.

– Oui, et toi, chéri ?

– Oui, mais t'as l'air ailleurs. Ton travail ne s'est pas bien passé ?

– Si, ne t'en fais pas. Et toi, tu as fait quoi avec la nounou hier soir ?

– On a regardé des dessins animés et puis elle m'a lu une histoire. Mais après, elle m'a dit qu'elle partait en congé maternité. Tu sais, c'est quoi ?

– Elle attend un bébé, et maintenant, elle va s'occuper de lui. Mais elle t'a dit s'il y avait une remplaçante ?

– Oui, dès ce soir ! D'ailleurs, il y a du courrier pour toi, m'annonça-t-il en se levant pour aller chercher une lettre sur la petite table du salon.

Mon cœur rata un battement. Une enveloppe noire. C'était la quatrième. Je tentai de réguler ma respiration, et l'attrapai quand il me la tendit. Je le remerciai et l'informai que j'allais me reposer un peu avant ce soir.

Je m'enfermai dans ma chambre et m'assis sur mon lit pour lire la lettre qui allait, de toute façon, être inquiétante.

« Ma belle Iliana,

Mon amour pour toi augmente de jour en jour. Je ne cesse de penser à toi, tu me hantes, Iliana, plus que jamais. Tu as fait naître en moi des sentiments que je ne parviens plus à contrôler, et chaque jour passé sans toi est une torture insupportable. Tu es tout ce que je désire, tout ce dont j'ai besoin, et je suis prêt à tout pour te posséder.

Je te vois, Iliana. Je sais où tu vas, ce que tu fais, et surtout avec qui tu es. J'ai tout vu hier soir. Bientôt, tu seras à moi, entièrement à moi, comme tu aurais dû l'être depuis le début. Il est temps que tu comprennes que tu n'as pas d'autres choix. Tu m'appartiens, Iliana.

Si tu n'acceptais pas cela, je n'aurais qu'à t'injecter un tout petit peu trop de drogue, assez pour t'endormir pour l'éternité, et tu serais à moi à jamais. Je pourrais t'embrasser et te pénétrer comme bon me semble, sans que personne ne puisse jamais m'arrêter. Penses-y, Iliana. Ton fils, ta vie, tout ce que tu as... Je pourrais tout faire disparaître en un claquement de doigts. Mais ce n'est pas ce que je veux. Pas encore. Je veux te voir te soumettre de ton plein gré. Je veux que tu m'appelles, que tu te mettes à genoux devant moi et que tu m'implores de te prendre. Alors seulement, je te laisserai en paix. Peut-être.

Pense à moi ce soir, pendant que tu danses pour ces porcs qui ne te méritent pas. Pense à ce que tu pourrais avoir si tu m'acceptais enfin. Je te surveille, ma douce Iliana. Chaque pas que tu fais te rapproche de moi. Et souviens-toi, tu ne peux pas fuir éternellement.

Bientôt, nous serons ensemble, que tu le veuilles ou non. »

Je refermai la lettre avec des mains tremblantes, mon souffle se coupant à chaque mot relu. Mon estomac se noua et une vague de terreur me submergea. Qui était-il ? Un client du club, un inconnu, ou pire encore, quelqu'un que je connaissais déjà ? Cette menace, aussi subtile que dérangée, me rappelait que ma vie n'était pas seulement faite de nuits de danse et de sourires forcés. Quelqu'un rôdait dans l'ombre, quelqu'un qui me connaissait trop bien.

Rhys Anderson ? Riley Adams ? Aaron Rake ? Qui était-il ? Pourquoi ne pas venir me voir en face ?

Je glissai la lettre dans ma table de nuit, comme tous les autres, et me préparai pour aller danser ce soir. J'allais tout faire pour essayer de le faire régir. S'il était vraiment proche, il ne pourrait pas s'empêcher de se dévoiler. Mais plus le temps passait, plus la pression sur mes épaules devenait insupportable. Chaque soir, je me demandais si c'était lui qui se cachait dans l'ombre, si c'était lui qui me regardait avec cette obsession malsaine. Le club devenait une scène où je jouais non seulement pour les clients, mais aussi pour celui qui m'épiait, invisible, prêt à bondir.