❀ ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 4

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Iliana Henderson

Lorsque j'entrai dans ma loge, je vis un énorme paquet cadeau posé sur la petite table devant le canapé. Mon cœur s'arrêta une seconde avant de se remettre à battre de plus belle. Le paquet était enveloppé dans un papier rouge vif, presque trop voyant, comme une alerte en soi. Un immense nœud noir le couronnait, ajoutant une touche d'élégance sinistre. Je m'approchai à pas mesurés, mon instinct me hurlant de fuir, mais la curiosité et la peur me poussaient à aller de l'avant.

Je tendis la main vers le paquet, hésitante, avant de me raviser. Chaque fibre de mon être savait que ce n'était pas un cadeau ordinaire, mais une nouvelle pièce d'un puzzle terrifiant qui se dévoilait lentement devant moi. Je jetai un regard autour de la pièce, cherchant des indices, quelque chose qui m'indiquerait si quelqu'un d'autre était entré ici. Mais tout semblait en ordre, à l'exception de ce paquet menaçant, posé là comme une provocation.

Je pris une profonde inspiration et arrachai le nœud d'un geste brusque, laissant le ruban noir tomber au sol. Le papier rouge cédait sous mes doigts tremblants, révélant une boite en carton. Je levai les deux pans qui retenaient le couvercle en place, sentant mon cœur battre à toute allure dans ma poitrine. Lorsque j'ouvris enfin la boîte, un frisson glacé parcourut tout mon corps.

À l'intérieur, enveloppée dans du papier de soie noir, se trouvait une robe. Pas n'importe quelle robe. C'était une création sur mesure, en satin rouge sang, moulant, avec une fente vertigineuse sur le côté. Un vêtement de luxe, destiné à mettre en valeur chaque courbe. Mais ce qui attira immédiatement mon attention, c'était l'accessoire qui l'accompagnait : une ceinture en cuir noir, délicatement posée sur le satin, avec un énorme médaillon gravé des initiales R. A.

Je reculai d'un pas, le souffle coupé par la révélation. Il ne s'agissait plus de simples cadeaux, mais d'un message clair. Un message de possession, d'emprise. Ce n'était pas une robe que l'on m'offrait, c'était une armure, une cage dorée dans laquelle Rhys, ou celui qui se faisait passer pour lui, voulait m'enfermer.

Les larmes montèrent à mes yeux, mélange de colère, de peur et d'impuissance. Je savais qu'en acceptant de porter cette robe, je céderais une part de moi-même à ce jeu macabre. Pourtant, une partie de moi se sentait obligée de jouer, de répondre à cet appel qui devenait de plus en plus oppressant.

Je refermai la boîte, incapable de regarder cette robe une seconde de plus, tant pis, je regarderai la lettre plus tard. J'avais besoin de prendre l'air, de me sortir cette vision de l'esprit. Mais je savais aussi que fuir ne servirait à rien. Cette personne, qui qu'elle soit, n'allait pas abandonner aussi facilement. Et moi, je devais protéger Gabriel, à tout prix.

Je quittai la loge en vitesse, l'esprit en ébullition. Ma seule échappatoire semblait être la scène, cet endroit où je pouvais me perdre dans la musique et dans les mouvements, où rien d'autre n'existait. Mais ce soir, danser ne serait pas suffisant pour chasser les ombres qui se rapprochaient dangereusement de moi.

– Hé, Iliana, t'as pas l'air bien.

Je me retournai vers Adam qui se tenait derrière moi. Le sol tanguait dangereusement sous moi, me faisant vaciller. Mon ami passa son bras autour de moi, me stabilisant avant que je ne tombe. Sa présence était réconfortante, un ancrage dans cette tempête de peur et d'incertitude qui menaçait de m'engloutir. Je le regardai, essayant de lui offrir un sourire rassurant, mais mon visage trahissait mon malaise.

– Je vais bien, c'est juste... Une longue journée, répondis-je, la voix légèrement tremblante.

Adam fronça les sourcils, visiblement peu convaincu. Il me connaissait assez bien pour savoir quand je mentais, mais il n'insista pas. Il respectait mes silences, et pour cela, je lui étais reconnaissante.

NOVOCANEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant