❀ ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 11

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❀ Iliana Henderson

En fin de journée, alors que je rentrais à l'appartement, une nouvelle lettre m'attendait. Cette fois, elle n'était pas cachée. Elle était là, en évidence, posée sur la table dans mon salon, comme si quelqu'un était entré pendant mon absence. Mon cœur se serra, et une boule d'angoisse se forma dans ma gorge. Je regardai autour de moi, vérifiant que tout semblait en ordre. Gaby jouait calmement dans sa chambre, inconscient du danger qui nous entourait.

Je pris une profonde inspiration et ouvris la lettre. Le papier était fin et glacé, la calligraphie toujours aussi élégante :

« Je t'ai vue ce soir. Le collier te va à merveille. N'oublie pas, Iliana... Je te regarde, toujours. »

Je laissai tomber la lettre au sol, mes mains tremblantes. C'était lui. Il était là, tout près, toujours en train de m'observer. Il avait vu chaque mouvement, chaque geste. Et maintenant, il ne se contentait plus de me suivre. Il entrait dans ma maison.

Je devais faire quelque chose, mais quoi ? Appeler la police ? Ils n'avaient jamais pris au sérieux les lettres, les cadeaux anonymes. Ils me verraient comme une simple danseuse dans un club, un cas non-prioritaire. Et puis qui me croirait ? Qui pourrait me protéger ?

Personne. J'étais seul, avec un fils en bas âge, à travers qui nous pouvions voir une proie facile. La panique me submergea à nouveau, plus forte que jamais. J'avais longtemps cru que cette peur constante pouvait être gérée, que je pouvais la supporter pour le bien de Gaby, mais c'était différent maintenant. Il n'était plus simplement dans l'ombre. Il avait franchi une limite que je ne pouvais pas ignorer. Il était entré chez moi, mon seul refuge, mon sanctuaire.

Je me laissai tomber sur le canapé, la lettre encore ouverte à mes pieds. Mes pensées se bousculaient. Qui était-il vraiment ? Depuis combien de temps me suivait-il ? Et pourquoi ce collier ? Qu'est-ce que ça signifiait ?

Mon instinct de mère me hurla de fuir, de prendre Gaby et de disparaître. Mais où ? Partir ne serait qu'une solution temporaire. Je ne savais même pas jusqu'où s'étendait son influence. Peut-être qu'il nous retrouverait, où que nous soyons. Cette pensée me glaça le sang.

Je ne pouvais pas fuir éternellement.

❀❀❀

– Tu veux quoi ? demandai-je sèchement à Rhys en fixant seulement mon petit bloc-notes pour les commandes.

– Tu sais très bien ce que je veux, Iliana. On doit parler.

Sa voix grave était un rappel constant de tout ce que j'avais tenté d'oublier, mais qui continuait à me hanter. Je relevai les yeux vers lui, irritée et fatigué par ses allusions répétées. Il était là, assis devant moi comme si le temps n'avait pas passé, comme si nos vies n'avaient jamais pris des chemins si différents.

– On n'a rien à se dire, Rhys. J'ai une vie, tu en as une aussi. Tu veux quoi ? Vodka ?

Rhys laissa échapper un rire sans joie, un sourire narquois étirant ses lèvres.

– Un scotch, s'il te plaît.

– Parfait, un scotch bien sec, comme ton âme, dis-je en tournant les talons.

Lindsay riait déjà en me voyant arrivé. Je lui tendis la commande et elle la prépara doucement, attendant sûrement que je parle, mais j'étais encore trop énervé. Il ne voulait pas me lâcher la grappe, sérieux ?

Je m'appuyai contre le comptoir en attendant le scotch de Rhys, essayant de calmer mes pensées. Tout ça devenait trop pour moi. Le stalker, le collier, Rhys qui réapparaissait dans ma vie avec ses remarques sarcastiques et ses regards perçants. Je sentais que tout s'effondrait autour de moi, et je n'avais plus le contrôle de rien.

NOVOCANEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant