Au-Delà des apparences

31| Visions Égarées

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Summer 

Après ma conversation avec Rico, un silence pesant s'abat entre nous. Pas un mot, pas un appel. Je laisse les heures et les jours s'écouler sans le contacter non plus. Une part de moi sait que revenir vers lui risquerait d'ouvrir une boîte de Pandore, pleine de problèmes que je ne suis pas prête à affronter.

Pendant ce temps, Lucas me glisse à l'oreille qu'une fête se prépare sur une plage privée ce soir. Chad, Aliyah, Rico... tout le monde sera là. J'hésite, mais un truc en moi me pousse à affronter cette soirée qui s'annonce mouvementée.

Lucas, mon pilier dans la tempête, est toujours là pour moi. Notre amitié, c'est du béton. Lui, un géant d'1m90, et moi, une "p'tite" d'1m65, on est inséparables. Chaque jour, il m'attend devant le lycée, prêt à me raccompagner.

Quant à Rico, même s'il a espéré autre chose, je garde mes distances. On est comme deux planètes qui tournent autour d'un soleil éteint. Mais ce soir, sur cette plage, nos trajectoires vont forcément se croiser, et je suis prête à affronter ce moment.

Lucas doit venir me chercher à 20 heures pour la soirée, alors je décide de rester décontractée. J'enfile un short confortable, un débardeur léger et mes petites baskets, et je passe mes doigts dans mes cheveux pour les coiffer vite fait. Je me dis que c'est largement suffisant. J'ai bien envie d'aller courir, mais je reporte ça à demain, histoire de commencer la journée avec une bonne dose d'énergie.

Lucas m'attend près de l'entrée, un sourire chaleureux aux lèvres. Il me salue d'un geste amical :

- Alors la p'tite, prête pour la soirée ?

- Physiquement prête, ouais... mais mentalement, j'suis encore en train de me préparer, je lui réponds avec un sourire hésitant. J'sais pas, cette soirée me stresse un peu. Tu crois qu'on va s'amuser ?

- Haha, t'en fais pas, me rassure-t-il. On va passer un super moment, j'en suis sûr ! Et puis, tu sais que je suis là.

Mon cœur bat à tout rompre. Je suis à la fois excitée et nerveuse, prête à affronter toutes les émotions qui pourraient surgir ce soir-là.

Sur la plage, les groupes se forment : certains perchés sur des rochers, d'autres confortablement installés sur des chaises longues ou allongés sur des serviettes près de la mer. En suivant Lucas à travers la foule, chaque pas dans ce sable lourd d'émotions me rapproche de l'inévitable.

Puis, tout s'arrête.

Lucas se fige, et mon regard suit le sien. C'est là que je le vois. Rico. Mon cœur se serre. Il est là, à rire, penché vers une fille, trop près, bien trop près. Son visage est un coup de poignard. Je me sens glacée, incapable de bouger, rivée à cette vision qui brise tout ce que j'avais essayé de garder intact.

Je veux faire demi-tour, fuir, mais mes pieds semblent ancrés dans le sable. Nos regards se croisent. Un frisson me traverse. Rico pousse la fille qui tombe sur le sable, et il s'approche de moi.

- Summer, attends ! Laisse-moi t'expliquer, s'il te plaît, dit-il, désespéré.

Je croise les bras, me tenant fermement, comme pour me protéger.

- Expliquer quoi ? Que t'es comme les autres, finalement ? Que tout ce qui t'intéressait, c'était le truc le plus superficiel ?

Il me regarde, visiblement blessé.

- Tu penses vraiment ça de moi ? Après tout ce que je t'ai dit ?

- Ce soir, je comprends que tout ça, c'est du mensonge. Depuis le début. Et je veux plus jamais te revoir, Rico.

Il me coupe, sa voix tremblante de colère.

- T'as jamais cherché à comprendre ce que je ressens ! Je pensais que t'avais totalement lâché l'affaire ! Tu m'as évité pendant des jours, même en cours ! Tu voulais quoi, au juste ?

Son ton monte, mais je n'en ai rien à faire. Je le regarde droit dans les yeux, sans ciller.

- Sérieux, Rico ? Tu trouves toujours un moyen de me faire mal. J'ai besoin de temps, je te l'ai dit. Mais ça, t'as jamais voulu l'entendre. Tu t'es jamais soucié de ce que je ressentais. Tu dis que tu m'aimes, mais t'es juste égoïste. Et tu sais quoi ? Ça me dégoûte. Tu changeras jamais. T'es toujours le même connard.

Il reste là, sans voix, tandis que je tourne les talons. Mes jambes tremblent, mais je m'éloigne, refusant de laisser une seule autre larme couler pour lui.

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