la vie d'un ados

chapitre 4 : Une amitié naissante

Les jours suivants, Léo ne pouvait s'empêcher de penser à Clara. Leur brève conversation tournait en boucle dans sa tête, et chaque matin en arrivant au lycée, il espérait la croiser. Pourtant, malgré sa timidité, il n'osait pas aller lui parler à nouveau, de peur de paraître trop insistant. Mais le destin avait d'autres plans pour lui.

Un jeudi après-midi, lors d'un cours d'arts plastiques, le professeur annonça un nouveau projet : un travail en binôme à rendre dans deux semaines. Les élèves se lancèrent immédiatement dans une quête frénétique pour trouver leur partenaire, mais Léo, qui traînait souvent à l'arrière de la classe, se retrouva parmi les derniers à choisir.

— "Bon, il semblerait qu'il reste... Léo et Clara," dit le professeur d'un ton neutre en consultant sa liste.

Le cœur de Léo fit un bond dans sa poitrine. Il se tourna vers Clara, assise deux rangs plus loin, et croisa son regard. Elle lui sourit timidement, et il lui rendit son sourire, légèrement nerveux. Ils allaient devoir passer du temps ensemble, que ce soit en classe ou en dehors. Est-ce que ça compte comme de la chance ou une pression énorme ?, se demanda-t-il intérieurement.

À la fin du cours, Clara s'approcha de Léo alors qu'il rangeait ses affaires.

— "Alors, on se voit quand pour commencer le projet ?" demanda-t-elle calmement.

— "Euh... on peut se retrouver après les cours, si ça te va," répondit Léo en essayant de paraître détendu.

Clara hocha la tête. "Ça marche. On pourrait aller à la bibliothèque, il y a toujours de la place là-bas."

Ils décidèrent de se retrouver après les cours pour commencer à discuter du projet. Léo se sentait étrangement nerveux toute la journée, son esprit vagabondant entre les cours et l'idée de passer du temps avec Clara. Il ne comprenait pas encore totalement pourquoi cette simple rencontre le rendait aussi anxieux, mais quelque chose en elle le fascinait.

Lorsque la cloche sonna enfin, Léo se dirigea vers la bibliothèque, le cœur battant la chamade. Clara était déjà là, assise à une table près de la fenêtre, feuilletant un carnet de croquis. Elle releva les yeux quand il entra et lui adressa un sourire. Léo sentit une vague de soulagement le traverser.

Ils passèrent la première heure à discuter du projet, échangeant des idées sur ce qu'ils pourraient créer ensemble. Léo fut surpris de découvrir que Clara avait un véritable talent pour le dessin. Elle lui montra quelques croquis qu'elle avait faits, des paysages, des visages expressifs, des scènes qui semblaient presque réelles.

— "C'est impressionnant," murmura Léo en observant les détails minutieux de ses dessins.

Clara haussa les épaules, un peu gênée par le compliment. "J'aime juste dessiner... C'est un bon moyen d'oublier le reste, tu vois ?"

— "Oui, je comprends. Moi, j'écris parfois," avoua Léo. "Ça m'aide à exprimer ce que je ressens."

— "Vraiment ? Tu écris quoi ?" demanda Clara, soudain curieuse.

— "Des trucs. Des petites histoires, des pensées... rien de spécial," répondit-il, un peu embarrassé.

Mais Clara sembla fascinée par cette révélation. Elle posa son crayon et le regarda avec intérêt. "J'aimerais bien lire ce que tu écris un jour."

Cette simple phrase fit rougir Léo. Il n'avait jamais vraiment partagé ses écrits avec qui que ce soit. C'était son petit monde, un refuge où il pouvait exprimer ses émotions sans crainte d'être jugé. Mais l'idée que Clara s'y intéresse le touchait profondément.

Au fur et à mesure qu'ils travaillaient ensemble, Léo et Clara commencèrent à parler de plus en plus. Ils échangèrent des anecdotes sur leur vie, leurs goûts en matière de musique et de films, et bientôt, leurs conversations dépassèrent largement le cadre du projet scolaire. Léo découvrit que Clara, malgré son apparence réservée, avait un sens de l'humour subtil et une manière unique de voir le monde.

La fin de la journée arriva trop vite à son goût, et ils durent ranger leurs affaires.

— "On devrait continuer demain ?" proposa Clara en se levant.

— "Oui, ça me va," répondit Léo, content de prolonger ce moment.

En sortant de la bibliothèque, Léo réalisa que quelque chose était en train de se créer entre eux. Ce n'était pas encore de l'amour, ni même une véritable amitié, mais c'était le début de quelque chose d'important. Une complicité, une connexion qui allait peut-être changer sa vie d'ado plus qu'il ne le pensait.