la vie d'un ados

Chapitre 7 : La douleur de l'amitié

Les jours qui suivirent la confession de Léo étaient étranges. Chaque fois qu'il croisait Clara, il ressentait un mélange d'appréhension et de tristesse. Ils avaient continué à travailler ensemble sur leur projet d'arts plastiques, mais quelque chose avait changé dans l'air. Leur complicité était toujours présente, mais un mur invisible s'était construit entre eux.

Un lundi matin, alors qu'ils prenaient le petit déjeuner à la cafétéria, Léo observait Clara de loin. Elle riait avec ses amis, une lueur de bonheur dans ses yeux. Comment pouvait-elle être si insouciante ? pensait-il. Chaque éclat de rire était une piqûre de rappel de ce qu'il ne pouvait pas avoir. Il se sentait comme un intrus dans un monde où il n'était plus à sa place.

Max remarqua le changement chez Léo et s'assit à côté de lui.

— "Tu sembles pensif. Ça va ?" demanda-t-il en grignotant un croissant.

Léo haussait les épaules. "Je ne sais pas. Clara... je pensais que tout irait bien après que je lui ai dit ce que je ressens, mais ça ne fait que compliquer les choses."

Max hocha la tête. "C'est normal. Les choses peuvent devenir bizarres après une confession. Mais au moins, tu as été honnête avec elle."

— "Ouais, mais maintenant, je me demande si je n'aurais pas dû garder ça pour moi. Je veux juste qu'on revienne à avant," soupira Léo, en regardant Clara qui discutait gaiement avec ses amies.

"Parfois, ce n'est pas si simple," répondit Max. "Il faut du temps pour que les choses se calment. Peut-être qu'un jour, vous pourrez en rire ensemble."

La cloche de la pause sonna, et Léo se leva pour rejoindre ses cours. Dans sa tête, il se répétait que tout cela passerait. Il devrait juste s'accoutumer à l'idée que leur amitié serait tout ce qu'ils partageraient.

Les jours s'écoulèrent, et bien que Léo essaie de rester positif, il ressentait un poids sur son cœur. Chaque rencontre avec Clara le ramenait à la réalité de son rejet. Il se forçait à sourire, à rire avec elle, mais cela demandait un effort considérable.

Un mercredi après-midi, alors qu'il sortait de l'école, Léo fut surpris de recevoir un message de Clara sur son téléphone. « Salut, Léo ! Tu veux qu'on se voit ce soir pour terminer notre projet ? Je pense qu'on peut vraiment le peaufiner. »

Son cœur fit un bond. L'idée de la voir le ravissait, mais il était aussi nerveux. Seraient-ils capables de discuter de leur amitié sans qu'il y ait ce malaise ?

Il lui répondit rapidement, acceptant la proposition. Cette soirée serait déterminante pour eux.

Lorsqu'il arriva chez Clara, il se sentit submergé par une vague d'émotions. Elle l'accueillit avec un sourire chaleureux qui lui réchauffa le cœur, mais il se rendit vite compte que son sourire cachait une tension sous-jacente.

— "Salut ! Merci d'être venu," dit-elle en lui offrant une tasse de chocolat chaud.

— "Pas de souci," répondit Léo, prenant une gorgée pour briser le silence.

Ils s'assirent à la table, les feuilles et les pinceaux éparpillés autour d'eux. Au fur et à mesure qu'ils discutaient du projet, Léo se sentit de plus en plus nerveux. Il devait trouver le bon moment pour aborder la question de leur amitié.

— "Clara, je voulais qu'on parle un peu," commença-t-il, hésitant.

Elle leva les yeux, le regardant avec curiosité. "Bien sûr, de quoi veux-tu parler ?"

Il inspira profondément. "Je sais que je t'ai dit ce que je ressentais, et je voulais m'excuser si ça a rendu les choses étranges entre nous. Je tiens vraiment à notre amitié."

Clara sembla soulagée par sa franchise. "Je suis contente que tu en parles. Je tiens à toi aussi, Léo, et je ne veux pas que ça change ce qu'on a. Mais je pense que ça va prendre un peu de temps pour que les choses se stabilisent."

Léo hocha la tête, comprenant la profondeur de ses mots. "Oui, je comprends. Je veux juste que tu saches que je ne veux pas te mettre mal à l'aise."

Elle sourit, son visage s'adoucissant. "Je sais. C'est juste que je n'ai pas encore trouvé comment gérer tout ça. Mais ça ne veut pas dire que je ne t'apprécie pas."

Ce moment de vérité apaisa légèrement Léo. Ils continuèrent à travailler sur leur projet, mais maintenant, une certaine légèreté flottait dans l'air. Ils avaient mis les choses au clair, et même si les sentiments de Léo n'avaient pas disparu, il se sentait un peu plus serein.

En fin de soirée, alors qu'ils finissaient de ranger, Clara lui dit : "Je suis vraiment contente qu'on ait pu parler. Ça me rassure."

Léo lui sourit, sentant une nouvelle forme de connexion entre eux. Peut-être que leur amitié pourrait évoluer avec le temps, ou peut-être qu'ils seraient simplement des amis proches. Quoi qu'il en soit, il était prêt à accepter ce qui viendrait.

Mais alors qu'il sortait de chez elle, il ne pouvait s'empêcher de penser que, même si les choses avaient changé, l'espoir demeurait toujours là, brillant comme une étoile lointaine.