Chapitre 5 : Les doutes grandissants

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Les jours passèrent, et Léo et Clara continuèrent à travailler ensemble sur leur projet d'arts plastiques. Mais au-delà du simple travail scolaire, une véritable complicité naissait entre eux. Chaque nouvelle rencontre était l'occasion pour Léo de découvrir un peu plus Clara et de ressentir ces fameux "papillons" dont parlaient tant ses amis. Cependant, plus il se rapprochait d'elle, plus les doutes s'installaient dans son esprit.

Un après-midi, alors qu'ils s'étaient installés dans un coin tranquille de la cour pour finaliser leurs idées, Léo se surprit à observer Clara discrètement. Elle était concentrée, son crayon glissant avec aisance sur le papier, créant des lignes et des formes qui prenaient vie sous ses doigts. Elle avait cette façon de froncer légèrement les sourcils lorsqu'elle réfléchissait, un tic qui le faisait sourire intérieurement.

Mais malgré la légèreté de ces moments passés avec elle, Léo ne pouvait s'empêcher de se poser des questions. Est-ce qu'elle me voit juste comme un ami ? Est-ce que je devrais lui dire ce que je ressens ? Et si je gâchais tout ? Ces pensées tourbillonnaient sans cesse dans son esprit.

Alors qu'ils prenaient une petite pause, Clara posa soudainement une question qui fit bondir le cœur de Léo.

— "Tu as quelqu'un en vue ?"

Léo se figea, pris de court. Clara continuait de regarder son carnet, ses doigts jouant distraitement avec la couverture, comme si la question était anodine. Mais pour Léo, c'était un véritable tremblement de terre.

— "Euh... pas vraiment," balbutia-t-il, sentant ses joues chauffer.

Clara leva finalement les yeux vers lui, un sourire en coin.

— "T'es sûr ? On dirait que t'es un peu gêné."

Léo se sentit démasqué, mais il tenta de garder son calme. Il hésita un instant, ne sachant pas s'il devait saisir cette opportunité pour lui avouer ce qu'il ressentait. Mais il opta pour la prudence.

— "Non, c'est juste... enfin, j'imagine que je suis pas très à l'aise avec ce genre de questions."

Clara éclata de rire, un rire léger et doux qui mit un instant Léo à l'aise.

— "T'inquiète, je plaisante. Mais si tu as quelqu'un en vue un jour, tu me le diras, d'accord ?" dit-elle en lui lançant un clin d'œil complice.

Léo hocha la tête, incapable de répondre, ses pensées complètement embrouillées. Plus il passait de temps avec elle, plus ses sentiments devenaient clairs, mais aussi compliqués. Est-ce que je lui plais vraiment, ou est-ce qu'elle me voit juste comme un simple camarade ?

Le lendemain, durant la pause déjeuner, Léo décida de confier ses doutes à Max. Ils étaient tous les deux assis sur un banc à l'ombre, grignotant des chips tout en observant la cour.

— "Mec, je crois que j'ai un problème," lança Léo sans préambule.

Max tourna la tête vers lui, surpris. "Quoi, t'as encore planté un contrôle ?"

Léo secoua la tête avec un léger sourire. "Non, c'est pas ça. C'est Clara. J'arrête pas de penser à elle, et je crois que... enfin, je crois que je l'aime bien."

Max haussa un sourcil, intéressé. "Oh, alors t'es enfin tombé amoureux, c'est ça ? Félicitations, mon gars !"

— "Arrête," répliqua Léo en soupirant. "Je sais même pas si elle me voit comme ça. Et je veux pas tout gâcher en lui disant n'importe quoi."

Max le regarda quelques instants, puis posa une main sur son épaule.

— "Écoute, t'as deux options : soit tu restes dans ton coin à te poser des questions sans rien faire, soit tu lui dis ce que tu ressens et tu vois ce qui se passe. Dans tous les cas, t'auras une réponse. Parce que là, tu vas devenir fou à force de te poser des questions."

Léo savait que Max avait raison, mais l'idée d'avouer ses sentiments à Clara lui semblait effrayante. Et si elle ne ressentait pas la même chose ? Et si elle s'éloignait de lui après ça ?

Durant les jours suivants, Léo continua à être tiraillé entre l'envie de se confier et la peur du rejet. Chaque moment passé avec Clara était à la fois un plaisir et une torture. Elle était si naturelle, si détendue en sa compagnie, comme si rien n'avait changé. Mais pour Léo, tout était différent. Chaque sourire, chaque rire qu'elle partageait avec lui le touchait plus profondément.

Un vendredi soir, alors qu'ils s'étaient retrouvés dans un café pour discuter du projet (qui approchait enfin de sa fin), Léo se rendit compte qu'il ne pourrait pas garder ses sentiments pour lui encore très longtemps. Mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, Clara prit la parole.

— "Je voulais te dire... je suis vraiment contente qu'on ait fait ce projet ensemble. Je t'apprécie beaucoup, tu sais."

Ces mots, simples mais sincères, firent battre le cœur de Léo plus vite que jamais. Il la regarda, cherchant à comprendre ce qu'elle voulait dire exactement. Mais avant qu'il ne puisse répondre, elle continua.

— "Je veux dire, t'es un super ami. C'est rare de rencontrer quelqu'un avec qui je me sens aussi bien."

Un "super ami". Ces mots résonnèrent dans l'esprit de Léo, et soudain, la réalité le frappa de plein fouet. Et si c'était tout ce qu'il était pour elle ? Un ami. Rien de plus.

la vie d'un adosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant