Assise sur le rebord de ma fenêtre, une cigarette à la main, j'observe la rue déserte baignée dans un drap sombre à peine éclairé par un lampadaire en fin de vie. Je l'envie. Bientôt il mourra, et quelqu'un le remplacera comme si de rien était. C'est comme ça pour toutes les choses, tout les objets, les humains aussi d'ailleurs. Il n'y a pas grand chose qui nous différencie d'eux, à part le fait que nous soyons des être vivants.
Il y a des jours où je me demande si cela finira par changer, si j'arrêterais d'y penser sans arrêt, si un jour j'arriverais à aller bien, ou au moins à aller mieux. Je chasse rapidement cette pensée de mon esprit, cela ne sert à rien d'y penser vu que cela n'arrivera pas. Rien ne changera jamais, et il faut bien que je m'y fasse. Je ne suis plus une gamine stupide qui croit encore que quelqu'un viendra l'aider.
Je me saisit de mon téléphone afin de m'informer de l'heure qu'il est. Une heure qui avance, me rapprochant un peu plus du moment où la mort voudra bien de moi.