chapitre 1,5

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Ce chapitre continent des scènes d'agression sexuel, de violence physique et moral, vocabulaire grossier

On me traîne vers le bureau du surveillant, ma tête encore pleine de colère. Les murmures et les chuchotements des autres élèves résonnent dans mes oreilles, mais je reste concentrée sur ma rage. À ce moment-là, je ne réalise même pas que je viens de franchir une ligne que je n'aurais jamais imaginé franchir.

Dès que nous entrons dans le bureau, l'atmosphère change. La pièce est sombre, pleine de papiers et de dossiers en désordre, et derrière le bureau, un homme d'âge moyen, le directeur, lève les yeux de son ordinateur portable, visiblement exaspéré.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? s'exclame-t-il en s'appuyant sur son bureau, son regard balayant les deux filles sur le sol et moi, encore pantelante de colère.

Je me fais tirer en avant par la surveillante, et je sens que le regard du directeur se fixe sur moi, scrutant chaque détail de mon expression.

— Vous vous rendez compte, Khione ? Vous venez de frapper une élève, dit-il d'un ton calme mais ferme, comme s'il tentait de déchiffrer une énigme compliquée. Vous êtes ici pour étudier, pas pour vous battre.

— Elle l'a bien cherché !, je rétorque, ma voix tremblante d'indignation. C'est toujours la même chose ! Elles m'harcèlent, elles se moquent de moi, et quand je réagis, c'est moi qui suis en tort ? C'est injuste !

Il se lève, croisant les bras sur sa poitrine, et sa posture dégage une autorité qui me met mal à l'aise.

— Je comprends que vous soyez en colère, mais cela ne justifie pas la violence, dit-il d'un ton apaisant, presque paternaliste. Nous devons traiter cette situation sérieusement.

— Sérieusement ?! Tout le monde ici s'en fiche de moi ! Elles se moquent de moi depuis des mois, et vous pensez que je devrais simplement rester là à me laisser faire ?! m'écriai-je, ma voix résonnant dans la pièce. Vous ne savez rien de ce que je vis !

— Ce que je sais, c'est que vous avez perdu le contrôle, Khione, et cela a des conséquences. Je vais devoir vous donner des travaux d'intérêt général, en plus d'une suspension de quelques jours, dit-il, son ton de voix ne laissant aucune place à la discussion.

La colère monte en moi, une flamme inextinguible.

— Des travaux d'intérêt général ?! Vous plaisantez ?! s'écriai-je, mes mains tremblant de rage. C'est vous qui m'ordonnez de m'excuser ? De faire des corvées pour des gens qui ne me respectent pas ? C'est dégoûtant !

— Ce n'est pas une punition, Khione, c'est une chance de réfléchir à vos actions, répond le directeur, un peu plus sévère. Je veux que vous compreniez que la violence n'est jamais la solution.

— Et qu'est-ce qui va se passer après ça ? Je vais revenir ici, et elles vont recommencer ! Je ne suis pas là pour jouer à la garderie !

La frustration me submerge alors que je me rends compte que ce n'est pas juste une affaire de querelle d'élèves. C'est un système, un cycle dont il est impossible de sortir.

— Vous devez apprendre à gérer vos émotions, à chercher des moyens constructifs de régler les conflits, dit-il lentement, comme s'il essayait de percer une coquille.

— Vous n'êtes pas là quand je me fais humilier ! Je suis fatiguée d'être la victime, de devoir juste encaisser, et vous voulez que je fasse des travaux ?! C'est ça la solution ?!

Il me fixe, son regard se durcissant légèrement.

— Ça suffit, Khione. Si vous continuez sur cette voie, vous risquez de perdre bien plus que des heures de cours. Je vous recommande de prendre cette situation au sérieux.

Coeur en feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant