chapitre 1,15

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Après deux semaines à suivre les cours, les choses semblent s'être calmées, du moins en apparence. J'ai repris un rythme normal, avec Lila qui m'accompagne chaque matin. Les regards insistants et les murmures dans les couloirs se sont estompés. Seth et moi ne nous parlons pas beaucoup, mais l'atmosphère est moins tendue. Malgré tout, il y a cette ombre persistante qui plane, ce danger invisible qui me suit depuis que Los Sangrientos, le gang rival, s'en est pris à moi.

Même si les tensions entre les gangs augmentent, je m'efforce de garder une façade calme, concentrée sur mes cours. J'ai des bonnes notes, et pour une fois, je me sens presque normale. Mais au fond, je sais que le danger est toujours là, qu'il rôde dans l'ombre.

Lila, fidèle à elle-même, essaye de me distraire de tout ce stress. Ce jour-là, après une journée de cours plutôt chargée, elle me glisse à l'oreille :

— Ça te dit d'aller à une fête ce soir ? Pas un gros truc, juste quelques personnes sympas. Ce sera cool pour te changer les idées.

Je hausse les épaules, pas vraiment d'humeur pour une fête, mais l'idée de m'éloigner un peu de tout ce qui se passe me tente. Je finis par accepter.

— D'accord, mais pas trop tard alors, dis-je, en lui souriant.

— Promis, on sera de retour avant minuit, me dit-elle en riant.

Il est déjà 18 heures quand je retourne à ma chambre pour me préparer. Lila et moi devons partir à 19 heures, ce qui me laisse un peu de temps pour me changer et me mettre en mode "fête". Je ferme la porte derrière moi et m'approche de l'armoire, hésitant sur quoi porter. Pas de mission ce soir, pas de rôles à jouer, juste une simple soirée avec quelques amis.

Je m'observe dans le miroir, me demandant si j'ai vraiment envie de faire semblant d'être à l'aise. Ma main effleure une robe noire simple, mais élégante, qui épouse mes courbes sans trop en faire. Je l'enfile, puis je choisis une paire de talons Yves Saint Laurent pour compléter le tout. Rien de trop extravagant, mais assez pour que je me sente un peu plus confiante.

Je prends une profonde inspiration et me regarde dans le miroir. Tout semble presque trop calme, trop normal. Pourtant, au fond de moi, je sais que ce sentiment de sécurité est fragile. Los Sangrientos n'ont pas oublié ce que j'ai fait, ni ce qu'ils m'ont fait subir. Je ne suis jamais vraiment en sécurité, et c'est cette pensée qui me colle à la peau, même dans les moments où tout semble aller pour le mieux.

Mon téléphone vibre sur la table de nuit. C'est un message de Lila : Prête ? Je passe te chercher dans 10 minutes.

Je prends ma veste, et je jette un dernier regard dans le miroir. Je dois essayer de profiter de cette soirée, ne pas penser aux dangers qui m'entourent constamment. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

La musique bat son plein, les basses résonnent dans ma poitrine alors que je me perds dans la foule. Les lumières stroboscopiques illuminent la pièce, et je danse sans réfléchir, essayant d'oublier tout ce qui se passe dans ma vie. Les bras levés, je sens la sueur couler le long de mon dos. Lila est quelque part sur la piste, entourée de gens. Mais moi, je me sens déjà légèrement désorientée. La chaleur du club, l'odeur d'alcool et de sueur... tout commence à me peser.

Je m'arrête un instant pour reprendre mon souffle. J'ai pris soin de ne pas boire, consciente de mon diabète et de l'importance de garder un œil sur ma glycémie. Mais ce soir, quelque chose est différent. Une fatigue inhabituelle s'empare de moi, une lourdeur qui rend chacun de mes mouvements plus difficiles.

Je m'éloigne de la piste de danse, cherchant une sortie pour prendre l'air, mais la foule est compacte. L'angoisse monte en moi. Ma vision commence à se brouiller, et je sens mes mains trembler légèrement. Mon taux de sucre doit être bas, bien plus bas que d'habitude.

Coeur en feuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant