Coeur en feu

chapitre 1,9

La soirée s'approchait à grands pas, et, tandis que j'étudiais la tenue que j'avais prévue, une pointe d'excitation montait en moi. Ce n'était pas souvent que je me préparais autant pour sortir, et encore moins que je m'habillais de façon aussi sophistiquée. J'avais sorti une robe noire que je n'avais portée qu'une seule fois lors d'un mariage lointain et qui me semblait appropriée pour l'occasion. La robe était élégante, minimaliste et pourtant extrêmement chic. Elle tombait juste au-dessus du genou, ajustée à ma silhouette, avec des manches longues qui s'évasent vers le bas, en voile transparent. Les manches flottaient légèrement quand je bougeais, ajoutant un côté mystérieux et dramatique à la tenue. J'avais toujours aimé le contraste entre le voile léger des manches et la matière plus dense qui moulait le reste de mon corps.

J'ajoutai à cette robe des talons aiguilles noirs Yves Saint Laurent que j'avais trouvés en solde, bien plus chers que ce que j'aurais dû dépenser à l'époque, mais impossible de résister. Ils avaient cette élégance intemporelle avec un cuir vernis si brillant qu'il semblait refléter toute la lumière de la pièce. Leur silhouette vertigineuse me donnait l'impression d'être inarrêtable. J'aimais l'assurance qu'ils me procuraient, même si marcher en eux allait sans doute devenir un défi après quelques verres de trop.

Je pris un moment devant le miroir, ajustant la robe sur mes hanches, me maquillant avec soin. J'avais opté pour un look simple mais efficace : un trait de liner noir pour souligner mes yeux, un rouge à lèvres nude, et quelques couches de mascara. Je voulais être séduisante, mais pas déguisée. Quelque chose qui reflète la personne que je voulais être ce soir : sûre de moi, légère, et libre de toute préoccupation. Lila, quant à elle, était déjà prête et agitait son téléphone dans ma direction, me pressant de me dépêcher.

— Allez, on va être en retard ! grogna-t-elle, un sourire étirant ses lèvres.

Nous avions décidé d'y aller à pied. La boîte de nuit n'était pas très loin du campus, et la soirée était douce. Marcher nous permettait de sentir la fraîcheur de l'air, de nous libérer de l'atmosphère confinée du dortoir et de profiter de ces quelques minutes où tout semblait possible. Lila était excitée, parlant à toute allure de la soirée à venir, des garçons que nous pourrions croiser, de l'ambiance et de la musique. J'hochai la tête, riant à ses spéculations, laissant l'euphorie m'envahir petit à petit.

En arrivant, nous avons immédiatement été happées par la musique qui pulsait au travers des murs épais. On pouvait sentir les basses résonner dans la rue, comme une invitation irrésistible à entrer. Nous avons franchi la porte, accueillies par les lumières clignotantes, la chaleur étouffante, et l'odeur d'alcool mélangée à celle des corps en mouvement. Tout semblait se fondre dans un brouillard de sensations, et je me suis immédiatement dirigée vers le bar, suivant Lila qui m'entraînait par la main.

— Un shot pour commencer ! cria Lila, déjà en train de faire signe au barman.

J'ai ri, la laissant commander pour nous deux. Un shot se transforma rapidement en deux, puis en trois. Je sentais l'alcool se répandre dans mes veines, me libérant, m'éloignant de toutes mes préoccupations. J'avais envie de danser, et la piste semblait m'appeler. Je pris la main de Lila, et nous nous lançâmes au milieu de la foule, nous balançant au rythme de la musique.

Je dansais, me laissant emporter par les sons, fermant les yeux par moments pour sentir la musique envahir mon corps. Lila était près de moi, tout aussi emportée. Tout semblait flou, mais c'était le genre de flou agréable, celui où rien d'autre ne compte que le moment présent.

C'est alors que je l'ai aperçu. Seth. Il se tenait un peu à l'écart, observant la foule, son regard sombre scrutant les mouvements autour de lui. Un sourire s'étira sur mes lèvres. Je ne savais pas ce qu'il faisait ici, mais la présence de Seth, en quelque sorte, me rassurait. Peut-être à cause de tout ce qui s'était passé récemment. Peut-être parce qu'une part de moi savait qu'il n'était pas là par hasard. J'ai pris une grande inspiration, le regardant quelques instants avant de me diriger vers lui.