un Potter à Serpentard..

•7•

5 ans plus tard .......

Albus arpentait les couloirs de Poudlard, une pile de livres contre sa poitrine, son visage légèrement tiré par la fatigue des longues heures d'étude. La cinquième année était rude, mais ce n'était pas ce qui le préoccupait. Il avait remarqué, ces derniers temps, un étrange bouleversement en lui. Quelque chose qu'il n'arrivait pas à nommer.

Alors qu'il traversait la cour pour rejoindre la bibliothèque, il aperçut une scène qui l'arrêta net. Scorpius Malfoy, son meilleur ami, riait aux éclats avec Rose Weasley près de la fontaine. La blondeur éclatante de Scorpius brillait sous le soleil d'automne, tandis que Rose se moquait gentiment de lui, son sourire espiègle éclairant son visage. Albus les observa de loin, ses yeux se fixant sur l'expression radieuse de Scorpius, comme s'il n'avait jamais été aussi heureux.

Une chaleur inattendue se répandit dans la poitrine d'Albus. Il tenta de la repousser, mais elle était là, insistante, pesante. C'était une sensation qu'il connaissait de plus en plus ces derniers mois. Pourtant, avec cette chaleur venait aussi une pointe de contrariété qui lui noua l'estomac.

Il fronça les sourcils, frustré. Il n'avait aucune raison de se sentir comme ça... si ? C'était son meilleur ami, après tout. Il était censé se réjouir qu'il s'entende bien avec Rose, non ? Alors pourquoi cette étrange sensation s'insinuait-elle en lui à chaque fois qu'il les voyait ensemble ?

Rose s'éloigna de Scorpius, toujours souriante, et Albus reprit sa marche, ses pensées tourbillonnant comme des feuilles dans le vent. Il savait qu'il devait parler à quelqu'un, comprendre ce qui se passait dans sa tête. En entrant dans la bibliothèque, il aperçut Rose assise à une table, en train de griffonner sur un parchemin.

— Salut Rose, lança-t-il, en s'asseyant en face d'elle.

Elle releva les yeux, une lueur malicieuse dans le regard.

— Salut, Al. Qu'est-ce qui t'amène ici ? Tu as l'air préoccupé.

Albus hésita, ses doigts tapotant nerveusement la table. Rose, avec son tempérament direct, était peut-être la personne la mieux placée pour lui dire la vérité. Mais il n'était pas certain de vouloir l'entendre.

— C'est... c'est à propos de Scorpius, lâcha-t-il finalement.

Rose haussa un sourcil, reposant sa plume.

— Scorpius ? Quoi, il t'a encore battu aux échecs magiques et tu n'arrives pas à digérer ça ? demanda-t-elle, une lueur de moquerie dans la voix.

Albus secoua la tête, un sourire rapide traversant son visage avant de disparaître.

— Non, c'est pas ça... C'est juste... Chaque fois que je le vois avec toi, ou même quand il rit avec d'autres gens, je me sens... je ne sais pas... bizarre.

Rose l'observa quelques secondes en silence, comme si elle analysait chacun de ses mots.

— Bizarre comment ? insista-t-elle.

Albus détourna les yeux, fixant un point invisible au loin.

— Comme si je n'aimais pas ça. Comme si je... je voulais que ça soit avec moi qu'il soit si heureux.

Un silence s'installa entre eux. Rose le regarda fixement, puis elle éclata de rire, un rire franc et sonore qui fit sursauter plusieurs élèves autour d'eux. Albus rougit, un mélange de gêne et d'irritation montant en lui.

— Pourquoi tu ris ? demanda-t-il, agacé.

Rose essuya une larme au coin de son œil, son rire s'estompant doucement.

— Oh, Albus, tu es tellement aveugle parfois ! Tu es jaloux, tout simplement !

Albus la regarda, abasourdi.

— Jaloux ?! Mais non, c'est pas possible, c'est juste... il est mon meilleur ami, c'est normal que je... enfin, que je...

— Albus, coupa Rose en le fixant d'un regard perçant. Ne te mens pas à toi-même. Si tu es jaloux, c'est parce que tu tiens à Scorpius bien plus que comme un simple ami. Peut-être même que... tu l'aimes.

Ces mots frappèrent Albus en plein cœur, comme une révélation qu'il avait refusé de voir. Il ouvrit la bouche pour protester, mais aucun son n'en sortit. Tout à coup, tout ce qu'il ressentait depuis des mois prit sens. Les moments où son cœur s'accélérait en présence de Scorpius, les nuits où il se surprenait à penser à lui, les sourires qui semblaient plus doux qu'ils ne devraient l'être.

— Mais... je ne peux pas être amoureux de Scorpius, murmura-t-il, ses yeux écarquillés d'incrédulité.

Rose leva les yeux au ciel.

— Eh bien, ça, c'est à toi de le découvrir, cousin. Mais en attendant, tu devrais peut-être commencer par arrêter de te torturer et accepter ce que tu ressens.

Albus resta silencieux, l'esprit troublé. Il se leva lentement, sans même remercier Rose, encore sous le choc de cette prise de conscience. Il marcha machinalement dans les couloirs, les paroles de Rose résonnant en boucle dans sa tête.

Une fois dans son dortoir, il se laissa tomber sur son lit, fixant le plafond. La vérité, aussi inconfortable soit-elle, ne pouvait plus être ignorée. Il ferma les yeux, revoyant le sourire éclatant de Scorpius et sentant à nouveau cette chaleur familière dans son cœur.

— Je serais amoureux de Scorp ? pensa-t-il, troublé.

                                                        ••••••••••••••