•1•

139 8 76
                                    

La  grande salle était remplie d'une atmosphère à la fois excitante et tendue. Les nouveaux élèves, nerveux et impatients, attendaient leur tour pour être appelés. Parmi eux, Albus Potter se tenait là, figé, le regard perdu dans le vide. Ses jambes tremblèrent légèrement, trahissant l'angoisse qui l'étreignait. Son cœur battait à tout rompre, et il eut la désagréable sensation que tout le monde autour de lui pouvait l'entendre, résonnant comme un tambour annonçant un désastre imminent. La pression des attentes familiales pesait lourdement sur ses épaules : serait-il à la hauteur de l'héritage des Potter, ou allait-il décevoir ceux qui avaient porté ce nom avec tant de fierté ?

Soudain, le ton clair et autoritaire de la professeur McGonagall résonna dans la salle.

— Albus Potter !

Son nom, un simple mot, frappa comme un coup de tonnerre dans l'esprit déjà troublé du jeune homme. La tête levée, il sentit tous les regards se poser sur lui, pesants et inquisiteurs. Les murmures, les chuchotements, tout se mélangeait dans une cacophonie de doutes. C'était son tour, et la terreur l'envahit. Avançant vers le Choixpeau, il prit une grande inspiration, tentant de maîtriser sa panique. Mais à l'intérieur, un tourbillon de peur et d'incertitude l'assaillit.

Lorsqu'il sentit le Choixpeau posé sur sa tête, le monde autour de lui sembla disparaître. Le tissu rugueux du chapeau lui rappela les histoires que son père lui racontait, des récits épiques qui prenaient place dans une époque révolue. Mais l'attente devint interminable, une éternité à supporter le poids de son anxiété. Et puis, la voix du Choixpeau résonna dans son esprit, à la fois familière et intimidante.

— Hmm... je vois beaucoup de qualités ici... du courage, certes, mais aussi une grande ambition... Oui, cela ne fait aucun doute : Serpentard !

Un silence pesant s'abattit sur la Grande Salle, comme si le temps s'était arrêté. Les visages autour de lui étaient figés, et il pouvait presque entendre le bruit de leurs pensées, s'interrogeant sur la signification de ce choix. Puis, soudain, des applaudissements éclatèrent de la table des Serpentard. Ce bruit, au lieu d'apporter une joie ou un soulagement, lui sembla déchirant. Ses jambes devinrent lourdes, son cœur se serra, et des larmes commencèrent à s'accumuler dans ses yeux. Ce mot, "Serpentard", résonna en lui comme un verdict, une sentence qu'il ne pouvait supporter.

Sans réfléchir, Albus s'élança hors de la Grande Salle, bousculant ses camarades sans même les voir. Chaque pas le plongea davantage dans le désespoir. Il avait échoué, pensait-il. Échouer non seulement à être le fils de Harry Potter, mais aussi à vivre les idéaux que sa famille avait incarnés pendant tant d'années. Il ne voulait pas affronter les regards de ceux qui l'aimaient, encore moins celui de son père.

Derrière lui, il entendit des pas rapides.

— Al ! Attends !

C'était James, son frère. Albus ne voulait pas entendre sa voix, ne voulait pas faire face à la réalité de la situation. Il continua à avancer, sa respiration saccadée, le cœur lourd.

— Laisse-moi, murmura-t-il, la voix étranglée par la colère et la douleur.

— Albus, attends !

James insistait, sa voix pleine d'inquiétude.

Finalement, Albus se retourna, la rage et la tristesse se mêlant dans son regard.

— Tu dois être content, hein ? Je vais enfin décevoir papa, et toi, tu seras son préféré, son chouchou !

Ses mots, acérés comme des poignards, frappèrent James de plein fouet. Il resta un instant silencieux, visiblement pris au dépourvu par la véhémence des paroles de son frère.

— Albus... tu sais bien que papa n'a pas eu de problème qu'avec les Serpentard. Tu ne vas pas le décevoir, répondit-il, essayant d'apporter un peu de réconfort, mais ses efforts semblaient vains. Albus pouvait sentir l'incompréhension de James. Comment pouvait-il comprendre la peur qui habitait son frère ? Être un Potter, c'était un poids qu'il n'avait pas demandé, et se retrouver dans la maison que sa famille redoutait autrefois ne faisait qu'intensifier cette pression.

Des larmes embuèrent la vue d'Albus, et il se détourna, incapable de faire face à l'empathie de James.

— C'est bon, James, laisse-moi. Tu ne peux pas comprendre.

Il secoua la tête, la gorge serrée, incapable d'articuler davantage.

— Tu vas lui dire, à papa ? osa James demander, sa voix douce mais anxieuse.

Albus secoua la tête, le désespoir s'installant dans son cœur.

— Hors de question. Je ne veux pas voir le regard de papa quand il l'apprendra.

Chaque mot était comme une pierre lancée dans une mer calme, perturbant des eaux déjà troubles.

Il ne pouvait plus contenir ses larmes. L'effondrement de tout ce qu'il avait espéré se déroula devant lui, et il se sentit submergé. Avant que James ne puisse réagir, il tourna les talons, laissant son frère seul dans le couloir sombre et silencieux.

                                                            —

James Potter, témoin silencieux du désespoir de son frère, ressentit une angoisse grandissante. Il avait toujours été un peu dur avec Albus, souvent agacé par ses doutes et ses hésitations. Mais cette fois, la situation était différente. Il ne pouvait ignorer l'inquiétude qui le rongeait. Albus, habituellement si plein de vie, semblait s'être replié sur lui-même, incapable de communiquer. Même Rose, leur cousine espiègle, n'avait pas réussi à faire sourire son petit frère. Leurs échanges étaient devenus presque inexistants, et la nouvelle de la répartition le rendait encore plus soucieux.

Un jour, alors qu'il se dirigeait vers la volière pour envoyer une lettre à leurs parents, il trouva une lettre destinée à lui. En reconnaissant l'écriture familière de son père, il frissonna.

Coucou mon grand, commença-t-elle.

  C'est papa. J'ai essayé d'envoyer une lettre à Albus, mais il n'a pas répondu. Ta mère et moi sommes inquiets. S'il te plaît, dis-moi ce qu'il se passe.

En lisant ces mots, une boule se forma dans sa gorge. James savait qu'il devait parler, même si ce n'était pas vraiment son rôle de le faire. Mais Albus avait besoin de soutien, et cela passait par leur père. Il sortit son encrier, la plume tremblante, et commença à écrire avec détermination.

Salut papa,

Je ne sais pas trop comment te dire ça, mais Albus est à Serpentard. Il m'a dit qu'il ne voulait pas te le dire parce qu'il a peur de te décevoir. Je pense qu'il faudrait que tu lui parles, parce qu'ici, il ne parle à personne. Même Rose n'arrive pas à l'atteindre.

Bisous,
James Potter (et fier de l'être)

James relut la lettre, conscient du poids de ses mots. Albus avait toujours été plus sensible que lui . Il savait qu'il avait besoin d'entendre leur père lui dire qu'il ne le décevait pas. Il voulait que son frère comprenne qu'être un Potter ne signifiait pas nécessairement être à Gryffondor. Non, c'était plus complexe que cela, et il souhaitait que leur père soit là pour lui apporter le soutien dont il avait tant besoin.

Il attacha le parchemin à la patte du hibou, son cœur lourd, mais avec l'espoir que cette lettre pourrait apporter un peu de réconfort à Albus. 


                                                                 •••••••••••


NDA : salut ! juste pour vous prévenir que pendant les 6 premiers chapitres je parle surtout du ressentit de harry ! donc je partage les chapitres en deux pour voir quand même comment se passe l'année du coté de bubus ! voila donc si on dirais qu'il y a deux chapitres en 1 pendant les premiers c'est normal ! 

jeanne ✨

un Potter à Serpentard..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant