. C'est mieux comme ça .

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Mon père inspira profondément en fermant les yeux. On se demandait qui était en train de subir ses mensonges. Lui même avait l'air si affecté par tout ça... Il se redressa et me regarda encore une fois dans les yeux  chose qu'il ne faisait que rarement.
- J'aurais préféré que tu ne sois jamais au courant, me dit-il.
Je pris cette remarque en pleine tête. Elle me blessa profondément parce que ça voulait dire qu'il n'avait même pas envisagé de m'en parler. Je me sentais partagé entre deux extrême, je me sentais curieux vis à vis de ce frère que je n'avais jamais connu et d'un autre coté, je le haïssais de m'avoir volé Louis. Mais les sentiments envers mon père... Ne subsistais que cette distance mêlée de peine. Gemma gigota dans le canapé et je vis mon père se préparer à nous raconter la vérité, comme si il s'y était résigné.

- Quand votre mère et moi avons appris qu'elle attendait des jumeaux, nous étions si heureux ! S'exclama t-il. Puis peu à peu, la réalité s'est imposé à nous. Nous n'avions que deux filiales, Gemma était déjà destiné à reprendre la maison de ta mère et Michael a déjà tout ce qu'il faut pour rester riche toute sa vie mais là... Deux enfants..., dit-il en secouant la tête.

Son regard était peiné. Mais ses traits étaient durs.
Tout ça pour une question d'héritage ? Pensais-je avec amertume.



- Nous ne voulions pas de guerre de succession, on a vu tellement de frères et sœurs se déchirer à cause de ça... Moi le premier... Je n'ai pas voulu vous faire subir ça, expliqua t-il. Alors j'ai recherché une famille sérieuse, qui ne pouvait pas avoir d'enfant et j'ai conclut un marché avec eux. Quand Anne vous a mis au monde, j'ai pris le plus jeune et j'ai fait falsifié les papiers.James styles mourrait à la naissance et James Thorne naissait dans le même hôpital.

Je me sentais vide. Je n'arrivais même pas à être désolé pour mon père, pour mon frère, ni pour moi même. Je ne ressentais plus rien. Je n'étais même plus scandalisé. Je n'y arrivais plus.
- Comment est-ce que tu as pu faire une chose pareille ? Demanda Gemma, les dents serrées. Est-ce que t'as pensé une seule seconde à ce que ressentirait Harry ? Fulmina t-il. Ou même James ?T'es qu'un égoïste, tu me feras jamais croire que tu as fait ça pour leurs biens !

Mon père lança un regard désolé à Gemma, et comme il s'apprêtait à répondre, je l'interrompais.
- Et ensuite ? Demandais-je à voix basse.
Gemma me lança un regard surpris et inquiète que j'ignorais, me concentrant uniquement sur mon père. Ce dernier se tordit les mains, mal à l'aise.

- Ensuite... Il n'y a pas d'ensuite, répondit-il en haussant les épaules. J'envoie de l 'argent pour James tout les mois et ...

- Maman... Pourquoi maman dit que j'ai tué James alors ? demandais-je.

- Ta mère n'a plus jamais été la même, répondit-il en soupirant. Elle n'a plus toute sa tête. Elle suit un traitement mais ça ne fait pas effet, ajouta t-il en haussant les épaules.

Je prenais un moment pour digérer cette information... Alors maman était folle ? Je me sentis monstrueux de ressentir un élan de soulagement à ce fait. Parce que finalement, ce n'était pas de ma faute si elle me détestait.

- Tu as empêché James de me voir. Pourquoi ? Demandais-je.

- Tu... Avec ce qui s'est passé, je n'ai pas voulu te perturber plus que tu ne l'étais déjà..., dit-il d'une voix incertaine.

- Arrêtes, cinglais-je. C'est pas la peine de mentir.

Mon père baissa la tête, comme un enfant pris la main dans le sachet de bonbon. Je soupirais et me pinçais l'arrête du nez avec fatigue. Alors comme ça j'étais quelqu'un de perturbé ? Je reniflais avec amusement, après tout, c'était la vérité.

Personnality DisorderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant