chapitre 21 et épilogue (part II)

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Une semaine avait passé depuis que nous avions adopté ce chien. La routine habituelle s'était remise en route maintenant que les vacances étaient terminés.Louis  et moi retournions en cours ou nous passions la journée, supportant les œillades désespérées de Rose vers Perrie et les grimaces gênées de cette dernière quand elle voyait le regard triste de son ex-petite-amie sur elle. Ensuite, nous faisions le chemin du retour et chaque soir c'était le même rituel, la même angoisse.

Je jetais un petit coup d'œil angoissé à Lou et fermais les yeux. Puis je soufflais, les rouvrais et j'introduisais la clef dans la porte. J'hésitais à la tourner dans la serrure, parce que je ne savais pas comment j'allais retrouver mon appartement cette fois ci. Je la tournais finalement et entrais.Louis se posta à mes cotés avec incertitude.

Il n'y avait déjà rien dans l'entrée, mais je ne criais pas victoire pour autant. Je m'avançais dans la pièce pour atteindre le salon et grognais en voyant le dégât. Le journal que j'avais posé sur la table de salon ce matin avait été déchiqueté soigneusement et étalé dans les quatre coins de la maison. Une de mes paires de chaussures préférés avait également subit l'assaut de ce chien de malheur. Le pied de la table de salon avait été rogné, le tapis était de travers.
J'écarquillais les yeux en voyant qu'il avait même réussit à enlever une plante de son pot, créant un sillon de terre qui partait de mon salon et allait jusqu'à la cuisine. Je suivais la terre, mon ventre se tordant de plus en plus en remarquant le bordel qu'il avait foutu dans l'appartement. Une chaise dans la cuisine était sur le sol, le pied de la table était rogné lui aussi. Une grande trace de griffe avait décollé le papier peint.Louis me suivait au fur et à mesure de mon inspection. Je savais que le pire m'attendait, même si j'espérais que ce clébard nous avait épargné aujourd'hui.

Je suivais la trace de terre et arrivais dans ma chambre. Mon cœur se serra un moment. Cette sale bête avait réussit à entrer dans la chambre que j'avais fermé ce matin. On voyait plusieurs traces de griffe sur la porte, signe qu'il avait gratté. La poignée était sur le sol. Je poussais la porte en me mordant les lèvres.
Mon sac glissa de mon épaule, et je ne fis rien pour arrêter sa chute. Ma bouche s'entrouvrit d'ébahissement et d'horreur à la fois en contemplant le désastre de notre chambre. Il avait tiré tellement fort sur le rideau qu'il l'avait décroché. Le cadavre de la plante gisait là, en plein milieu du lit. De la terre humide tachait les draps qu'il avait réussit à défaire et à déchiqueter par la même occasion. La lampe qui était posée sur ma table de nuit à l'origine, était fracassée sur le sol, l'ampoule s'était brisée sous la force de l'impact. Il avait réussit à pousser ma lourde commode et à ouvrir un tiroir. Mes vêtements, dont plusieurs chemises blanches étaient éparpillés aux quatre coins de la pièce...
Et lui. Lui. Il sortit de l'ombre, d'en dessous du lit, et se planta devant moi. Pas devant Louis. Devant moi. Sa langue pendait alors qu'il haletait rapidement, comme si il avait courut pendant des heures, ses oreilles étaient bien droites et se pointaient dans ma direction. La fureur ne monta pas dans ma poitrine cette fois-ci. Cela avait pourtant été le cas les autres jours. Mais là, je ne ressentais rien. Sinon de la détermination et de la résignation.

Je fis demi-tour, prenais la laisse que nous avions achetés avec Louis dans un magasin spécialisé et revenais dans la chambre.Lou n'avait pas bougé, il regardait le chien avec désapprobation. Et le pire c'était que le monstre le regardait aussi, comme si il avait été en communication directe avec lui et qu'il se fichait de ses engueulades mentales. Je profitais qu'il ne fasse pas attention à moi pour lui passer son collier autour du cou, puis je le traînais derrière moi, me souciant peu de ma démarche rapide et de sa lenteur.

La rage commençait à se frayer un chemin dans mon ventre. C'était la goutte qui avait fait débordé le vase. Ça faisait une semaine qu'il gâchait tout. Que Louis et moi rentrions chez nous avec la peur au ventre et que nous passions toute la soirée à réparer les conneries de cet abruti. C'était terminé.Louis sembla enfin se réveiller. Il me suivit d'un pas incertain.

Personnality DisorderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant