Personnality Disorder

. Part II .

Je me reculais brusquement, sa main glissa de ma joue tandis que je le détaillais. J'essayais de me souvenir, mais cette époque n'était pas dans ma mémoire, parce qu'à ce moment là... j'avais disparu. Je fronçais les sourcils, me donnant mal à la tête alors que j'essayais de me rappeler. Je me sentais horrifié par le fait qu'il m'ait connu. Je ne voulais pas que quelqu'un se souvienne. Moi même je ne voulais pas me souvenir. 

Louis soupira en dessous de moi.

- J'étais dans la salle commune, on était avec plein d'autre enfant, ils s'amusaient tous plus ou moins... sauf toi. On t'avait mis à la fenêtre mais tu ne regardais pas dehors, je ne sais même pas si tu regardais réellement quelque chose...


Mon cœur battait fort dans ma poitrine, je visualisais assez bien la scène. Mais je ne voulais pas entendre. Je plaquais ma main sur sa bouche, pour le faire taire. Il força ma prise pour que je lâche et fit glisser ma main, la retenant au poignet, reprenant la parole.


- Et à ce moment là, je suis tombé. Comme tout les gosses, j'ai eut une réaction instantanée à la douleur, je me suis mis à pleurer. Et c'est là que tu es venu..., continua t-il.
- La ferme, murmurais-je.
- Tu t'es levé et tu m'as pris dans tes bras en me demandant d'arrêter de pleurer.


Ma main retomba à mon coté, comme morte. Je ne voulais plus l'écouter, mais si on pouvait fermer les yeux, on ne pouvait pas s'obliger d'arrêter d'entendre. Je sentis la main de Louis contre mon ventre à travers la couverture, elle était chaude comme si à travers cette chaleur, il essayait de me rassurer.

- Après ça, je suis tout le temps revenu te voir mais tu n'as plus jamais parlé. Je suis revenu tout les jours, et je m'asseyais à coté de toi... Je te parlais, mais tu ne me répondais jamais. Puis un jour, tu n'étais plus là, et quand j'ai demandé à mon psychologue où tu étais, il m'a dit que tu étais guéri et que tu étais parti. Moi, je suis resté une semaine de plus puis on m'a envoyé à l'orphelinat, je suis resté deux ans là bas avant que quelqu'un ne m'adopte et à dix sept ans j'ai demandé l'émancipation. Je pensais ne jamais te revoir, et voilà que cette année, alors que je m'étais assis en pensant repartir pour une autre année aussi banale que la précédente, je te vois ! Il marqua un temps d'arrêt, puis inspira et reprit. Au début, j'ai hésité, je ne savais pas si c'était vraiment toi, mais ces yeux...


Il tourna ma tête vers lui et planta son regard dans le mien, un petit sourire aux lèvres.


- Quand je les ai vu, j'ai su que c'était toi. Je ne te laisserais plus partir. Où que ce soit, insista t-il.


J'avais voulu une réponse... Je l'avais. J'en avais même appris un peu trop. Je ne me souvenais pas de cette période de catatonie par laquelle j'étais passé. Je m'étais juste réveillé, autant dire qu'apprendre que j'avais passé un an sans rien voir, sans rien entende m'avait ébranlé. Je m'étais endormi à 9 ans, je m'étais réveillé à 10. Je soupirais et m'appuyais contre les coussins derrière moi, posant ma tête sur le dossier du canapé.


- Ma mère était danseuse professionnelle, commençais-je d'une voix rauque et basse.

Louis était tourné vers moi depuis qu'il avait finit de raconter son histoire. Sa tête était blottie contre mon ventre et il avait fermé les yeux. Ma main s'était perdue dans ses cheveux , jouant plus avec que ne les caressant. J'avais juste besoin de m'occuper les mains pendant que je racontais. Je n'avais jamais dit ça à personne. Mon père était le seul à connaître ce qui se passait. Pourquoi étais-je sur le point de tout révéler ? Je ne le savais pas. Je me sentais juste à l'aise avec Louis assez à l'aise et ... et complice pour en parler.

- Elle a eut Gemma avant de commencer sa carrière. A chaque ballet où elle dansait, elle recevait des récompenses, puis un jour on lui a proposé de danser dans le lac des cygnes à Saint-Pétersbourg. Elle a obtenu le rôle principal, dis-je avec un petit sourire.

- Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ? Demanda Louis, les yeux fermés.
- Elle est tombée enceinte de moi.