Quand la Grève de la Faim Devient un Art

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Tsunami, furieuse de ne pas être inscrite à la pré-académie ninja, avait décidé de frapper fort cette fois.

Une grève de la faim.

Parce que franchement, pourquoi attendre six ans pour commencer l'entraînement alors qu'elle pouvait déjà, à cinq ans, lancer des techniques de Suiton et Katon sans sourciller ?

Non, elle ne comptait pas patienter.

Elle allait se battre à sa manière, avec style et obstination.

Et si ça signifiait passer des jours sans manger, qu'il en soit ainsi.

Allongée sur son lit de fortune, dans la chambre glaciale de l'orphelinat, elle fixait le plafond avec détermination, son ventre criant famine.
Ça faisait déjà deux jours qu'elle refusait de toucher à la bouillie infâme qu'on servait ici.

Le plan était simple :
elle se laisserait presque dépérir jusqu'à ce qu'on cède et qu'on l'inscrive à la pré-académie.

Pourquoi tant de retard ?
Ce n'était pas comme si elle était une gamine ordinaire après tout.
Ils devaient bien voir à quel point elle était spéciale.

Mais comme toujours,
la famille Nara était là pour lui compliquer la vie.

Shikaku ne lâchait pas l'affaire, toujours aussi obsédé par son idée d'adoption.

Tsunami avait beau lui lancer des piques acides et des regards noirs, il revenait à la charge, encore et encore.

Et chaque fois, c'était avec ce même sourire détaché, comme s'il n'était pas du tout affecté par ses refus catégoriques.

Ce jour-là, Shikaku avait encore débarqué à l'orphelinat.
Il s'installa à côté de son lit, l'air tranquille,
une boîte de dangos dans une main et un air amusé dans l'autre.

"Alors, Tsunami, toujours en grève de la faim ?
Tu sais, on pourrait en discuter autour de ces délicieux dangos que j'ai apportés.
Tu pourrais me dire pourquoi tu refuses de manger comme une gamine bornée."

Tsunami tourna la tête, dédaigneuse, bien décidée à ne pas lui accorder la moindre attention.
Mais bon sang,
ces dangos avaient l'air bons...

"Je ne veux pas discuter", répliqua-t-elle avec froideur.
"Je veux être inscrite à la pré-académie.
Tout le monde sait que je suis bien au-dessus des autres, même toi. Alors pourquoi m'obliger à perdre mon temps dans cet orphelinat minable ?"

Shikaku haussa les épaules, l'air pensif.

"Parce que tu es encore une enfant, Tsunami.
Tu n'as que cinq ans,
même si tu es clairement plus intelligente que la moyenne.
La plupart des gens n'ont pas tes capacités.
Ils suivent un chemin différent,
un peu moins... intense."

"Ce que tu veux dire, c'est que tout le monde est stupide,"
lâcha-t-elle, les bras croisés.
"Et toi aussi, tu veux que je devienne stupide en restant ici."

Il éclata de rire, ce qui l'agaça encore plus.

"Non, ce que je veux dire, c'est que tu dois apprendre à jouer le jeu.
Le système est là,
il ne bougera pas pour toi.
Alors, apprends à le manipuler, plutôt que de foncer tête baissée dans une rébellion sans issue."

Tsunami ne répondit pas,
le fixant simplement avec une colère contenue.
Shikaku lui tapa gentiment sur la tête avant de se lever.

"Réfléchis-y.
Mais mange quelque chose, je te laisse quand même les dangos.
Tu finiras bien par craquer."

Alors qu'il sortait, elle entendit un rire étouffé venant de la fenêtre.

Itachi et Shisui s'étaient faufilés discrètement et observaient la scène avec amusement.
Shisui, toujours le premier à faire des commentaires sarcastiques, entra en scène.

"Grève de la faim ?
Vraiment, Tsunami ?
C'est ça ton grand plan pour intégrer la pré-académie ?
Et moi qui pensais que tu aurais trouvé un moyen plus... explosif."

Tsunami se redressa lentement, le fusillant du regard.

"Je t'en prie, fais mieux, Shisui.
À part te moquer, tu comptes faire quoi pour m'aider ?"

Shisui leva les mains en signe de paix, un sourire moqueur aux lèvres.

"Hey, je suis là pour te soutenir moralement.
C'est tout ce que je peux offrir.
Et des blagues, bien sûr."

"Laisse-la tranquille, Shisui,"
intervint Itachi calmement,
bien que son regard trahissait un léger amusement.

"Elle a une stratégie, même si je ne suis pas certain que ce soit la meilleure."

Tsunami se tourna vers Itachi,
qui,
comme d'habitude,
semblait tout analyser en silence.

Depuis peu, il avait arrêté de la traiter comme une enfant ordinaire. Peut-être parce qu'il avait enfin compris,
après ses nombreuses tentatives de discuter avec Sasuke,
que ce dernier, bien qu'adorable, n'était pas du tout au niveau de Tsunami en termes de maturité et d'intelligence.

Après tout, comparer son petit frère à une Otsutsuki était ridicule.

"Comment ça, pas la meilleure !?"

répondit Tsunami, piquée au vif.

"C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour qu'ils me prennent au sérieux.
Tu crois qu'ils vont m'inscrire parce que je suis polie et que j'attends gentiment ?"

Itachi secoua la tête avec un léger sourire.

"Non, mais tu pourrais leur montrer ce que tu sais faire de façon plus... subtile.
Fais en sorte qu'ils aient peur de ne pas te former,
plutôt que de te voir comme une enfant capricieuse.
Manipule-les, utilise ton intelligence."

Shisui éclata de rire, s'étouffant presque.

"Tu vois, même Itachi commence à t'encourager à être sournoise.
C'est dire à quel point il a compris à quel point tu es spéciale.
Moi, je dis que c'est une victoire."

"C'est pas drôle !"
rétorqua Tsunami en lui lançant un coussin.

Mais une idée germait déjà dans son esprit.
Peut-être qu'Itachi n'avait pas tort. La force brute n'avait pas marché, alors pourquoi ne pas essayer quelque chose de plus raffiné ?

Shisui s'appuya contre le mur, souriant toujours de son air décontracté.

"Allez, Tsunami.
Fais-nous plaisir.
Sois la génie diabolique que tu es censée être, et montre-leur de quoi tu es capable."

Tsunami soupira.
Ce n'était pas facile d'avoir deux types comme eux toujours dans ses pattes.
Mais au fond, elle appréciait leur présence, même s'ils la faisaient enrager.

Après tout, avoir Itachi et Shisui dans son camp était plutôt un avantage.
Et si elle devait rester ici encore un peu, autant en profiter pour rendre leur quotidien aussi infernal que possible.

"Très bien,"

murmura-t-elle en regardant la boîte de dangos que Shikaku avait laissée.

"Mais je fais ça à ma manière."

Shisui et Itachi échangèrent un regard complice avant de hocher la tête.

"Comme toujours,"
répondit Itachi avec son calme habituel.

Et ainsi,
Tsunami décida de changer d'approche.

Si elle ne pouvait pas forcer la main du système,
elle allait le plier à sa volonté d'une autre manière.

La guerre psychologique était lancée, et cette fois, elle n'allait pas perdre.

Quant à Shikaku... eh bien,
il pouvait toujours rêver de l'adopter.

Tsunami Otsutsuki Où les histoires vivent. Découvrez maintenant