Pride

Départs

Simon

–Ça lui arrive lorsqu’il vit du stress.

Je demande de l’ aide auprès de mes parents.

– Tu es sûr du diagnostic ?

– Je ne fais que  répéter. Je n’en sais pas plus.

– Pourtant, il parle bien avec nous. Ou bien au bar.

– Je ne le trouvais pas très bavard. Vous n’ aviez pas de discussion ensemble ?

– Je parle et il écoute.

– Mais, il fait des études ?

– je crois. Je ne sais pas trop.
J’ ai cru comprendre qu’il avait rencontré un couple au camping. Il a pû parler avec eux.

Mon père ajoute après un temps de silence.

– Trouble du langage….tu sais si il a eu un accident ? Un traumatisme crânien ?

– Mais quelle question tu poses puisqu’il ne parle pas. Venez  plutôt m’ aider.
Ma’ nous emmène dans son rêve.

L’ après midi se traîne malgré mon fanclub.
D’autres enfants viennent assister à mon entraînement. Je passe un peu de temps à leur montrer des pas de base.

– Tu ferais un excellent prof !

Tu as réfléchie pour t’inscrire aux concours de Jack and Jill ? Il y en a un dans un mois.

– Les journées ne sont pas à rallonge et je serais parti.

Et surtout je veux passer mon temps avec mon amoureux.

Kevin

– Alors ?

Mes amis m’ attendent sur la pelouse.
Je lève mes deux pouces, heureux.

– Tu passes à l'étape suivante ?

–Quelle étape suivante ?

– Anatomie, clame Aloïs.

– Massage de la prostate, ajoute Max.

Ils sont dingues.

Je m’ arrête à la pharmacie pour acheter des gants.
La pharmacienne va lire mon intention sur mon nez.

Simon

Il bafouille en me montrant des gants. Je n’y comprends rien. Aucun mot sur sa main.
Furieux contre lui, il les jette; aplatis au sol je cherche le sachet sous l’ armoire lorsque je trouve un truc immonde, un fou rire nous agite un moment : la souris violette.
Détendu, il arrive à m' expliquer ce qu’il veut faire.
Un massage de la prostate ? Si je veux ?
Je plonge à plat ventre sur notre couche.
Si avant hier, c'était un bof, là, c’est un waouh ! Quelle découverte !

Kévin

– Alors ?

– J’ ai pû lui faire l’ amour !

– Et il a aimé ?

Je m’ effondre près de mes deux compères, les yeux pleins d’étoiles.

– Tu voudrais ? Pour toi.

– Qu’il me fasse l’ amour ?

– Ne sois pas trop pressé. Un massage.

– De la prostate.

– Ne prends pas cet air effaré.

– J’ ai peur.

Je vais de nouveau perdre mes mots. C’est étrange, avec eux, cela arrive rarement.