Rendu-Osler.

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( En media, une courte explication de cette maladie pour mieux comprendre. Vous pouvez zapper)

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J’ ai du mal à me réveiller.

– Ma’ je me suis endormi… Ma’

Comment va t’ elle ? Je dois lui lire son journal de bord.

–Simon, c’est papa. Simon…
–Pa’ ?

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Je suis courbaturé. J’ ai dû m’ endormir sur ce fauteuil inconfortable.
– Pa’, comment va Ma’ ?

Pourquoi il ne me répond pas ?

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Une autre voix m’ appelle.

– Christelle ?

– Simon, je vais chercher ton père.

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Je sors de mon brouillard, la bouche pâteuse.

– Simon ? Tu es réveillé? Tu sais où tu es ?

Faut pas être futé pour reconnaître une chambre d’ hôpital. Qu’est ce que je fais là ?
Je devrais…debleu… le concours, ma future carrière !
Je dois partir.

– Simon ne t’ agite pas.

Ce bip m’ énerve. J’ ai mal dans la poitrine.

– Je veux Maman

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Il fait noir. Où suis-je? Ah oui le bip, l’ hôpital.
Je tourne la tête, le visage verdâtre sous la lumière de la sortie de secours, Pa’ sommeille dans un fauteuil, couverture remontée sur les épaules.
Un truc me gène  sur la bouche. Je tire ce truc.

– Simon, c’est un masque à oxygène. Je vais le retirer quelques secondes.

– On est où ? Pourquoi ?

Ma voix coasse, rauque, douloureuse..

– Au soin intensif. Tu as eu un problème cardiaque.

– J’ ai soif.

Il m’humecte les lèvres avec un mouchoir. Un de ceux de Ma’.

Ma’! Ma’! Je ne la reverrais plus ! Le bip s’affole.

– Je vais te remettre le masque.

– J’ ai mal à la poitrine.

– Mon bébé…
Il y a des larmes dans sa gorge.

– Rendors-toi. Je reste ici.

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Des pas pressés, des bips, des gémissements.
Ma mémoire revient.  Je n’ ai plus cet insupportable masque sur le nez.
Face à moi, une grande vitre donne sur un cockpit d' avion. Les infirmières vont et viennent au milieu  de lumières rouges et vertes . Il y a plusieurs box.
Il doit y avoir un insupportable bip pour moi. L’une d'elle se précipite vers moi.

– Vous êtes réveillé monsieur Firmin ?

Elle vérifie les machines, prend ma tension. Remonte ma chemise pour retirer un pansement.
Je regarde, stupéfait, la longue balafre qui coupe mon buste en deux . Sur la table de nuit, l’informe doudou lion de Christelle me fixe de son œil doré.

PrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant