Deux mains me tirent du lit, une bouche me dévore de baisers.–Mon bébé, mon bébé
– Maaaa’!!!
Pa’ nous encercle dans les bras et on fait l’ avion ensemble, jusque dans leur lit. Je la serre fort, fort…
– Laissez moi prendre une douche.
– Non Chérie, je te tiens, je te garde.
– Tu sens bon le poisson frais.
Ils éclatent de rire.
Leurs jambes s'emmêlent, ils chuchotent au-dessus de ma tête.– Je ne t’ attendais pas si tôt !
– Vous me manquiez trop.
Oh… on a manqué à Ma’!
Je m’ endors heureux dans leur chaleur.Un coup discret à la porte.
Mme Duval vient me chercher pour le petit déjeuner. J’ entends le rire de Ma’ se mêler à celui de Pa’.
On se retrouve tous les deux dans le cocon clos de la cuisine.
– Mme Duval. pourquoi ils rient ? Ils jouent ? L’ autre jour, après la messe, une dame semblait fâchée, elle disait que sa voisine riait avec son namant dans la nuit. Mémé lui a dit de s’occuper de ses affaires.Elle a un grand sourire.
–Elle a eu bien raison, laisse les dire, ces vieilles biques.
Les grandes personnes aiment jouer ensemble quand elles s'aiment beaucoup.–Et quand elles ne s’ aiment plus, elles ne jouent plus ?
–Elles peuvent jouer un peu, mais elles ne rient plus.
Je réfléchis, le nez dans mon chocolat.
– Je suis content qu’ils rient en jouant, Ma’, elle rit tout le temps avec moi.
Je regarde Mme Duval. Pa’ m’a expliqué : elle est veuve, ça veut dire que son mari est mort, la maladie de la vallée.– Et toi ? Tu ne peux plus jouer depuis que Monsieur Duval dort au cimetière.
Elle devient toute triste.
– J’ ai la solution. Il te faut un namant. Et tant pis pour les vieilles biques. Il faudrait que tu ailles à la Pierre aux Fées.
– Je crois bien que tu as raison. Hé, comment tu y sais ça toi ?
–C’est mon copain Nicolas, y dit que les filles vont y mettre des fleurs pour avoir un namant. Toutes nues.
– Il n’ y a plus d’enfant !!!
Avant de quitter l’ appartement j’ entends maman dire ouiii, ouiii. J’ aime lorsqu’elle dit oui en jouant. Ils seront heureux toute la journée
*****
–Simon, réveilles toi. On va avoir la fenêtre du satellite.
Je me rue dans le salon.
La cibi clignote.
Ça me fait toujours rire, ils y parlent bizarre.–Ici Toubib pour Fierté.
Fierté, répondez–Ici Fierté à Toubib.
– Maaaa’
La voix grésille , on entend un mot sur deux.
– Mes amours…zzzzz….
– Ça va ? Tu n’ as pas trop mauvais temps ?
– On vient de traverser un grain, rien de bien méchant…zzzzz….– Je peux vous demander quelque chose?
Je voudrais apprendre à danser. Comme ma copine.– Putain!…zzzzz… putain !…zzzzz….
VOUS LISEZ
Pride
RomanceTroisième volet de la vie dans une petite vallée des Alpes. Pas d' ordre de lecture. Simon vit une enfance heureuse auprès de parents atypiques.Sa mère, marin, toujours à courir et concourir sur toutes les mers du monde. Son père, médecin de village...