Ville Natale -Masky X Reader-

Réconfort.

Après le peu d'informations que j'avais reçues de Brian, qui m'avait surtout expliqué comment remplir correctement un rapport et l'importance d'être transparent avec ses coéquipiers, je me dirigeai vers la seule chambre que je n'avais pas encore visitée, celle de Tim. J'avais besoin de réconfort après tout, et bien sûr, il était comme eux, mais c'était le moins pire des trois maux. De plus, je pourrais peut-être gagner sa sympathie, peut-être.

Frappant à la porte, je ne pouvais m'empêcher d'être un peu nerveuse, quelle serait sa réaction si je me présentais? Tout resta silencieux pendant quelques instants, puis un léger juron se fit entendre de l'autre côté de la porte. Il y eut une sorte de claquement de l'autre côté de la porte, suivi d'une autre série de jurons avant qu'elle ne s'ouvre enfin. Tim se tenait là, sans son masque, vêtu d'une flanelle rouge et noire.

"Euh... Ouais?" Il recula légèrement d'un pas, mais cela ne semblait pas être une indication pour que j'entre tout de suite.

"Je voulais juste parler, tu sais? Tu es la personne la plus familière de cet endroit." Un rire sans humour quitta mes lèvres, mais je secouai légèrement la tête, sentant son regard sur moi. "Tout m'a juste... Tout m'a rattrapé." Avouai-je, enfonçant mes dents dans ma lèvre alors que je restais là, sans trouver d'autres mots. Il me fixa quelques instants, puis jeta un coup d'œil dans le couloir pendant quelques secondes.

"Cinq minutes." Son ton était dur et il détourna son regard de moi. Il avait l'habitude d'imposer des délais qu'il ne respectait pas, la plupart du temps parce qu'il se déconnectait ou qu'il était trop absorbé par la conversation. Il s'écarta à peine, me laissant juste assez de place pour entrer. Fermant la porte derrière moi, je ne m'assis nulle part, regardant plutôt vers lui, prenant une profonde inspiration.

"J'ai parlé à Brian." Il allait parler, mais je l'interrompis et continuai. "Il a dit qu'on allait savoir où aller. Comment ça marche?" Je ne me sentais pas assez à l'aise pour me lancer dans une diatribe sur ce que je ressentais pour l'instant. Comment je m'habituais à ma situation.

"C'est une sorte de truc mental, je suppose." Parla-t-il simplement, gémissant légèrement, probablement à l'évocation d'un sujet de cette nature. "Tu marches là sans que ton corps le sache et sans que ton esprit s'en rende compte non plus." Il croisa un peu les bras sur son torse en me regardant, le silence s'installant dans la pièce pendant quelques instants.

"J'ai peur, Tim." Commençai-je au bout de quelques instants, sentant un creux se creuser dans mon estomac. "Je commence à considérer tout cela comme normal. Je n'ai plus peur de vous, et je..."

"Je t'avais dit que tu t'y habituerais, (T/P)." Intervint-il, l'expression claire. Il me l'avait dit, mais je ne m'attendais pas à ce que cela se produise si tôt. C'était un changement d'attitude tellement brutal qu'il m'effrayait un peu. "Ça ne fait pas de toi une mauvaise personne, ça veut juste dire que ton état mental va être dans un bien meilleur endroit, pour un petit moment, au moins." Il détourna le regard après avoir parlé, regardant brièvement par la fenêtre.

"Mais... Ça me fait..."

"Tu te sens mal? Rejoins le club. Tu sais que tu es censée détester tout le monde, mais c'est de plus en plus difficile. Tu as des expériences de mort imminente, tu les sauves une ou deux fois. Et puis tu oublies. Tu oublies toutes les conneries qu'ils ont faites. Tu oublies que tu fais du mal à des innocents. Tu oublies ce qu'est la vraie liberté." Un frisson involontaire me parcourut l'échine à cette idée, qui ressemblait à l'enfer. Comment peut-on confondre cela avec la liberté? Toby en était proche, oui, mais même lui savait que ce n'était pas la vraie liberté, non? "Cette conversation ne va pas t'aider beaucoup non plus. Au final, on finit tous différents, enculés à notre manière par la brindille." Alors qu'il commençait à fulminer, il sortit une cigarette de la boîte qu'il avait dans sa poche, l'allumant alors qu'elle reposait entre ses lèvres. "Par exemple. Je suis sûr que tu ne t'es pas abîmée les mains avant d'arriver ici." C'était une observation judicieuse, mais je n'avais pas non plus tué quelqu'un avant d'arriver ici, enfin, pas consciemment, du moins.