Tome I - Vengeance à la Belladone
C'est la merde !
Voilà ce que se dit Steel, un prospect, lorsque Knight, le sergent d'arme des Guardians of Hell, le recrute pour faire la lumière sur un meurtre dont les Gladiators accusent leur MC. Entre basse be...
En résumé, j'étais au purgatoire et Sam a renversé un chien
(Dean Winchester – Supernatural)
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► The Hell Song – Sum 41
Un léger vent balaye mes cheveux blonds. La main sur les volants, j'observe le garage qui m'a vu grandir. L'enseigne rouillée du « Gladiators garage » trône au-dessus d'une porte à enroulement assez large pour qu'un camion s'y engouffre. À gauche, de l'entrepôt se trouve une maison imposante sur pilotis qui mouille dans la Miami River.
La bouche sèche, je bois une gorgée d'eau avant d'essuyer mes paumes sur mon jean. Mes pieds n'ont pas encore foulé le sol que mon cœur implose déjà. Mon imagination projette Rafael et son sourire immense qui court à ma rencontre. Il m'a suppliée tellement de fois de revenir, de faire le premier pas en direction de notre père. Voilà que je me décide pour la pire des raisons.
Pardon, Raf'.
Le rideau de la cuisine, en bas à droite, est bougé par un des Gladiators ou mon géniteur lui-même, surpris de ne voir personne se présenter. La porte d'entrée s'ouvre et Angel, le sergent d'arme du MC, gun au poing, pointe son joujou sur ma voiture.
Hors de question de payer la caution parce que cet abruti a toujours préféré tirer que parler. Je me détache à la hâte et m'extirpe du véhicule les mains en avant.
À peine à l'extérieur, que la montagne de muscle d'une quarantaine d'années remballe son matos et appelle son boss. Il croise les bras sur son torse et m'adresse un vague signe de tête. Et déjà, ça semble lui arracher les dents. Sans m'en formaliser, j'avance jusqu'à lui, consciente de ce que les membres du club pensent de moi.
Traîtresse. Lâcheuse.
Sans lui demander l'autorisation, je me glisse entre lui et le cadran.
Je suis chez moi après tout !
La pièce principale n'a pas changé d'un iota. Elle est assez grande pour contenir quarante convives et ressemble plus à un bar miteux qu'à un salon familial. Au milieu de la salle se tient Adrian Mora, dit Asesino, le Président des Gladiators et quand le cœur lui en dit, mon père.
— Tu as fait vite, m'accueille sa voix glaciale.
— Ce n'est pas tous les jours que la personne que j'aime par-dessus tout meurt !
Ma réponse est reçue par une pure expression de souffrance. Constater sa douleur apaise de façon infime la mienne. Pas assez pour lui pardonner d'avoir été un père à chier pour Rafael et de ne pas l'avoir protégé.
Ses yeux noirs plongent dans les miens et le duel commence. Asesino est un homme habitué à être obéi, que ça soit dans son garage ou dans son gang : il ordonne et les autres exécutent.
Seulement, ça n'a jamais fonctionné avec moi, ce qui participe à faire de notre relation un véritable champ de mines. Il me voulait à diriger le MC après lui avec mon frère. Je suis allée à New York pour vivre loin de violence et de la mort.
