sous le charme de mon patron jikook

Chapitre 15

Le silence dans la chambre d'hôpital était apaisant, presque soporifique. Après le départ de Taehyung pour aller chercher les médicaments, Jimin se retrouva seul. Il s'allongea un peu plus confortablement sur le lit, ses paupières lourdes, l'estomac encore plein des plats qu'ils avaient partagés. Le calme de la pièce et la fatigue accumulée eurent raison de lui. Il s'endormit presque instantanément, le visage détendu, mais son esprit, lui, n'allait pas tarder à s'agiter.

Dans l'obscurité de son sommeil, les premiers murmures firent leur apparition, sinistres et accablants.

" Tout est de ta faute, Jimin. "

Le son semblait venir de partout et nulle part à la fois. Jimin, perdu dans son rêve, cherchait à comprendre d'où provenaient ces voix. Puis, soudain, il se retrouva dans la voiture de ses parents, ce jour d'hiver où tout avait basculé.

Il revoyait la neige tomber lourdement, créant une ambiance feutrée, presque paisible. Mais dans ce calme apparent, une menace invisible rôdait. Son cœur se mit à battre plus vite. Il savait ce qui allait se passer, il l'avait déjà vécu, mais cette fois, quelque chose était différent.

" Si tu n'avais pas insisté pour aller à ce parc d'attractions... Si tu n'avais pas gagné ce concours stupide... "

Les voix se faisaient de plus en plus accusatrices, cruelles. Elles sifflaient dans sa tête, le noyant dans une culpabilité insupportable. Jimin regarda autour de lui dans l'habitacle de la voiture. Son père au volant, sa mère juste  à côté, son frère à l'arrière. Tous souriaient, insouciants. Ils ne voyaient pas ce que Jimin voyait, ils ne savaient pas que c'était la fin.

"c'est toi qui les as tués. "

La voiture dérapa soudainement sur la route gelée. Tout se déroula au ralenti dans l'esprit de Jimin. Le crissement des pneus sur l'asphalte glissante, le visage de son frère illuminé par l'écran de son téléphone, inconscient du danger. Puis le choc, brutal et déchirant. L'avant du véhicule s'écrasa contre l'arbre, projetant Jimin contre le siège devant lui. Il revécut l'impact avec une violence terrifiante. Ses côtes se brisèrent sous le choc, la douleur irradiait à travers son corps. Mais ce n'était rien comparé à ce qu'il vit ensuite.

Le visage de sa mère, couvert de sang, se tourna vers lui une dernière fois. Un regard d'adieu, chargé de souffrance. Celui de son père, figé dans une expression de terreur muette. Et son frère, son grand frère qu'il admirait tant, le regard vide, son téléphone encore dans ses mains tremblantes.

Jimin cria, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il tendit la main pour les toucher, pour les ramener à la vie, mais ses doigts glissaient dans l'air comme s'ils étaient faits de fumée. Les voix se faisaient de plus en plus fortes, de plus en plus féroces.

"C'est de ta faute. Tu les as tués. "

Dans son lit d'hôpital, Jimin se mit à trembler. Sa respiration devint saccadée, haletante. Ses larmes commencèrent à couler sans qu'il ne s'en rende compte. Il revivait la scène encore et encore, incapable de s'échapper de cette boucle infernale. Ses doigts crispés serraient les draps avec force, ses lèvres murmurant des mots inaudibles.

À l'extérieur de son cauchemar, les machines autour de lui commencèrent à biper frénétiquement, alertant le personnel soignant. Des infirmières accoururent, mais Jimin était déjà loin, enfermé dans sa douleur.

Ses cris résonnaient dans la chambre, désespérés, déchirants. Il se débattait contre des ennemis invisibles, ses mouvements désordonnés arrachant la perfusion de son bras, faisant couler du sang sur le drap blanc, tâchant la pureté du tissu.

« Maman ! Papa ! Hyung ! Je suis désolé ! C'est ma faute ! » hurla-t-il en boucle, sa voix brisée par les sanglots.

Les infirmières essayèrent de le retenir, de le calmer, mais Jimin se débattait avec une force que seule la panique peut engendrer. Leurs efforts étaient vains, et elles durent appeler du renfort pour empêcher qu'il ne se blesse davantage. Il hurlait, pleurait, appelait à l'aide, piégé dans son propre esprit.

C'est à ce moment que Taehyung revint de la pharmacie, un sac de médicaments à la main. Dès qu'il entra dans le couloir, il entendit les cris déchirants de Jimin et vit des infirmiers courir dans sa direction. Un frisson de terreur parcourut tout son corps, et sans réfléchir, il se précipita vers la chambre de Jimin.

Lorsqu'il entra, il fut frappé par la scène. Jimin, en larmes, se débattait furieusement, ses yeux ouverts mais perdus, comme s'il ne voyait rien autour de lui. Le sang coulait de son bras, et plusieurs infirmiers tentaient de le maintenir en place. Mais Taehyung ne vit que la détresse de son ami.

-Laissez-moi passer ! cria-t-il aux infirmières qui tentaient de le retenir.

-Monsieur, attendez, il est en pleine crise ! protesta l'une d'elles.

Mais Taehyung refusa d'écouter. Il se fraya un chemin jusqu'à Jimin, s'accroupit à côté de lui et lui prit doucement le visage entre ses mains tremblantes. -Jimin, c'est moi, Taehyung. Regarde-moi, s'il te plaît, je suis là.

Jimin continuait de pleurer, ses yeux cherchant dans le vide.
-C'est de ma faute... C'est de ma faute... » répétait-il, ses sanglots brisant le cœur de Taehyung.

-Non, Jimin. Ce n'est pas de ta faute. Rien de tout ça n'est de ta faute, tu m'entends ? La voix de Taehyung se fit plus douce, presque un murmure. Il passa une main dans les cheveux de Jimin, tentant de le calmer, de le ramener à la réalité. Regarde-moi, Jimin. Ce n'est pas de ta faute. Je suis là.

Petit à petit, les pleurs de Jimin se firent moins violents. Il cligna des yeux plusieurs fois, comme s'il émergeait lentement d'un brouillard. Il finit par poser son regard sur Taehyung, ses lèvres tremblantes, ses yeux gonflés de larmes.

-Tae... murmura-t-il faiblement.

-Oui, c'est moi. Taehyung serra Jimin contre lui, sentant son corps fragile trembler de toutes ses forces. Je suis là. Tu n'es pas seul. Ce n'était pas ta faute.

Jimin pleura dans les bras de Taehyung, ses larmes coulèrent sur ses joues, mais cette fois, il ne luttait plus. Il se laissa aller, épuisé, brisé.

Les infirmières, voyant que Jimin s'était calmé, s'approchèrent discrètement pour lui administrer une dose de calmant. Taehyung ne le lâcha pas, continuant de murmurer des mots rassurants à son ami, caressant tendrement ses cheveux rose pâle. Les sanglots de Jimin finirent par s'atténuer, remplacés par une respiration irrégulière mais calme. Ses paupières se fermèrent lourdement sous l'effet des médicaments, et il s'endormit finalement dans les bras de Taehyung, les larmes encore accrochées à ses cils.

Taehyung resta à ses côtés, même après que Jimin se soit endormi. Ses propres larmes menaçaient de couler, mais il les retint, préférant rester fort pour son ami. Il caressa doucement le visage de Jimin, ses doigts effleurant les traces de larmes encore fraîches.

- Tu n'as rien fait de mal, Jimin... chuchota-t-il, la voix brisée. Je te le promets.