HOUSE ARGENT || HOUSE OF THE DRAGON

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« Père, je t'en prie, écoute-moi, » insista-t-elle, sa voix vibrante d'une détermination presque désespérée. « Il doit y avoir une autre solution ! Nous pouvons trouver un moyen de les garder ici, d'aménager les enclos. Les panthères sont un symbole de notre force, de notre héritage. Les envoyer ailleurs, c'est comme renoncer à une partie de ce que nous sommes. »

Dominik la regarda longuement, ses traits marqués par l'âge et l'autorité. « Les traditions ont leur place, Ari, mais elles ne peuvent pas être une excuse pour l'imprudence, » déclara-t-il avec un ton de reproche. « Ce n'est pas un refuge pour bêtes sauvages, c'est Noxombre. La maison Argent a d'autres priorités que de gérer une ménagerie. » Son regard s'adoucit légèrement, mais il n'y avait aucune concession dans ses paroles. « Et je n'ai pas l'intention de laisser les caprices d'une jeune fille compromettre notre ordre. »

Shaun, l'oncle d'Ariadna, qui jusque-là n'avait pas participé à la discussion, intervint d'une voix mesurée. « Il y a peut-être une alternative, » suggéra-t-il en croisant les bras, ses yeux clairs observant Ariadna avec une lueur d'amusement. « Nous pourrions utiliser les panthères pour former nos jeunes. Après tout, apprendre à dompter l'instinct sauvage d'une bête n'est pas si différent d'apprendre à contrôler sa propre nature. »

Ariadna tourna un regard plein d'espoir vers son oncle. « Oui, exactement ! » s'exclama-t-elle. « S'il te plaît papa... »

Dominik resta silencieux un instant, son regard passant de sa fille à son frère. Il prit une longue inspiration avant de répondre, d'une voix dure mais moins tranchante. « Très bien, » dit-il enfin, « nous allons agrandir les enclos. Mais sache que si le moindre problème survient, ce sera à toi de t'en occuper, Ari. » Son regard s'assombrit. « Nixaris ne pourra pas continuer à enfanter sans fin. Il faudra trouver une solution, ou la castration reste sur la table. »

Ariadna hocha la tête, reconnaissante d'avoir obtenu un sursis. « Je m'en occuperai, » affirma-t-elle, ses yeux se plantant dans ceux de son père avec une détermination farouche. « Les panthères resteront ici, à Noxombre. Et je ferai en sorte qu'elles contribuent à la force de notre maison. »

Alors que Dominik et Shaun s'éloignaient pour continuer leur discussion, Ariadna sentit une vague de soulagement la traverser. Elle savait que ce n'était qu'une petite victoire et que son père avait cédé davantage pour tester sa détermination que par réelle indulgence. Néanmoins, elle était prête à se battre pour défendre ce en quoi elle croyait, même si cela signifiait affronter la dureté du patriarche.

Pour les Argent, la survie n'était pas seulement une question de force, mais aussi de volonté. Et la volonté d'Ariadna n'avait jamais été aussi forte qu'en ce moment, face au destin de ces panthères, qui, à bien des égards, étaient une part d'elle-même.

Ariadna s'avança lentement vers la cour, ses pas résonnant sur les pavés froids, alors que l'obscurité de la nuit enveloppait peu à peu l'espace. Devant elle, ses frères occupaient divers coins de la cour, chacun fidèle à son tempérament. Sirius était absorbé par un jeu risqué avec sa panthère, Divine. L'animal bondissait sur lui, ses griffes griffant parfois le tissu épais de sa manche alors qu'elle mordillait avec une férocité contrôlée. La bête et le jeune homme semblaient engagés dans une danse à la frontière de la dangerosité, Sirius testant les limites de la créature, comme il le faisait avec tant de choses dans la vie.

Rhys, de son côté, observait la scène en silence. Sa propre panthère, Érèbe, se tenait un peu à l'écart, assise dans l'ombre, sa silhouette massive et imposante se fondant presque avec l'obscurité environnante. Il n'y avait pas besoin de faire de démonstrations de force avec Érèbe : son regard perçant et sa posture suffisaient à intimider n'importe qui. Cette panthère incarnait parfaitement la dualité de Rhys, à la fois calme et dangereux, capable de rester maître de ses émotions, mais toujours prêt à révéler un côté plus féroce si la situation l'exigeait.