HOUSE ARGENT || HOUSE OF THE DRAGON

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« C'est quoi ton problème ? Pourquoi tu t'obstines à ne pas respecter les règles ? » s'écria Niklaus, sa voix grondant de frustration alors qu'il se penchait vers elle, comme pour la dominer de toute sa hauteur.

« Mais je n'ai rien fait ! » répliqua Ariadna, le visage crispé, sa voix se brisant sous le poids de la colère qui grondait en elle. « C'est lui qui est venu me parler ! » Elle sentait sa respiration s'accélérer, chaque mot qu'elle prononçait renforçant le nœud de rage qui se formait dans sa poitrine.

« Et pourquoi tu lui réponds ? » rétorquèrent ses frères à l'unisson, leurs regards perçants l'accusant silencieusement, comme si elle avait trahi un pacte tacite. Cette synchronisation entre eux, cette manière de former un front uni contre elle, ne faisait qu'accentuer son sentiment d'isolement.

Ariadna passa une main tremblante sur son visage, cherchant à masquer les larmes brûlantes qui menaçaient de s'échapper. Elle tourna son regard vers son père, une lueur d'espoir vacillant dans ses yeux verts. « Papa ! » l'implora-t-elle, sa voix s'étouffant presque, espérant, pour une fois, obtenir son soutien. Mais Dominik se contenta de les observer d'un air amusé, un sourire en coin étirant ses lèvres alors qu'il portait son verre de vin à la bouche.

« Arrêtez d'embêter votre sœur, » marmonna-t-il finalement, d'un ton distrait, sans même faire l'effort de se lever ou d'intervenir. Ses paroles, loin de représenter un réel soutien, résonnaient comme une formalité dénuée de véritable autorité, une manière d'apaiser les apparences sans se mêler réellement du conflit.

Les larmes de rage montèrent aux yeux d'Ariadna, brouillant sa vision. Elle sentit le désespoir et l'oppression l'envahir, comme si les murs de cette pièce se refermaient sur elle. Se levant brusquement de son siège, elle lança un regard empli de défi à ses frères, résolue à ne pas se laisser écraser par leur surveillance étouffante.

« Ari... tes frères ne pensent pas à mal, ils veulent juste te protéger, » tenta d'intervenir Oncle Shaun, sa voix se voulant apaisante. Mais son ton n'atteignit pas la jeune femme, dont les pensées étaient déjà ailleurs, tournées vers une échappatoire.

Elle repoussa le mur humain formé par ses frères, les bousculant sans même leur accorder un regard, et franchit la porte avec une détermination froide. À cet instant, le claquement de la porte derrière elle résonna comme un coup de tonnerre, un geste lourd de signification : celui d'une jeune femme cherchant désespérément à se libérer d'un joug familial qu'elle ressentait comme une prison.

En marchant dans le couloir, Ariadna croisa Quetsyah et Daeron, discutant et riant à voix basse. Les futurs mariés semblaient être en parfaite harmonie, et la complicité qu'ils affichaient arracha un léger froncement de sourcils à Ariadna. Quetsyah, sa petite cousine d'à peine un an de moins, avait apparemment toute la liberté de se mêler à la gent masculine sans que quiconque ne trouve à y redire. Elle pouvait se promener en compagnie d'un jeune homme sans provoquer le moindre scandale, alors qu'Ariadna, à peine échangeait-elle un regard avec un garçon, se voyait assaillie de reproches et de remontrances. Cette inégalité lui serra le cœur d'une amertume nouvelle, réveillant en elle une révolte silencieuse qu'elle tentait de dissimuler derrière son masque de froide indifférence.

Sans leur accorder un regard de plus, elle poursuivit son chemin, la tête haute, les pas résonnant sur le sol de pierre, montant les escaliers en direction de sa chambre. Là-haut, l'air semblait plus lourd, presque étouffant, comme si les murs eux-mêmes savaient qu'elle y cherchait refuge. Elle referma la porte derrière elle, un geste brusque qui trahissait sa frustration, et s'avança jusqu'au coin de la pièce où plusieurs coussins et draps étaient entassés pour former un nid douillet. Les bébés panthères de Nixaris y reposaient, roulés en boule les uns contre les autres pour partager leur chaleur, leurs petits corps noirs à peine visibles dans les tissus sombres.