Les Argents s'alignèrent avec une discipline impeccable, formant deux rangées symétriques de chaque côté de Dominik, le seigneur de la maison. Leurs manteaux noirs se soulevaient légèrement sous le souffle glacé du vent du Nord. Le rugissement d'un dragon fendit le silence, résonnant comme un tonnerre dans les cieux. Ariadna leva les yeux et aperçut un dragon d'un bleu profond, ses écailles étincelantes illuminées par les rares rayons de soleil hivernal. Quelques instants plus tard, un second rugissement fit vibrer l'air, plus puissant, plus guttural. Un dragon immense apparut dans le ciel, si colossal que ses ailes obscurcissaient la lumière, plongeant la cour du château dans une ombre passagère mais oppressante.
Ariadna sentit un frisson parcourir son échine, un mélange d'admiration et d'appréhension. Les Targaryen ne manquaient jamais une occasion de rappeler leur puissance, et ces démonstrations de force semblaient destinées à intimider autant qu'à impressionner. C'était une stratégie subtilement agressive, qui n'avait pas besoin de mots pour faire passer son message : les maîtres des dragons n'étaient pas de simples invités. Ils arrivaient en conquérants, comme s'ils possédaient déjà les lieux, même s'ils venaient sceller une alliance.
Dans un fracas de sabots et de roues, le cortège royal franchit les portes du château. Les soldats en armure gravée de l'emblème des Targaryen escortaient la calèche, tandis que les bannières écarlates ornées de dragons à trois têtes flottaient fièrement au-dessus de leurs têtes. Ariadna jeta un coup d'œil vers son père. Dominik demeurait impassible, ses traits sévères ne laissant transparaître aucune émotion. À ses côtés, ses fils adoptèrent la même posture rigide, le regard droit, mais les mains légèrement crispées dans leur dos.
Les dragons descendaient en spirale, leurs ombres massives glissant sur les murailles du château, projetant une lueur sombre sur le marbre poli de la cour. Le bruit des écailles se frottant les unes contre les autres se mêlait au claquement des sabots, créant une cacophonie inhumaine. Ariadna détourna brièvement le regard, une partie d'elle-même détestant l'arrogance tranquille des Targaryen. Elle savait que ces créatures mythiques n'étaient pas seulement des bêtes de guerre, mais des symboles de l'orgueil ancestral de cette maison. Un orgueil qu'elle trouvait souvent insupportable.
La calèche s'arrêta, et les portes s'ouvrirent dans un grincement lourd. Un silence tomba sur la cour alors que les membres de la famille royale émergèrent, l'un après l'autre, leurs manteaux de fourrure épaisse volant derrière eux. À leur tête, Otto Hightower se tenait, ses cheveux auburn capturant la lumière faible de l'après-midi comme un halo. Son regard balaya les rangées d'Argents alignés, s'attardant brièvement sur Ariadna. Elle soutint son regard, sans ciller.
Il y avait une tension palpable dans l'air, une sensation que quelque chose d'invisible se jouait dans les regards échangés, les gestes soigneusement contrôlés. Les Targaryen étaient venus sceller leur promesse par ce mariage, mais chaque mouvement, chaque rictus dévoilait la volonté d'établir leur domination sur ce qui les entourait. Pour Ariadna, cette rencontre ne serait jamais simplement l'union de Quetsyah et Daeron, mais une bataille silencieuse pour le pouvoir, une lutte pour s'assurer que la maison Argent ne serait jamais subordonnée aux dragons, peu importe la force de leur feu.
Le cœur de la jeune fille battait à un rythme effréné, mais elle maintenait son masque impassible. Derrière elle, les rugissements des dragons résonnaient encore, échos lointains de créatures qui incarnaient l'impétuosité et la voracité des Targaryen. Pour les Argents, il s'agirait de prouver que la sauvagerie de leurs panthères valait bien la férocité du souffle du dragon.
Dominik s'agenouilla en signe de respect, ses enfants imitant son geste avec une synchronisation parfaite. Les genoux d'Ariadna touchèrent le sol froid de la cour, et elle baissa la tête, ses longs cheveux noirs tombant en rideaux de chaque côté de son visage. La présence imposante de la Main du Roi, Otto Hightower, et de la reine, émissaires du roi Viserys, pesait sur ses épaules comme une force palpable. Le souffle du vent faisait frissonner les bannières de la maison Argent, qui s'agitaient derrière eux comme de grands félins prêts à bondir.
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HOUSE ARGENT || HOUSE OF THE DRAGON
Fiksi PenggemarL'ombre des fils, la prunelle d'une mère. Elle était la beauté et la peur en même temps, tous l'appréhendait, à la simple évocation de son nom, les yeux et les regards fuillait. Agressive, elle étais le reflet de ses frères, manipulatrice, elle inca...