Chapitre 10

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Hey ! 

N'oubliez pas la petite étoile !

Sur ce, bonne lecture !

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Riley est revenue ce matin pour réaliser ma prise de sang ainsi que d'autres analyses dont elle me fournira les résultats rapidement. Elle m'a ensuite orienté vers un gynécologue de sa connaissance pour que je puisse bénéficier d'un suivi régulier. Mon ventre s'était violemment tordu à l'idée que quelqu'un, surtout un homme, me touche encore à cet endroit, même dans un cadre médical. J'ai tenté de cacher mon malaise et lui ai menti en disant que je prendrai un rendez-vous rapidement.

Une fois seule, je suis descendue chez Minnie pour lui demander de l'aide pour les courses. Mes placards sont quasiment vides et je ne pourrai bientôt plus rien manger. Habituellement, Minnie se charge de me ramener de la nourriture chaque semaine mais les derniers jours ont été plus mouvementés que d'habitude et j'imagine qu'elle n'a pas eu le temps.

Les quelques coups que je frappe à la porte de son appartement sont accueillis par un silence de plomb. Je tente ma chance une deuxième fois avant de me résigner et rentrer chez moi.

Après tout, je peux bien me débrouiller toute seule !

Malgré toutes mes angoisses, et mon interdiction de sortir), je décide que je peux me charger de remplir mon frigo seule, sans l'aide de personne. Il fait jour, et il y aura sûrement du monde en ville, il ne m'arrivera probablement rien.

J'enfile une paire de baskets et une veste légère, attrape mon téléphone et descend au rez-de-chaussée. À mi-chemin entre mon immeuble et l'arrêt de bus du bar, je m'aperçois que je n'ai pas de carte bleue. En fait, je n'ai aucun argent sur moi. Je n'ai aucun argent tout court. Je suis coincée, dépendante et obligée de demander de l'aide à Minnie.

Ou quelqu'un d'autre, me souffle ma conscience.

Je chasse le visage d'Ace de mes pensées et l'idée de lui demander quoi que ce soit. Même si mon corps ne m'appartient plus vraiment chaque fois que je suis en présence de Grincheux, je n'ai pas envie de lui tendre des perches pour mieux m'embêter après. Et je n'ai pas envie de déranger qui que ce soit pour une histoire de courses.

Je rentre chez moi, dépitée. Ma journée passe à la même vitesse que celle d'un escargot, autrement dit, je m'ennuie profondément. Même les films à l'eau de rose que m'a conseillés Minnie ne m'occupent pas vraiment l'esprit. Ils me rappellent simplement à quel point je suis seule, sans famille et sans personne pour m'aimer. Je broie du noir jusqu'à ce que le soleil se couche et que la faim ait raison de moi. Mon ventre gargouille tellement qu'il me donne presque des crampes.

Je déniche par miracle un gâteau resté coincé au fond d'un paquet mais ma joie est de courte durée. Il est devenu tout mou et a autant de goût qu'un morceau de tofu blanc. Je ne prends pas la peine de le terminer et me résigne à envoyer un message à Ace. Demain. Je n'ai pas assez de courage pour ce soir et la nuit est déjà tombée de toute manière. Un peu d'argent ne me servirait à rien puisque les magasins sont probablement déjà tous fermés.

***

Je me réveille en hurlant, couverte de sueur froide au milieu de la nuit. Comme souvent, je revis mon enlèvement et les nombreuses agressions qui ont suivi. Mon cerveau refuse de me laisser tranquille et ne cesse de réincarner les monstres de mon passé.

Tous mes membres tremblent et je suis incapable de bouger. Je n'arrive pas à contrôler la crise d'angoisse qui monte en moi, c'est elle qui contrôle mon corps. Je suis clouée au lit, tétanisée par la peur. Mon cœur martèle ma poitrine et résonne dans mes oreilles. J'ai l'impression qu'on peut l'entendre à des kilomètres. Ma langue est aussi râpeuse que du papier de verre et je peine à déglutir correctement. Ma respiration est saccadée, comme si l'air ne pouvait pas entrer dans mes poumons.

TraquéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant