Chapitre 12

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Je n'ai aucune idée de l'heure exacte à laquelle nous sommes rentrés hier soir de notre soirée, mais ce dont je suis sûre actuellement, c'est que l'heure qu'il doit être, soit celle de mon réveil est indécente.

J'entends du bruit en bas, et je me doute déjà de qui ça peut être, mais je préfère ne pas déranger. Alors je décide simplement de me rendre directement à la douche. Je dois me laver les cheveux et faire mon brushing. Alors ça devrait leur laisser une bonne heure et demie.

PDV de Luca :

Je m'étire sur le canapé alors que Riele se tient face à moi. Je la regarde, cette fille qui me fait perdre tous mes repères depuis deux semaines. C'est vrai que je devrais être en train de me préparer pour ce départ, mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Riele se tient devant moi, son regard fuyant, comme si elle évitait ce que l'on sait tous les deux. Elle finit par se tourner vers moi, mais ses yeux trahissent une certaine hésitation, un mélange de curiosité et de retenue.

– Alors, Riele, prête pour notre dernière journée à LA ?

– J'imagine que je devrais l'être. Mais je dois avouer que ça me fait un peu bizarre de savoir que vous partez tous ce soir.

Si elle savait... Avec toutes ces histoires entre Jace, Ava et Griffin nous n'avons pas eu énormément le temps d'être rien que tous les deux, mais en seulement deux semaines, je crois pouvoir dire que la jeune femme a bel et bien retenu mon attention.

— Ouais... Ces deux semaines sont passées à une vitesse folle, je souffle, presque pour combler le silence. Je m'humecte les lèvres, tentant de dissimuler mon propre trouble. C'était intense, mais pas dans le mauvais sens.

Son sourire s'étire légèrement, et elle laisse échapper un rire bref, légèrement nerveux.

— Je dirais même, un peu trop intense, non ?

Elle plonge son regard dans le mien, et je sens quelque chose se resserrer dans ma poitrine.

Je ris doucement, bien que je ne sois pas tout à fait sûr de trouver ça drôle.

— Peut-être. Ou peut-être qu'on ne s'y attendait pas.

Un silence s'installe, plus lourd que je ne l'aurais voulu. Riele croise les bras, comme pour se protéger de cette proximité un peu trop troublante. Mais elle ne s'éloigne pas pour autant. Chaque mot, chaque geste est mesuré, comme si nous étions tous les deux en équilibre sur un fil, sans oser aller plus loin.

— On devrait faire quelque chose de spécial, dit-elle soudain, brisant la tension. Pour marquer le coup, tu ne crois pas ?

Je souris, retrouvant un peu de légèreté. — Tu proposes quoi, alors ?

Elle mordille sa lèvre, son regard brillant d'une lueur malicieuse.

— Eh bien... pourquoi ne pas explorer un peu ? Sortir des sentiers battus. On pourrait trouver un endroit où personne ne nous dérangerait, où on pourrait vraiment profiter de notre dernier moment ensemble ici.

Je sens mon cœur battre plus vite. — T'es sûre de vouloir qu'on soit seuls, toi et moi ? Ma question est une demi-provocation, une demi-déclaration, et je vois bien à son regard qu'elle a parfaitement saisi le double-sens.

Elle se contente de hausser les épaules, mais ses joues se colorent légèrement.

— Peut-être bien, répond-elle, tout en se dirigeant lentement vers la porte du patio, là où personne ne viendra nous chercher.

Sa silhouette se découpe sous la lumière du matin, et je la suis sans hésiter, mon esprit troublé par cette idée de "derniers moments" qui semble bien plus significative que ce que j'ose avouer.

Entre les prisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant