Chapitre 8

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Je m'étire dans mon lit, la lumière douce du matin se faufilant à travers les rideaux. C'est aujourd'hui. Le jour de l'interview. Mon estomac se serre à cette pensée, mais avant de me laisser envahir par le stress, je repense à la veille et à la surprise que nous avons organisée pour Lucy.

Je revois son visage rayonnant lorsqu'elle est entrée dans l'appartement décoré avec soin. Des guirlandes lumineuses, des ballons colorés et son dessert préféré l'attendaient, entourés de nos rires et de notre complicité retrouvée. Voir ses yeux pétiller de bonheur m'a réchauffé le cœur, et j'ai senti un immense soulagement. Sean s'était vraiment surpassé pour m'aider à tout préparer, et je lui en suis encore reconnaissante. Lucy m'a prise dans ses bras et a murmuré un simple « merci » qui valait tout l'or du monde. Ce moment a brièvement fait disparaître l'appréhension de l'interview, mais à présent, elle revient de plus belle.

Je me lève en inspirant profondément. Aujourd'hui, c'est une étape cruciale pour moi, et je ne peux pas me permettre de laisser mes émotions me submerger. J'essaie de ne pas trop penser à Jace, mais son visage hante mes pensées. Ça fait trois jours que je me prépare mentalement à cette rencontre. Trois jours à éviter d'imaginer ce moment, et pourtant, il est là, à portée de main. Je ne sais même pas comment il réagira en me voyant... s'il réagira tout court. Et cette idée me terrifie.

Je me dirige vers la salle de bain, essayant de me concentrer sur des gestes simples : me laver le visage, choisir une tenue. Je choisis quelque chose de professionnel, qui montre que je prends cet entretien au sérieux sans être trop strict. Un pantalon noir, une chemise blanche légèrement ajustée, et une veste élégante. Mon apparence, du moins, est sous contrôle, même si mon esprit, lui, tourbillonne de pensées contradictoires.

Je suis en train de me coiffer quand j'entends frapper à la porte. C'est Sophie. Elle est souriante, comme toujours, essayant de masquer son propre stress derrière une attitude confiante.

- Prête ? me demande-t-elle avec un sourire encourageant.

- Aussi prête que possible, je suppose, je réponds avec un petit sourire.

- Tout va bien se passer, Ava. Tu as déjà impressionné tout le monde avec ton travail, et cette interview n'est qu'une formalité. Les producteurs t'adorent, tu le sais.

Je hoche la tête, mais au fond, une petite voix me souffle que ce n'est pas seulement l'interview qui me préoccupe. Jace sera là, et malgré tout, je ne peux m'empêcher de craindre cette confrontation.

Nous montons donc enfin dans sa voiture, et nous nous dirigeons vers le plateau d'interview. Je ne connais que de nom la femme qui va nous poser des questions, mais je sais qu'elle ne devrait pas être trop dure avec nous. Seulement, je n'en suis pas si sûre, j'ai appris via beaucoup d'expériences d'acteurs que dans ce monde, les gens laissent dire et paraître qu'ils sont adorables mais ne le sont pas toujours.

Sophie me rassure comme elle peut, mais en vain. Je dois avouer que j'aime cette place que prend doucement la directrice de prod dans ma vie. Elle a toujours assuré mes arrières, dès mon premier jour, et continue à le faire aussi bien. Surtout maintenant qu'elle a promis à mes parents de garder un œil sur moi. Elle a cette façon un peu maternelle de s'occuper de moi et de mes amis lors des tournages et en dehors qui ne peut que me donner confiance en elle.

J'arrive finalement sur les lieux de l'interview. Je prends une grande inspiration, essayant de me préparer à ce qui m'attends. En entrant, on m'indique que je vais avoir droit à deux ou trois retouches maquillage si l'envie m'en prend ( bien sûr que oui, je dors super mal donc c'est nécessaire. ). Je croise quelques visages familiers de l'équipe de production en me baladant dans les couloirs. Je ne peux m'empêcher de m'arrêter toutes les deux minutes pour saluer et prendre des nouvelles des gens que je croise.

Entre les prisesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant