Chapitre 3

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Le Chaos au Gymnase

Point de vue : Calista

Nous nous précipitons à l'extérieur, mais la confusion règne. La cour, habituellement animée, est maintenant un paysage de chaos. Des élèves courent dans toutes les directions, leurs visages marqués par la peur et l'incompréhension. Des cris stridents s'élèvent, se mêlant aux sirènes qui retentissent au loin, créant une cacophonie qui fait écho à la terreur ambiante.

« Où est-ce qu'on va ? » crie Mina, haletante, alors que nous contournons un groupe d'élèves paralysés par l'angoisse.

« Je ne sais pas ! Il faut trouver un endroit sûr ! » réponds-je, mes pensées s'embrouillant sous la pression de l'urgence.

Nous nous frayons un chemin à travers la foule, cherchant une issue. La porte de l'école est barricadée par des élèves, et d'autres s'y agglutinent, espérant fuir. Les visages, habituellement si familiers, sont devenus méconnaissables, déformés par la panique.

Au fond de la cour, une enseigne clignotante indique la sortie de secours, mais la voie est encombrée. Je sens mon cœur battre à tout rompre alors que nous nous frayons un chemin vers elle, poussant des élèves en larmes.

Soudain, un cri perçant attire notre attention. Nous nous retournons juste à temps pour voir une silhouette s'approcher, le visage en proie à une frénésie incontrôlable. C'est une élève, son regard est vide, et elle avance, le corps raide, comme si elle était guidée par une force obscure.

« Fuyez ! » hurla une des personnes du groupe vers qui elle se dirigeait, et le cri résonne comme une alarme.

La fille se jette sur un groupe d'élèves, les griffant avec une violence inouïe. Des cris de douleur éclatent alors que le groupe se disperse, mais il est déjà trop tard. La scène est devenue un véritable enfer.

« On doit partir, maintenant ! » ordonne Mina, tirant encore plus fort sur mon bras.

Nous faisons demi-tour, le cœur battant la chamade, en quête d'un refuge. La sortie de secours semble de plus en plus lointaine, et chaque pas est une lutte contre la terreur qui s'empare de nous.

Dans un coin de la cour, nous apercevons un groupe de professeurs tentant de rétablir l'ordre. Madame Typhen les yeux fous et les cheveux en désordre, crie des ordres, mais sa voix est étouffée par le tumulte ambiant. À ses côtés, Monsieur Morris, le prof de maths, essaie de calmer les élèves, mais son expression trahit sa propre peur.

« Allez, on doit y aller ! » je dis à Mina, pressant le pas dans leur direction.

Nous courons vers le groupe de professeurs, leur présence est une lueur d'espoir dans ce désordre. Madame Typhen, le visage déformé par l'angoisse, lève les bras pour tenter d'attirer l'attention des élèves qui courent dans tous les sens.

« Calmez-vous ! » crie-t-elle mais sa voix est noyée sous le vacarme ambiant.

« Monsieur Morris ! » crie Mina, sa voix un peu plus forte que les autres. « Que se passe-t-il ? Qu'est-ce qu'on doit faire ? »

Monsieur Morris, les mains pleines de craie et le regard inquiet, se tourne vers nous. « C'est une situation critique. Il faut regrouper les élèves et les amener dans le gymnase. C'est le seul endroit sécurisé ! »

« Comment on va faire ? » demandai-je, le cœur en lambeaux. La panique semble infecter chaque élève autour de nous.

« Écoutez ! » s'exclame Madame Typhen, prenant une profonde inspiration. « Nous devons former une chaîne humaine. Rassemblez autant d'élèves que possible et suivez-moi. Restez proches les uns des autres ! »

Je hoche la tête, impressionné par son autorité. Même dans ce chaos, elle sait quoi faire. « Mina, prends la tête et commence à rassembler ceux qui sont près de nous. Je vais aider Monsieur Morris à calmer les autres. »

Elle acquiesce et se précipite vers un groupe de jeunes filles qui semblent paralysées par la peur. Je fais demi-tour, cherchant désespérément à rassembler les élèves, mais la situation se détériore rapidement. D'autres élèves continuent de crier, certains tombent, et d'autres se précipitent dans des directions opposées.

« Par ici, venez ! » appelle Monsieur Morris, sa voix forte et rassurante. « Nous allons au gymnase, suivez-moi ! »

Alors que je m'approche des élèves, je les vois, les larmes aux yeux, figés sur place, incapables de comprendre l'urgence de la situation. Je me mets à crier « Le gymnase est la sortie ! Rassemblez-vous ! »

Au fur et à mesure que je parle, un groupe commence à se former autour de moi. Je sens une vague d'espoir s'emparer de moi. Peut-être que nous pouvons y arriver.

Mina revient avec quelques élèves, les yeux écarquillés. « J'ai réussi à en ramener quelques-uns, mais il y en a tant d'autres ! »

« Ne t'inquiète pas, on va y arriver » lui dis-je, bien que je ressente la même anxiété. « Allez, faisons une chaîne. Prenez-vous par la taille ! »

Nous formons une ligne, nos bras serrés les uns aux autres, déterminés à ne pas nous perdre. La silhouette de la fille en furie apparaît à nouveau au loin, mais je fais de mon mieux pour ne pas regarder. Mon regard reste fixé sur le chemin qui mène au gymnase.

« On y va, maintenant ! » ordonne Madame Typhen, et nous commençons à avancer lentement, poussant le groupe derrière nous.

Alors que nous progressons, des cris résonnent de tous côtés, et les sirènes se rapprochent de plus en plus. Les visages des élèves sont des masques de terreur, mais nous marchons d'un pas résolu, défiant l'angoisse qui nous entoure.

Soudain, un rugissement strident déchire l'air. Je tourne la tête juste à temps pour voir un autre groupe d'élèves s'effondrer sous la pression d'une autre élève, le regard fou, hurlant comme si elle avait perdu tout contrôle.

« Vite, ne regardez pas ! » crie Mina, et nous redoublons d'efforts pour nous frayer un chemin.

Dans la cohue, je me tourne vers Monsieur Morris. « Est-ce qu'il y a des enseignants qui manquent à l'appel ? »

« Je ne sais pas, je n'ai pas eu le temps de faire le compte ! » répond-il, essoufflé.

« Il faut avertir le directeur ! » dis-je, mais à ce moment-là, une nouvelle détonation retentit, nous faisant tous sursauter.

Madame Typhen nous pousse en avant. « Accélérez ! Ne vous arrêtez pas ! »

Nous avançons en diagonale vers le gymnase, qui brille comme un phare dans cette tempête de confusion. Je sais que la sécurité est à portée de main, mais chaque pas semble plus lourd que le précédent, comme si le sol lui-même essayait de nous retenir.

Enfin, nous atteignons la porte du gymnase, où des enseignants et des élèves sont déjà rassemblés. L'atmosphère est électrique, une tension palpable, mais je sais que nous avons fait un pas vers la sécurité.

« Entrez, entrez ! » crie Monsieur Morris, et je pousse les élèves à l'intérieur, notre chaîne humaine se déplaçant en un flot chaotique mais déterminé. Nous devons faire front, ensemble, si nous voulons surmonter cette nuit de terreur.

Welcome to the DeadlandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant