Chapitre 4

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Entre l'Espoir et la Terreur

Point de vue : Calista

Nous avions réussi à rassembler autant de monde que possible dans le gymnase, mais il était clair que nous ne pouvions pas abriter tout le bâtiment. Plusieurs professeurs avaient formé des petits groupes d'élèves, mais le silence était lourd. Personne n'était rassuré, certains étaient même pris de vertiges et tombaient, inconscients, contre les murs. Nous étions tous assis par terre, tremblants, le cœur battant à chaque cri perçant qui résonnait depuis l'extérieur.

J'avais déjà regardé The Walking Dead, mais jamais, même dans mes pires cauchemars, je n'aurais pensé vivre un tel enfer. Les zombies étaient pour moi des créatures de fiction, des monstruosités imaginées pour la télévision, rien de plus. C'était censé être impossible. Mais maintenant, voir l'une de mes profs mordre dans le bras de Madame Brigeon, déchiqueter sa chair comme un animal enragé... C'était l'horreur absolue. Le genre de vision qui vous hante toute une vie.

Une vague de panique m'envahit. Mes parents... Je n'avais aucune nouvelle d'eux. Est-ce que tout ça s'étendait au-delà du lycée ? Y avait-il des morts-vivants aussi en ville ? Rien que de penser qu'ils pourraient être en danger, ma gorge se noue, et mes larmes se mettent à couler malgré moi. Tout ça est insensé. Une horreur sans fin.

« Calista, qu'est-ce qu'on va faire ? » Mina, à bout de souffle, tremblait de tous ses membres. Son visage était ravagé par les larmes et l'angoisse.

Je la regardai, tentant de masquer ma propre terreur derrière un sourire crispé. « On va survivre, Mina. Peu importe ce qu'il faut faire, on va s'en sortir. »

Elle hocha la tête et essuya ses larmes, bien que la peur ne l'ait pas quittée.

À cet instant, Monsieur Morris s'approcha, le visage sombre. « Les filles, vous pouvez nous aider, s'il vous plaît ? »

« À faire quoi ? » demandai-je d'une voix rauque.

« Nous avons besoin de matelas pour les élèves blessés. La petite salle de stockage en est pleine. Venez, il faut les transporter. »

Nous acquiesçâmes et nous levâmes, remarquant alors à quel point tout le monde semblait effondré. Certains élèves étaient prostrés, tremblants dans un coin, d'autres tentaient désespérément de réveiller ceux qui étaient évanouis. Nous étions parmi les seuls encore capables de nous lever.

Nous suivîmes Monsieur Morris jusqu'à une petite salle de stockage qu'il ouvrit à l'aide de sa clé. Les matelas étaient empilés là, comme une réserve d'espoir fragile dans cet enfer. Madame Typhen, d'une voix forte et assurée, nous lança : « Ramenez-les dans la salle principale, et disposez-les au centre. Nous en aurons besoin. »

Un à un, nous traînâmes les matelas dans le gymnase, les disposant avec soin. Les élèves, hagards, commencèrent à s'y asseoir, cherchant un semblant de sécurité.

« Merci, les filles », murmura Madame Typhen. À ce moment-là, Mina lança timidement : « Il y a quelque chose à manger ? »

Monsieur Morris, les sourcils froncés, répondit d'un ton désolé : « Malheureusement, tout ce que j'ai, c'est une boîte de raviolis dans mon sac. Cela ne suffira pas pour tout le monde. »

« Et moi, j'ai un paquet de Pim's... Mais ça n'aidera pas grand monde non plus », ajouta Mina.

Monsieur Morris eut un léger sourire, brisant l'atmosphère pesante : « Je vais tenter d'aller jusqu'à la cafétéria. Il doit rester des boîtes de conserve dans la chambre froide. »

« Vous n'allez pas y aller seul ! » s'écria Mina.

Madame Typhen posa une main ferme sur son bras : « Rafael, je viens avec toi. Il est hors de question que tu risques ta vie seul. »

« Elena, tu devrais rester ici avec les élèves », répondit-il, le regard empli de résolution.

Mina et moi nous regardâmes, échangeant un sourire complice malgré la situation.

« Vous ne vous débarrasserez pas de nous si facilement », lançai-je, d'un ton résolu.

Monsieur Morris roula des yeux, un sourire en coin, puis soupira : « Très bien. Prenez des sacs à dos et soyez prêtes à bouger vite. Ne portez rien qui pourrait vous ralentir. »

Nous obéîmes, vidant nos sacs de tout ce qui ne servait à rien. Le paquet de Pim's de Mina tomba, et à peine avait-il touché le sol qu'un élève affamé se jeta dessus, dévorant les biscuits en quelques secondes, sous le regard stupéfait des autres. Un autre s'élança à sa suite, tentant d'en attraper un dernier.

Enfin, rassemblées devant la porte arrière du gymnase, Monsieur Morris nous lança un regard grave. « Vous êtes prêtes ? »

Nous hochâmes la tête.

Lorsque nous ouvrîmes la porte, un spectacle d'horreur s'offrit à nous. Dans la cour, des silhouettes se mouvaient lentement, défigurées, maculées de sang séché. Les élèves, nos camarades, n'étaient plus eux-mêmes. Leur peau cadavérique et leurs yeux vitreux trahissaient leur transformation en morts-vivants.

La cour était devenue un théâtre morbide, et chaque pas au-dehors nous rapprochait de cette réalité cauchemardesque.

Welcome to the DeadlandsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant