The Hogwarts Library

🃏you are my reason to live🃏

La bataille faisait rage autour d'elle, un chaos de sorts et de cris déchirait le silence de la Grande Salle de Poudlard. Hermione tenait sa baguette, épuisée mais toujours prête à se battre pour chacun de ses amis, pour ce monde qu'ils avaient tous tant protégé. Chaque incantation la rapprochait un peu plus de la fin, et son esprit ne cessait de revenir à Fred, son rire éclatant, sa façon de la regarder avec ce sourire en coin, ce sourire qui lui faisait tout oublier.

Mais un cri perça l'air et la traversa comme une lame.

"Fred !"

La voix de Ginny résonna dans le vacarme, une note de terreur qui semblait suspendre le temps. Hermione se retourna, le cœur battant, cherchant des yeux l'origine de ce cri. Son esprit lui répétait que cela ne pouvait pas être lui, mais son cœur déjà commençait à se serrer. Elle lâcha presque sa baguette en le voyant là, étendu, immobile. George s'était effondré près de lui, son visage déformé par l'incompréhension et la douleur.

Hermione sentit ses jambes se dérober sous elle et courut vers eux, la peur grandissant avec chaque pas. La silhouette de Fred semblait si calme, comme s'il était simplement endormi, comme si à tout moment il ouvrirait les yeux et lancerait l'une de ses plaisanteries idiotes qui la faisaient toujours sourire. Mais en s'approchant, elle réalisa que c'était différent. Cette fois, il ne se réveillerait pas. Le sourire qu'il portait était figé, mais sa chaleur s'était éteinte.

Elle tomba à genoux à côté de lui, les mains tremblantes, et murmura : « Non... non, Fred, s'il te plaît. Réveille-toi... » Elle posa sa main sur son cœur, espérant sentir un battement, un signe, quelque chose pour la rassurer. « Je t'en prie, Fred... je t'aime tellement »

Le monde autour d'elle devenait flou. Les combats, les explosions, les cris... tout cela s'éloignait. Il n'y avait que lui et elle, et ce silence qui semblait l'étouffer. Son cœur battait si fort qu'elle avait l'impression que chaque battement était une supplication.

Il y avait quelques heures à peine, ils s'étaient retrouvés, Fred l'avait serrée contre lui, la retenant quelques instants de plus que nécessaire, comme s'il savait. « Sois prudente, Hermione, » avait-il murmuré. « Parce que tu es la raison pour laquelle je peux me lever chaque matin. »

Elle avait senti un sourire émerger sur son visage, et lui avait répondu, sa voix tremblante mais sincère : « Et toi, Fred, tu es la mienne. » avant de l'embrasser tendrement.

Les souvenirs de ces mots venaient la hanter maintenant, comme une ironie douloureuse. Elle avait voulu tout lui dire, lui expliquer combien il comptait pour elle, combien il avait changé sa vie. Elle avait voulu lui promettre qu'après la guerre, ils auraient tout le temps du monde pour rire, pour aimer, pour vivre. Mais maintenant... elle se demandait si ces promesses avaient eu un sens.

Elle se pencha, posant son front contre son torse, luttant contre le flot de larmes qui menaçait de la submerger. Elle murmura, sa voix brisée, presque inaudible : « Tu étais ma raison, Fred. Sans toi... je ne sais pas comment je vais faire... »

Elle ressentit une déchirure au plus profond d'elle-même, une douleur si immense qu'elle lui coupait le souffle. Fred, avec sa force, son humour, sa lumière... c'était lui qui l'avait sauvée de ses propres ombres, lui qui lui avait donné cette étincelle, cette foi en elle-même qu'elle avait perdue. Et maintenant, il partait.

Elle se rappelait d'une chanson, celle qu'elle écoutait parfois en pensant à lui, les mots lui revenaient douloureusement en mémoire. « Parce que tu es la raison... » Elle voulait lui dire que sans lui, elle ne pourrait plus dormir, plus respirer de la même façon. Il était devenu une part d'elle, et sans cette part, elle se sentait incompréhensiblement incomplète.