Les croisés du Plasma, livre 1 : Les quatre frères

#13 Viande pourissante

Des années plus tôt, au refuge de Madina, Scorn sortait son dard du cou de Wolfetsu sous les yeux stupéfaits de Basim et Samu.
« Donc... Ton venin le calme ? »
Demanda le deuxième garçon en fixant l'aiguillon d'un œil attentif.
« En effet. Je ne saurais pas l'expliquer, ça doit être sa composition... Wolfetsu est le premier à y réagir comme ça. »
L'Euryptérien posa sa pince droite sur le jeune loup humanoïde qui s'était paisiblement endormi pendant son administration quotidienne de venin.
Il en devait beaucoup à Wolfetsu, si il arrivait à bien parler à cette époque-ci, c'était uniquement grâce à lui.
« Ah ? Et qu'est-ce qui nous arriverait si c'était nous que tu piquais ? »
A questionné le jeune Basim.
Ce à quoi le scorpion a simplement dit :
« Si je fais attention au dosage, vous aurez une paralysie musculaire et baisse de la pression artérielle. Mais si j'en mets plus ou que je vous pique simplement par accident... »
Marquant une pause, Sorn regarda Basim et Samu un instant, il voulait absolument qu'ils l'écoutent.
« Vous mourrez... Tout simplement. Alors, s'il vous plaît, faites vous aussi attention à ma queue pour éviter ça. Si je vous tuais pas accident, jamais je ne me le pardonnerais... »

Quelques semaines plus tard, Wolfetsu, Scorn et les deux petits garçons avaient réussi à mettre la main sur un ballon habituellement monopolisé par les autres enfants.
C'était si rare pour eux d'avoir droit à ce jouet qu'ils y passaient des heures entières.
Comme cette balle était faite de cuir rempli de pailles, Scorn pouvait, lui aussi, en profiter avec ses trois amis.
Ils se sont tellement amusés pendant une si longue période qu'ils n'ont pas fait attention à la porte ouverte dont ils s'approchaient.
Samu avait shooté dans le ballon pile dans la mauvaise direction, l'envoyant avec force dans la pièce qui donnait sur des escaliers descendant vers la cave.
Basim s'était porté volontaire pour partir en premier dans cet endroit si obscur, il n'était que suivi de très près de son jumeau désolé pour sa maladresse.
Scorn était juste derrière eux, restant au sommet des escalier car ne pouvant pas les emprunter avec ses pattes de scorpion.

Tout aurait du bien se passer si seulement cet enfant malicieux n'était pas passé par la et n'avait pas poussé Scorn.
Cet acte purement gratuit a fait dégringoler le jeune scorpion dans les escaliers avant de le faire violemment emporter Basim et Samu dans sa chute.
Ça n'a duré que quelques instants avant qu'ils ne se retrouvent tous les trois avec la tête contre un dur sol de planches en bois.
Hilare de son méfait, la petite brute avait vite fait de fuir dans les couloirs avant que le jeune loup n'ait pu l'identifier.
De toutes façons, Wolfetsu n'avait aucune attention à donner à ce chenapan, tout ce qui l'importait était de s'assurer qu'aucun de ses trois amis n'étaient blessés.
« Hey ! Basim ! Scorn ! Samu ! Vous allez bien ?! »
« Oui ça va. T'inquiète pas. »
Le rassura Basim pendant qu'il aidait Samu à se relever après ce malheureux incident.

Juste à côté d'eux, Scorn s'était remis sur ses huit pattes.
Étant prêt à répondre lui aussi pour rassurer le jeune loup, il s'était lui-même surpris en voyant son dard passer devant ses quatre yeux luisants d'un soudain effroi.
Une dernière goutte de venin à coulé de l'aiguille et est tombée au sol avant qu'il ne puisse sentir que sa glande à venin était maintenant vide.
Il l'avait vidé dans quelque chose, ou dans quelqu'un.
« Basim ? Samu ? »
A-t-il dit aux deux frères qui, a l'instant où ils ont commencé à remonter les escaliers, s'y sont écroulés, assommés par l'hypotension, paralysés par la toxine.
Reculant, Scorn se retrouva tout tremblant, terrorisé par ce qu'il venait de faire.
« Oh merde... OH MERDE !!! »
A hurlé Wolfetsu avant de se ruer à la rescousse de Basim et Samu qui gisaient immobiles sur les marches en bois.

De retour au temps présent, la journée brûlante est passée, laissant place à une nuit agréablement fraîche.
Pour seul acte de présence, les rayons du soleil se reflètent dans les quatre lunes pour éclairer le désert de rais argentés.
Parsemé de roc sableux de plus en plus grands au fur et à mesure qu'on s'avance dans cette région, cacher des choses ici doit être chose facile.
Éclairés par les lunes, les yeux humides et rougis de Basim et Samu s'ouvrent lentement pour apercevoir un ciel magnifiquement orné d'étoiles étincelantes.
« Ah... Les Quatre Frères sont là... »
Dit doucement Samu en retrouvant peu à peu ses esprits.
« Qu'est-ce qui c'est passé ? »
Demande Basim en se frottant le crâne.
C'est finalement en trouvant la force de se redresser qu'ils se rendent enfin compte d'où ils sont vraiment et halètent d'horreur.