#3 L'armée

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Le noir... C'est la seule chose qu'ils voient en se réveillant, ils sont assis dans le vide et ne voient rien d'autre que le noir.
Au loin, ils voient quatre petites lumières qui se rapprochent lentement.
Une fois près d'eux les deux jeunes hommes distinguent les deux silhouettes aux yeux verts et bleus, mais ils semblent plus petits.
Attachés à un mur blanc et paraissent être en train de... Pleurer un liquide noir ?
Les garçons sont terrifiés, mais ils ne peuvent pas bouger comme s'ils étaient cloués au sol.
Ils regardent les quatre lueurs dans les yeux durant quelques secondes qui semblent devenir des heures, puis ce sont les silhouettes qui prennent la parole d'un ton d'agonie.
« On a... On a tellement mal. »

Suite à ces mots, le vide devient une cave dont les murs sont couverts de sang bleue et rouge, les deux frères ne peuvent toujours pas bouger, coincés en position assise.
Retournant leurs regards, ils voient les deux ombres ayant repris leur forme et leurs talle habituelle, ils s'approchent.
Ces abominations monstrueuses et démesurées dominent les deux frères de toute leur masse et crient avec une voix mélangeant douleur et rage :
« C'EST DE VOTRE FAUTE ! »
Aussi brûlant que les mots prononcés par les ombres, l'air de la pièce chauffe.
Elle se remplie de flamme prête à les consumer semblable à l'enfer dans lequel ils vivent de toutes façons.
Pas réellement terrifiés, ils entendent un chuchotement alors que les flammes les touchent.
« Nous vous retrouverons. »

C'est avec un hurlement que les jumeaux se réveillent avec un habituel et énorme mal de tête suivant toujours leurs « rêves fiévreux ».
« Ce n'était qu'un cauchemar. »
Se rassura Samu alors qu'il sent comme une sensation d'empoignement sur ses deux poignets.
Basim le remarque aussi et il voit également qu'ils sont assis sur des chaises en vieux bois.
Ils constatent tous les deux qu'ils ont été liés aux poignets, ils ne peuvent plus bouger les bras.
« Bon sang dans quelle situation tu nous as encore fourrés, Samu ?! »
Se plaint Basim en s'adressant à son frère qui se trouve à sa gauche.
« Parce que c'est ma faute ? C'est toi qui n'as pas bien couvert mes arrières ! Ça aurait dû être toi que cette gamine aurait dû interpeller, mais non, alors tais toi ! »
Leur dispute camoufle en fait une énorme crainte, que font ils dans cette salle sombre ?
Qui les a amenés ici ?

Il ne leur a pas fallu attendre longtemps dans l'obscurité avant que quelqu'un ne produise le moindre son en-dehors de la pièce.
C'est des bruits de pas qui se rapprochent de plus en plus.
Une phrase se répète dans l'esprit des deux frères tétanisés.
« On ne veut pas mourir. »
Seuls leurs yeux tremblent alors que la porte en bois s'ouvre en râpant le sol en grès et laissant apparaître la jeune femme aux cheveux gris mi-longs et hirsutes suivie du grand homme bien plus imposant qu'elle.
Barbu, aux cheveux noirs et avec le visage couvert de balafre, il a plus l'air d'un barbare que d'un garde, c'est Eddra.
Toujours vêtus de son armure, Chanzi s'assied en face d'eux, prend une inspiration et commence à parler.
« Je sais que vous êtes inquiet. Mais vous n'avez aucune raison d'avoir peur. »
Basim est agacé par la situation, il a toujours été plus prévoyant que Samu et il se méfie toujours des imprévus et des inconnus.
« C'est ça ! Vous nous poursuivez, vous nous assommez et ensuite, vous nous dites la bouche en cœur que nous n'avons rien à craindre !? »

La femme jette un regard vers son collège qui se tien debout derrière elle, il lui fait un hochement de tête puis elle se retourne pour faire de nouveau face aux garçons avec un visage qui semble se forcer à être détendu.
« Bien ! Déjà, on va se calmer. D'accord ? Moi, c'est Chanzi, et je suis juste là pour répondre à vos questions. Si vous êtes menottés, c'est pour des raisons de sécurité. »
Basim ne change pas sa façon de regarder ses interlocuteurs avec méfiance alors que Samu les regarde avec un regard rempli de question.
« Mais... Qu'est-ce qu'on fait là alors ? »
Demande il timidement en essayant de garder un visage neutre.
« Vous ne vous souvenez donc pas ? »
Reprend Chanzi en faisant appel à leurs souvenirs.

Les croisés du Plasma, livre 1 : Les quatre frères Où les histoires vivent. Découvrez maintenant