Après le Grand Prix d'Irlande, qui était complètement foireux, le lendemain, j'ai été convoqué dans le bureau du directeur. Arrivez la bas, il m'a demandé comment je me sentais après la course du dimanche et tout un tas d'autres questions. Je savais que si j'étais dans son bureau, c'était pour quelque chose de beaucoup plus important que juste me demander si "mon nez allait bien". J'ai donc attendu qu'il en vienne au but de cette entrevue et c'est là qu'il m'a dit que tant que mon nez n'était pas complètement remis en place, il ne voulait pas me voir dans une monoplace. C'est surtout qu'il ne voulait pas avoir encore plus de responsabilités sur une manœuvre dangereuse comme j'ai pu le faire.
J'ai eu un temps de stupeur, j'ai voulu lui dire que ce n'était pas possible, mais il m'a dit que les ordres venaient de le haut et qu'il était d'accord avec cette décision. Il m'a fait une remontrance sur mon insouciance du fait de ma blessure comme celle-ci ne devait plus se produire. Je sais que j'aurais dû me restreindre de faire la course, mais au fond de moi, je pensais vraiment que j'aurais pu la faire sans problème.
C'était inconscient de ma part, donc je me devais de m'excuser. Il m'a dit que des décisions comme ça, c'était à lui de les faire et pas à moi. Il m'a rappelé que prendre soin de son corps et de ses douleurs était le moteur de mon sport, je ne devais pas négliger mes blessures, qu'elles soient, mineures ou autres.
Je n'ai pas cherché à me justifier étant donné que j'étais complètement d'accord avec ce qu'il disait, sauf le fait de ne pas concourir si mon nez n'était pas réparé. J'ai voulu négocier la sentence, il m'a dit qu'il verrait pour l'adoucir, mais qu'il n'était pas sûr que ça change quoi que ce soit.
La semaine qui a suivi cette décision, je n'ai pas fait grand-chose. J'ai eu le temps de m'ennuyer, de repenser à ma vie, de m'ennuyer encore une fois. Ce n'est qu'au bout de la deuxième semaine que j'ai décidé de partir voir Laurie, afin de me changer les idées. Bien sûr, elle m'a, elle aussi, fait une remontrance, je l'ai laissé se défouler. Je savais qu'elle n'était pas vraiment en colère contre moi.
C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j'avais réellement merdé. On m'avait dit, avant de partir pour la course, que ce que je faisais était complètement inconscient et que je pouvais finir avec une plus grosse blessure. Évidemment, à ce moment-là, je ne l'ai pas écouté et honnêtement, j'aurais dû, j'ai fait une erreur.
Du coup, je suis resté pendant les deux semaines qui me restaient avec ma sœur, on a passé de très bons moments ensemble. Je m'occupais de mes nièces quand ses parents étaient au travail, je suis, le temps de deux semaines, devenue leur nounou. Même si leur appartement n'est pas petit, on fait vite le tour de celui-ci, surtout quand deux petits monstres accaparent ton temps. Je me suis surpassé dans les activités à faire avec elles, pour être honnête avec vous, même si je n'aime pas forcément les enfants, il faut admettre que mes nièces sont juste incroyables. Les week-ends, je profitais du fait que les parents ne travaillaient pas, pour prendre un peu soin de moi. Je faisais mon sport tranquillement avec mes musiques dans les oreilles. Je faisais beaucoup de randonné aussi, j'adore marcher, car ça permet de se concentrer sur autre chose et de même pouvoir s'échapper le temps de ta marche. Lyon est une ville que je ne connaissais pas beaucoup avant de venir voir Laurie, j'ai appris à connaître la ville et franchement, ce n'est pas si mal que ça !
J'ai aimé passer du temps là-bas, voir des paysages que je ne connaissais pas forcément, mais, sérieusement, la course me manquait.
Je voulais retourner sur piste, mais Pascal ne voulait pas, tant que mon nez n'allait pas un peu mieux. J'ai prié tous les dieux pour que ce jour arrive, je commençais sérieusement à ressentir le manque d'adrénaline dans mes veines. D'un point de vue extérieur, on aurait pu me voir comme un lion dans une cage. J'attendais une réponse du médecin à mes nombreux coups de fil sur mes capacités à reprendre les courses et c'est jeudi que j'ai envoyé l'avis du médecin, positif à reprendre les courses.
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Premier virage
RomanceDans un milieu où les seuls mots communs sont "pole position", "Grand Prix", et "monoplace", on retrouve deux pilotes aux personnalités très ressemblantes sur piste, mais autres hors de celle-ci. Entre haine et amour, il n'y a qu'un pas n'est-ce pas...