CHAPITRE 12 : Grand Prix du Canada - Louis

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Le circuit du Canada, j'aime beaucoup ce circuit. On passe d'un circuit étroit comme celui de Monaco, a un circuit avec beaucoup plus de possibilités de dépassement et des zones d'accélérations. Les températures changent, elles aussi, on passe de 35° à Monaco, pour des températures en dessous de 20°, si avec ça, je ne tombe pas malade... Même si j'aimerais beaucoup ne pas l'être, j'ai suffisamment souffert avec mon nez tordu maintenant, d'ailleurs, il va falloir que je retourne chez le médecin pour qu'il voie ou ça n'en est, mais ce n'est pas le sujet-là maintenant.

Vous êtes non sans savoir, que ma course du week-end dernier n'était pas des plus incroyables, je partais 17ᵉ, donc bien évidemment, je ne m'attendais pas à une course des plus incroyables, mais quand même. J'ai seulement pu prendre trois places en plus ce qui fait que j'ai fini la course 14ᵉ, mais ce n'est pas extraordinaire, c'est surtout pour le classement des pilotes, ça ne m'arrange pas. Entre ma petite pause, plus là, cette dernière course, je n'ai plus le droit à une seule erreur. La fenêtre de marge d'erreur est très petite, voire impensable. Il faut que je retourne au premier plan.

Il s'est passé quelque chose d'autre durant ce GP. Quand je suis allé faire la pesée, j'ai remarqué que Zacharya et Oliver s'enlaçaient, je n'avais aucune once de jalousie, je trouvais même ça très beau étant donné leur passif. Je les ai regardés assez longtemps pour que Zacharya remarque ma présence, là, je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans ma tête, mais, voire son visage aussi heureux et avec ses larmes qui coulaient le long de son visage, ça m'a rappelé nos moments ensemble au tout début.

Je me suis donc rapproché de lui et j'ai dit une phrase du style "moi aussi, je peux ? ", il a tout de suite compris quand j'ai ouvert mes bras. J'ai vu dans son visage que lui aussi, il s'en fichait des répercussions que ce geste allait avoir sur notre "relation". Il n'a pas réfléchi longtemps avant d'accepter ma proposition, il m'a serré dans ses bras et ne m'a pas lâché. Ça m'a fait un bien fou de l'avoir dans mes bras. Quand il a sorti les mots, "tu m'avais manqué frenchy" j'ai bien cru que j'allais moi aussi me mettre à pleurer. Frenchy, c'est le surnom qu'il me donnait à chaque fois quand on faisait des courses ensemble, pas à un moment, je pensais qu'il allait utiliser ce surnom. Bien sûr, il l'a déjà fait, mais ce n'était pas comme à ce moment-là, je ne sais pas comment vous l'expliquer, mais j'ai ressenti comme si un truc avait changé, entre nous, je veux dire... Je ne sais aucunement quoi, parce qu'honnêtement, je n'ai toujours pas vu de changement, visuel, je veux dire. Mais je pense que tous les deux ça nous a rapprochés.

- Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire, vous avez d'autres informations à partager ou on peut terminer cette réunion ?

Oula, je n'ai absolument rien écouté, j'avais complètement oublié que j'étais en réunion. Encore une fois, j'étais dans la lune, et encore une fois à cause de Zacharya. Cet homme est un fléau pour ma personne, mais aucunement, j'ai envie que ça change. Je suis bizarre non ? Je dirais même un peu maso si je puis utiliser les thermes.

Je me ressaisis et sort avec tout le reste de l'équipe, c'est avec honte que je demande à Édouard de me faire un topo. Bien sûr, il se moque de moi, mais il fait quand même ce que j'ai dit. Le directeur nous a tous demandé que, pendant cette qualification, il faut être obligé de passer en Q3.

Aucune place en dessous de 10ᵉ ne sera tolérable, en règle générale, j'aurais été confiant de faire un résultat comme celui-ci, mais depuis mon nez et Monaco ce n'est plus trop le cas. Bien évidemment, je vais me reprendre en main, ce ne sont pas ces petits événements qui vont gâcher mes courses, mais juste une petite pointe de non-confiance en mes capacités apparaît de temps en temps. Ça ne reste jamais longtemps parce que je ne veux pas que ça entache mon moral, mais j'ai l'impression que si je ne fais pas un bon résultat sur cette course, cette tâche risque de s'agrandir. Je sais que je me mets trop de pression. Et voilà que je suis de nouveau dans les nuages, en ce moment mon cerveau me joue des tours. Édouard voit bien qu'il y a un truc qui ne va pas, mais j'ai l'impression qu'il n'ose pas me demander.

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