Till the end

CHAPITRE 10 | Lilith

   Il m'aide à entrer dans sa BMW M3, une voiture qui semble prête à rugir à tout instant. L'intérieur est sombre et élégant, avec des lumières tamisées qui donnent une ambiance presque intime. À l'intérieur, je me sens un peu perdue, mais une chaleur douce me traverse, atténuant le chaos qui règne encore dans ma tête. L'odeur du cuir et d'un parfum masculin flotte dans l'air, et tout cela crée une atmosphère à la fois familière et étrange.

Zayn démarre la voiture d'un mouvement fluide, et le moteur se met à ronronner avec puissance. J'attrape le tableau de bord pour me stabiliser, le monde à l'extérieur devenant une série de lumières floues et de formes indistinctes alors qu'il prend la route. Mon cœur bat encore un peu trop vite, mais je sens que quelque chose chez lui m'apaise.

Alors que nous roulons, le silence s'installe, mais il est lourd de tensions non résolues. Je tourne la tête vers lui, ses traits éclairés par les lumières de la ville qui passent, et je me demande ce qu'il pense vraiment. La musique résonne doucement dans l'habitacle, une mélodie qui contraste avec l'adrénaline qui continue de couler dans mes veines.

— Tu sais, je ne comprends pas pourquoi tu as décidé de te détruire comme ça, dit-il finalement, brisant le silence, sa voix chargée d'une gravité qui me fait presque frissonner.

Je le regarde, essayant de déchiffrer son expression. C'est un mélange de frustration et d'inquiétude, et je sens une petite piqûre de culpabilité dans ma poitrine.

— Et toi, pourquoi tu t'en soucies ? je rétorque, le ton un peu plus acerbe que je ne le voudrais. T'as jamais eu besoin de t'inquiéter de qui je suis ou de ce que je fais.

Il tourne la tête vers moi, ses yeux sombres se plissant légèrement.

— Parce que, malgré tout, je te vois. Sa voix est plus douce maintenant, presque comme une confession. Et je sais que tu es mieux que ça.

Un ricanement sarcastique m'échappe. Qu'est-ce qu'il en sait, lui ? Je suis tout sauf mieux que ça. Mais ses mots me touchent d'une manière que je ne peux pas expliquer. J'ai envie de lui répondre, de lui dire à quel point il se trompe, mais les mots restent bloqués dans ma gorge.

La voiture accélère, et je sens mon estomac se soulever un peu. Je m'accroche de plus en plus au tableau de bord, ma tête tournant légèrement. Chaque virage me fait vaciller un peu plus, et je me concentre sur ma respiration, essayant de rester ancrée dans le moment présent.

— Tu devrais vraiment faire attention, Lilith, dit-il, ses yeux rivés sur la route. Ça peut mal tourner, et tu le sais.

— Et alors ? Qu'est-ce que ça fait de mal si je veux juste... me sentir vivante ? Je me rends compte que je crie presque, ma voix forte et désespérée dans ce petit espace.

Il m'adresse un regard étonné, comme si je venais de lui montrer une facette de moi qu'il n'avait jamais vue.

— T'as pas besoin de tout ça pour te sentir vivante. Son ton est ferme, presque comme s'il essayait de me convaincre d'une vérité qu'il a lui-même du mal à comprendre. Il y a d'autres façons de te libérer.

Je lève les yeux au ciel, un mouvement que je regrette aussitôt alors qu'un vertige me prend. Il me regarde, et je vois une flamme de détermination dans ses yeux.

— Je ne suis pas ici pour te juger, dit-il d'un ton plus calme. Mais je veux que tu te sentes bien, vraiment.

Un silence s'installe à nouveau, et je sens la tension entre nous, palpable. Il ne se moque pas de moi, il ne me méprise pas comme je le pensais. Au contraire, il semble... inquiet. Peut-être même un peu protecteur. C'est déroutant.