CHAPITRE 14 | Lilith

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   Le lendemain matin, alors que je descends les escaliers de l'hôtel, mes pensées sont toujours aussi embrouillées. J'essaie de secouer le sommeil de mes paupières et de laisser derrière moi ce sentiment lourd, presque douloureux, de frustration. La journée commence tout juste, mais déjà je ressens ce poids qui s'installe dans ma poitrine. Il me déteste. Les mots tournent en boucle dans ma tête, et j'ai du mal à comprendre pourquoi cette idée m'affecte autant. Après tout, c'est Zayn. On ne s'est jamais entendus, depuis le début. On s'est lancés des piques, des regards assassins, des remarques acerbes. C'est devenu notre façon de fonctionner, notre manière de communiquer, même si elle est tordue.

En arrivant dans le hall, je l'aperçois de l'autre côté, entouré de quelques-uns de ses amis, en train de rire à une blague qu'ils semblent trouver hilarante. Sa présence semble remplir la pièce tout entière, captant l'attention de tous ceux qui passent. Sa confiance, cette facilité qu'il a à se glisser dans chaque situation, m'agacent plus que je n'oserais l'avouer. Il m'ignore royalement, et d'une certaine manière, ça me pique. C'est comme si la soirée d'hier n'avait jamais eu lieu, comme si tous les moments où il avait été là pour moi s'étaient effacés de sa mémoire.

J'inspire profondément et tente de passer devant lui sans lui accorder un regard. Mais bien sûr, il m'aperçoit, et son sourire s'efface instantanément, remplacé par une expression froide, presque méprisante. Je me demande brièvement si c'est mon imagination, si ce n'est pas juste moi qui interprète les choses de travers. Mais il soutient mon regard avec une intensité qui me glace.

— Bien dormi, princesse ? lâche-t-il avec ce ton sec qui me fait monter le rouge aux joues.

Je serre les poings, cherchant une réplique cinglante, mais les mots m'échappent. Je ne veux pas lui montrer à quel point sa question me dérange, à quel point ce mépris m'affecte. Alors je me contente d'un haussement d'épaules, feignant l'indifférence.

— Ça allait, merci, répliqué-je, aussi froidement que possible.

Zayn esquisse un sourire narquois, un sourire qui semble me dire qu'il sait très bien ce que je ressens et qu'il prend un malin plaisir à jouer avec. Son regard me transperce, et je ressens cette même hostilité entre nous, comme une flamme que rien ne semble pouvoir éteindre. Peut-être que c'est comme ça qu'on est censés être, tous les deux : des ennemis qui se comprennent un peu trop bien.

Mais au fond de moi, une partie de moi aurait voulu... autre chose.

Je me détourne de lui, tentant de calmer le tremblement imperceptible de mes mains. Noah arrive vers moi, interrompant ce moment tendu. Son sourire chaleureux est un soulagement, comme une bouffée d'air frais après cette tempête silencieuse avec Zayn.

— T'es prête pour notre excursion, Lilith ? me demande-t-elle avec un clin d'œil.

J'essaie de chasser Zayn de mes pensées, mais je sens toujours son regard posé sur moi, comme un poids brûlant qui refuse de s'éteindre. J'acquiesce à Noah, tentant de me concentrer sur elle.

— Plus que prête ! Ça va nous changer les idées.

Elle me prend par le bras, m'entraînant vers le groupe qui se rassemble. Zayn traîne derrière, discutant avec Bryan et d'autres amis. Je fais tout pour l'ignorer, même si je ressens sa présence derrière nous comme un courant électrique qui vibre au fond de moi.

Alors que nous montons dans le bus pour l'excursion, je m'assois à côté de Noah, espérant que cette distance mettra fin à la tension entre Zayn et moi, même si je sais qu'elle n'est que temporaire. Noah, toujours curieuse et vive, me parle de tout et de rien, sa voix joyeuse couvrant en partie le bourdonnement incessant de mes pensées.

Till the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant