CHAPITRE 18 | Lilith

237 11 0
                                    

   Je rentre dans la chambre, le souffle encore court après avoir claqué la porte derrière moi. Une seule pensée : me débarrasser de cette journée interminable. Mais bien sûr, rien n'est jamais simple. Allongé de tout son long sur le lit, Zayn m'attend. Nonchalant. Toujours cette aura de défi et d'arrogance qui semble me poursuivre où que j'aille.

Il est là, les bras derrière la tête, un sourire narquois sur les lèvres. Sa chemise est déboutonnée juste assez pour que je voie la ligne de son cou et une partie de son torse. Mon ventre se contracte malgré moi, mais je ravale cette sensation avec rage.

— T'as perdu quelque chose ? demandé-je, agacée.

Il relève à peine les yeux vers moi, son sourire s'élargissant.

— Non, juste ma patience. Tu comptes toujours bouder ou tu vas finir par admettre que t'es insupportable quand t'es de mauvaise humeur ?

— Tu veux parler d'insupportable ? demandé-je en croisant les bras. Parce que là, t'es littéralement sur mon lit.

Il arque un sourcil et tape doucement sur l'espace libre à côté de lui.

— Ton lit ? Je croyais que c'était notre chambre.

Je roule des yeux, mais une chaleur désagréable grimpe dans ma poitrine. Je m'approche pour attraper la couverture et la tirer de sous lui.

— Bouge, Zayn.

— Non, répond-il simplement, un sourire au coin des lèvres.

Je tire plus fort, mais il agrippe la couverture, m'obligeant à me rapprocher de lui. Je perds mon équilibre et m'écrase à genoux sur le matelas. Maintenant, je suis juste en face de lui, à une distance dangereusement proche. Trop proche.

— Sérieusement, Zayn, arrête de jouer, grogné-je.

— Pourquoi ? Ça te dérange autant que ça, d'être près de moi ?

Sa voix est basse, presque un murmure. Mon cœur bat à un rythme irrégulier. Son regard est intense, planté dans le mien. Son sourire disparaît, remplacé par une lueur que je ne comprends pas totalement, mais qui me rend fébrile. Son parfum m'entoure, un mélange de musc et de menthe. Ça me donne envie de... Non. Stop.

Je tente de reculer, mais il glisse sa main pour attraper mon poignet, me stoppant net. Sa prise est ferme, pas douloureuse, mais impossible à ignorer. Son regard descend lentement, traçant la ligne de ma gorge, puis de mon t-shirt trop ample, jusqu'à mes jambes pliées sur le lit. Je frissonne.

— T'as toujours cette manie de vouloir fuir, murmure-t-il.

Je tire sur mon bras, mais il resserre légèrement sa prise. Je suis piégée. Littéralement et métaphoriquement.

— Tu sais quoi, Zayn ? dis-je, ma voix tremblant de colère et autre chose que je refuse de nommer. Va te faire foutre.

Il éclate de rire, un rire grave, rauque, qui fait naître une chaleur embarrassante dans mon ventre.

Puis, son rire s'éteint brusquement, remplacé par une expression indéchiffrable. Sa main relâche doucement mon poignet, mais il ne bouge pas. Il me fixe, son regard glissant sur mon visage, s'arrêtant un instant sur mes lèvres, avant de remonter à mes yeux.

— Tu dis ça comme si t'étais pas déjà en train de me tuer à petit feu, murmure-t-il.

Son ton est bas, grave, presque un souffle, mais il frappe avec une force que je ne comprends pas. Mon cœur manque un battement. Je me fige, incapable de détourner les yeux.

— T'as fini de raconter des conneries ? demandé-je, mais ma voix est plus faible que je ne le voudrais.

Il ne répond pas, mais son sourire revient, lent, presque prédateur. Puis, il se redresse, son torse effleurant le mien alors qu'il se rapproche un peu plus. Il est si près que je sens la chaleur de son souffle contre ma peau.

Till the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant